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Tentative d'interprétations biblique et coranique

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Message par Ligeia Ven 20 Sep - 20:12

Une réflexion :

Je me demandais si les deux derniers versets d’Ézéchiel 24 (26-27) ne faisaient allusion au Mahdî..... ?

« Et toi, fils de l'homme, le jour où je leur enlèverai ce qui fait leur force, leur joie et leur gloire, les délices de leurs yeux et l'objet de leur amour, leurs fils et leurs filles, ce jour-là un fuyard viendra vers toi pour l'annoncer à tes oreilles. En ce jour, ta bouche s'ouvrira avec le fuyard, et tu parleras, tu ne seras plus muet; tu seras pour eux un signe, et ils sauront que je suis l’Éternel. »

Or on sait par des hadiths qu'il est mentionné comme "s'enfuyant" :
- « Un différent éclatera à la mort d’un Calife et un homme s’enfuira alors de Médine pour rejoindre la Mecque. »
- « A la mort du roi les gens s'interrogeront sur sa mort puis trois héritiers se disputeront le trône à ce moment-là l'imam mahdi qui n'aura rien à voir avec les héritiers sera à Médine et s'enfuira vers la Mecque »


Le verset 27 de Ézéchiel annoncerait la guidance de source divine reçue par le Mahdî :

« Le Prophète a dit au sujet du Mahdî : "Dieu le rendra apte en une nuit" (IM 4085). Ibn Kathîr explique ceci ainsi : Dieu "mettra Son attention sur lui, le guidera, l'inspirera et l'orientera, après qu'il n'ait pas été ainsi" (An-Nihâya, p. 38). »

Ayant reçu l'inspiration divine, il pourra désormais accepter l'allégeance à la Mecque et remplir sa mission. Le lien établit dans ce verset avec le "Fils de l'Homme" et le Mahdî viendrait bien en confirmation du hadith :
"Et il n'y a pas de Mahdi si ce n'est Jésus fils de Marie" : la fonction du Mahdi étant inséparable de celle du troisième Sceau, Jésus.

Note :
Ezechiel 24-1 annonce aussi : "La neuvième année, le dixième jour du dixième mois, la parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots: 2 Fils de l'homme, mets par écrit la date de ce jour, de ce jour-ci ! Le roi de Babylone s'approche de Jérusalem en ce jour même."   study
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Message par Ligeia Ven 20 Sep - 20:48

Dans Apocalypse 14-3, il est annoncé, parlant de « l’Agneau » et des 144.000 Elus :

3 -Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre.

Je pense que cela est en corrélation avec ce qu’il est dit dans « Les sept Étendards » (chapitre du même nom) de C. A. Gilis :

"« Sache qu’Allâh détient à la Station Louangée où l’Envoyé d’Allâh sera établi, au Jour de la Résurrection, (...) sept Étendards appelés « les Étendards de la Louange ». Ils seront donnés à l’Envoyé d’Allâh et à ses héritiers muhammadiens. Sur ces Étendards figurent les Noms d’Allâh par lequel le Prophète louangera son Seigneur lorsqu’il sera établi à la Station Louangée au Jour de la Résurrection, conformément à sa parole lorsqu’on l’interrogea au sujet de l’intercession : « Je louerai (alors) Allâh par des modes de louange (mahâmid) que je ne connais pas présentement »."

Dans une note, Gilis précise que ce « mode de louanges » sera réservé « à ceux qui, du fait de leur réalisation initiatique, auront été admis au Centre Suprême » donc une élite.
Pour cela que je fais le rapprochement entre les deux : les « modes de louanges » encore ignorés seraient alors les cantiques « réservés » aux Elus annoncés dans Apocalypse 14.

Sans doute en lien aussi, dans l'ésotérisme islamique, il est précisé aussi que le centième nom de Dieu sera révélé, loué et chanté à la fin du cycle...
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Message par Sowl Sam 21 Sep - 15:53

Salam Ligeia

J'ai pensé à exactement la même chose lors de ma lecture des « 7 étendards ». Cela ne peut qu'être le même « événement »...

Sowl

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Message par Ligeia Sam 21 Sep - 16:32

Sowl a écrit:Salam Ligeia
J'ai pensé à exactement la même chose lors de ma lecture des « 7 étendards ». Cela ne peut qu'être le même « événement  »...

Salam Sowl !
Merci... Soit on est deux à se tromper soit le rapprochement est légitime...  Very Happy
On verra !  Wink
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Tentative d'interprétations biblique et coranique  Empty Le Christ et l'Avatara

Message par Ligeia Mer 25 Déc - 20:09

Ceci est une approche personnelle, étayée sur les textes traditionnels certes, mais elle reste limitée à ma propre compréhension...  Wink

De la seconde et de la troisième naissance initiatique, Guénon nous dit :


  • « La "seconde naissance", entendue comme correspondant à l’initiation première, est proprement, comme nous l’avons déjà dit, ce qu’on peut appeler une régénération psychique ; et c’est en effet dans l’ordre psychique, c’est-à-dire dans l’ordre où se situent les modalités subtiles de l’être humain, que doivent s’effectuer les premières phases du développement initiatique ; mais celles-ci ne constituent pas un but en elles-mêmes, et elles ne sont encore que préparatoires par rapport à la réalisation de possibilités d’un ordre plus élevé, nous voulons dire de l’ordre spirituel au vrai sens de ce mot. Le point de processus initiatique auquel nous venons de faire allusion est donc celui qui marquera le passage de l’ordre psychique à l’ordre spirituel ; et ce passage pourra être regardé plus spécialement comme constituant une "seconde mort" et une "troisième naissance".
    Il convient d’ajouter que cette "troisième naissance" sera représentée plutôt comme une "résurrection" que comme une naissance ordinaire, parce qu’il ne s’agit plus ici d’un "commencement" au même sens que lors de l’initiation première ; les possibilités déjà développées, et acquises une fois pour toutes, devront se retrouver après ce passage, mais "transformées", d’une façon analogue à celle dont le "corps glorieux" ou "corps de résurrection" représente la "transformation" des possibilités humaines, au-delà des conditions limitatives qui définissent le mode d’existence de l’individualité comme telle. »

https://lapieceestjouee.blogspot.com/2019/05/guenon-de-la-veritable-mort-initiatique.html

Nous avons établi dans d’autres sujets que le 9ème Avatâra et le 10ème renvoyaient tous les deux respectivement au Christ douloureux et au Christ glorieux.
La "résurrection" du Christ ne marquerait-elle pas le passage entre ces deux fonctions, la montée du Christ douloureux devant précéder la descente, cette fois en tant qu'Avatâra éternel, principe de tous les autres ?  

Pourrait-on faire un rapprochement entre la réalisation atteinte par le "9ème Avatâra" et celle de Moïse (incomplète) ; puis pour la seconde venue, avec celle « totalisante » de Al Khidr et du Prophète ?

  • « S’il est dit en outre que « cet état est supérieur à celui de Moïse, dont personne ne put regarder la figure après qu’il eut parlé avec Dieu » (...).Dans le cas représenté ici par l’état de Moïse, en effet, la « redescente » n’est pas complètement effectuée, pourrait-on dire, et n’englobe pas intégralement tous les niveaux inférieurs, jusqu’à celui que symbolise l’apparence extérieure des hommes vulgaires, pour les faire participer à la vérité transcendante dans la mesure de leurs possibilités respectives »  RG, le masque populaire, initiation et réalisation spirituelle.

Un autre passage pourrait aussi s’y rapporter, quand René Guénon précise que les mystiques parlent « d’union avec le Christ-Jésus, expression qui se réfère clairement d’une façon exclusive, au seul aspect "individualisé" de l’Avatâra » mais jamais avec le " Christ-Principe". » . (RG, Initiation et réalisation spirituelle)

La première venue correspondrait à une fonction "circonscrite" (si je puis m'exprimer ainsi) à une période limitée dans le cycle (le Kali Yuga) et à un peuple alors que la seconde est celle « universelle » de clôture et de retour à l’état primordial.

Concernant le rapport entre le « cavalier » et sa monture, le cheval blanc en l'Apocalypse 6-2 :
"Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre."

Louis Barmont, dans son interprétation de la « Mélencolia » de Dürer, indique : « Peut-être y aurait-il lieu de distinguer, sans les séparer, les deux symboles du Cheval, premier nommé, et du Cavalier, si étroitement associés par l’apôtre Saint jean. »
(voir ce sujet : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1055-l-barmont-l-esoterisme-de-a-durer-la-melencolia )

Si l’on prend en compte l’approche suggérée au-dessus (le 9ème Avatâra comme plus « particularisé » alors que le 10ème est universel), ne pourrait-on interpréter le Cheval et le Cavalier comme symbolisant respectivement ces deux aspects ?
Le cheval (premier nommé) symbolise le « véhicule » (première manifestation terrestre) et le Cavalier, « l’Avatâra éternel » de la seconde venue, mais inséparable de sa première manifestation ; d’où cette double symbolique qu’il faudrait « distinguer sans les séparer ».

Une phrase de Guénon qui pourrait aller en ce sens :

  • « A propos des symboles du Christ dont nous avons parlé, vous vous souvenez peut-être que, pour le cheval, je vous avais dit que j’y voyais une allusion au cheval blanc de l’Apocalypse, à quoi vous aviez objecté que le Christ devait plutôt être représenté par le cavalier ; mais je vous avais répondu qu’il pouvait l’être à la fois par le cavalier et par le cheval lui-même. » (Correspondance avec Louis Charbonneau-Lassay)

Autre passage (toujours avec Louis Charbonneau Lassay) :

  • « Voici encore une référence intéressante à ajouter à vos innombrables fiches, si toutefois vous ne l’avez pas déjà : St Bernard représente l’union du Verbe avec l’humanité, dans la personne du Christ, sous la forme d’« un lis pur dont la corolle éclatante de blancheur forme une coupe gracieuse, une couronne qui représente la nature humaine, et dont les pistils dorés symbolisent les rayons de la divinité » (Sermon LXX, 5). Cela ressemble beaucoup à ce que vous nous avez dit au sujet de la marguerite ; c’est tout à fait le même symbolisme. »

Cela m’a fait penser au Cavalier nimbé de lumière et au cheval blanc...

Pour résumer cette approche personnelle : il y aurait dans ce "cavalier au cheval blanc" une double symbolique renvoyant à une double fonction : le cheval blanc comme rappel de la première mission (Christ douloureux, 9ème Avatâra) limitée aux hommes de la dernière partie du cycle et à une fonction concernant une seule tradition (le Judaïsme) ; le Cavalier, pour la totalité du cycle (et la préparation des germes du cycle futur) dans une fonction Universelle de clôture et de restauration : le Christ glorieux et 10ème Avatâra dont il est dit : "alors paraîtra le Kalkin-Avatâra, celui qui est monté sur le cheval blanc, qui porte sur sa tête un triple diadème, signe de souveraineté dans les trois mondes, et qui tient dans sa main un glaive flamboyant comme la queue d’une comète."
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Tentative d'interprétations biblique et coranique  Empty Jésus

Message par Alfihar Mer 25 Déc - 20:38

Bonsoir, un joyeux Noël à tous,

Voici un long extrait des commentaires des Fusus d'Ibn Arabi par M. Gilis concernant Jésus, l'explication donnée à propos de la nature particulière du Christ est très intéressante :

"Tout en étant véritablement homme par sa mère, le Christ n'est à aucun degré un homme "animal" du fait que son père selon l'ordre temporel n'appartient pas à l'espèce humaine. L'expression “homme-animal" appartient au langage du Tasawuf (insân hayawân) mais on en trouve un équivalent dans la philosophie occidentale lorsqu'elle définit l'homme comme un "animal raisonnable".

24. Cf. le commentaire de Nâbulusî, vol. 2, p.124.

Né d'une mère "conçue sans péché" et de l'Esprit-Saint, le Christ échappe aux faiblesses et aux imperfections de l’humanité ordinaire. Selon l'ésotérisme islamique, il possède un "corps de lumière" et non un "corps de ténèbres" comme le reste des hommes 25 . Du point de vue de la doctrine chrétienne, il est essentiel de comprendre que la constitution exceptionnelle du Fils de Marie n'est pas due au fait qu’il est "né du Père avant tous les siècles" 26 , mais bien qu'il a été conçu par l'Esprit-Saint "Seigneur et vivificateur" 27 au degré de sa manifestation individuelle.
Tous les aspects apparemment "miraculeux" liés à son existence terrestre s'expliquent en réalité par là : c'est parce qu'il connaît le secret de l'"Esprit vivificateur" que le Christ a le pouvoir de ressusciter les morts ; c’est parce qu’il possède la plénitude du "pouvoir des clés” 28 qu'il lui reviendra de tuer l’Antéchrist ; c'est parce qu’il est constamment uni au Centre de l'état humain que sa propre mort peut être considérée comme "imaginaire" 29 .

25. C'est pourquoi Marie demeure vierge après sa naissance.
26. Genitum non factum aille omnia saecula. 27. Dominum et vivificantem.
28. Sans quoi il n'aurait pu, selon la doctrine catholique, les "remettre’' à Saint Pierre.
29. Selon la théologie chrétienne, le Christ est véritablement mort parce que, lors de sa crucifixion, son corps a été momentanément séparé de son âme. La résurrection "d'entre les morts" demeurait cependant possible parce que ce corps et cette âme étaient demeurés rattachés au Verbe christique qui, "au troisième jour", les a réunis de nouveau. Il n’est nul besoin de nier ces éléments pour aboutir à l’interprétation islamique selon laquelle ils ne l’ont pas tué et ils ne l'ont pas crucifié, mais cela a été une apparence pour eux... ils ne l'ont pas tué avec certitude (Cor.,4,157).
En effet, comme 'Isa est né d'une "eau réelle" et d'une "eau imaginaire", sa "mort" comporte également ces deux aspects. Elle est réelle parce qu'elle entraîne pour lui un changement de sa condition existentielle. Le Christ ressuscité n’est plus véritablement "fils de Maryam” selon la chair car sa forme humaine est semblable mais non identique à ce qu'elle avait été tout d'abord (c'est là le premier sens ésotérique du shubbiha la-hum coranique, confirmé, du côté chrétien, par le fait que ses proches et ses disciples ont peine à le reconnaître; cf. supra, chap. 202-204). En même temps, cette mort est imaginaire car 'Isa demeure uni en mode actif au principe supra-individuel de son être : bien que séparée de son corps, son âme est vivante, agissante et victorieuse, comme le montre, toujours du côté chrétien, la "descente aux Enfers" qu'elle accomplit pour délivrer les prophètes antérieurs et les faire participer à sa Résurrection. Sa fonction de Messie et d'Envoyé d’Allâh au sens large ne prend pas fin du fait de sa mort apparente (c'est là un second sens ésotérique du shubbiha la-hum, qui contredit la prétention des "Gens du Livre" exprimée au début du verset : Nous avons tué le Messie 'Isa Fils de Maryam l'Envoyé d'Allâh). Du reste, l'attente de sa Seconde Venue implique par elle-même que le Christ n'ait pas définitivement quitté l'état humain, sans quoi son retour comporterait une "réincarnation" et une "deuxième naissance" humaine, ce qui, selon un enseignement universel, est une impossibilité pure et simple.


Faisant partie des quatre prophètes "qui n'ont pas été atteints par la mort corporelle", il a été élevé vers Lui 30 et demeure "dans le Temple de la Tradition primordiale" d'où il descendra lors de sa Seconde Venue sans avoir à assumer une nouvelle naissance. Néanmoins, bien que la nature "divine" de 'Isâ transparaisse constamment dans sa condition existentielle, c'est-à-dire dans sa vie et dans ses actes, son apparence extérieure demeure dominée par sa nature humaine 31 du fait que l'Esprit-Saint a pris "la forme sensible d'un homme bien fait" au moment de sa conception.

30. Cor.,4,158.
31. La domination de la nature divine dans son apparence extérieure est exceptionnelle. On peut la trouver dans la Transfiguration où le Christ apparaît visiblement, à quelques disciples choisis, comme étant rattaché et uni d'une façon constante au Centre Suprême."


*************

C'est l'exploration des états inférieurs que Moïse n'a pas effectué alors que Jésus l'a faite.
La partie divine ne peut être touchée par la mort, elle devait provisoirement se séparer du corps sans que cela atteigne le principe tout en permettant à Jésus de poursuivre sa mission. Mais cette mission a été modifiée. La crucifixion c'est la fin de la mission auprès du peuple juif et le début de leur déchéance, sa résurrection dans ce "nouveau corps" marque le début de la future mission de créer une tradition offerte aux peuples occidentaux. Jésus n'est là que 40 jours puisqu'en fait c'est l'esprit Saint qui va accomplir cette mission avec comme support Marie et les 12 apôtres (voir La Papauté contre l'islam, CA Gilis).
Clairement la véritable universalisation va correspondre au Christ de la seconde venue aidé du Mahdi. Ibn Arabi et M. Gilis précisant bien que Jésus sera doté du même corps et qu'il s'agit d'une redescente.

Par contre il est intéressant d'apprendre que son apparence est liée à la domination d'une de ses natures et que la divine n'apparaît qu'au moment de la Transfiguration, peut être de l'Ascension voire du baptême par Jean Baptiste. C'est sûrement aussi ce qui sépare le Christ douloureux du Christ glorieux, de celui qui s'adresse à une humanité et celui qui s'adressera à toutes les humanités puisqu'il clôturera le cycle et accomplira le Jugement dernier.

Enfin il est tout à fait possible que le cheval blanc représente aussi le Christ et en particulier le Christ de la 1ère venue et le cavalier, qui d'ailleurs fait aussi penser au Mahdi, au Christ de la 2nde venue. Cela d'ailleurs pourrait correspondre au symbolisme hindou où Kalki est représenté comme un dieu à tête de cheval, donc ils ne font qu'un !
Cela s'opposerait d'ailleurs à la contre initiation avec son dieu à tête d'ane et son représentant que sera l'AC.
Par contre Kalki est représenté aussi avec un cheval distinct et parfois ailé qui fait pensé à Al buraq.
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Message par Ligeia Jeu 26 Déc - 10:54

Merci pour le complément d'informations et ce texte Alfihar ! Wink
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Message par Sowl Jeu 26 Déc - 19:09

Salam à vous

Ligeia, l'interprétation que tu proposes est tout à fait plausible. Je crois d'ailleurs que celle-ci n'exclue nullement celle qui associe, à un autre point de vue, le Mahdî au cheval blanc et le « Christ Glorieux » au cavalier. En complément aux considérations que tu as développé ici, je conseille la lecture de cette page que vous connaissez surement : http://christianismeeteschatologie.blogspot.com/p/la-premiere-et-la-seconde-venues-du.html

« Maintenant, le « Christ douloureux » et le « Christ glorieux » ne sont évidemment pas deux êtres  « séparés », mais deux aspects ou fonctions d’un principe unique ; et ce qui est encore très digne de remarque, c’est que Guénon, justement, a fréquemment décrit le Christ comme un principe unique comportant une double nature : humaine et divine bien sûr, royale et sacerdotale, mais aussi, et c’est surtout là ce qui nous importe ici, une double nature correspondant dans l’ordre « temporel » aux deux moitiés respectivement descendante et ascendante de l’année. »


L'auteur rappelle d'ailleurs cette remarque importante de Guénon : « Maintenant, il ne faudrait pas conclure de tout ce qui précède que le Christ soit soumis à l’ordre cosmique et aux lois cycliques, car c’est en réalité l’inverse qui est vrai, comme Guénon l’indique dans une note de Réalisation ascendante et descendante : « […] la vie de certains êtres, considérée selon les apparences individuelles, présente des faits qui sont en correspondance avec ceux de l’ordre cosmique et sont en quelque sorte, au point de vue extérieur, une image ou une reproduction de ceux-ci ; mais, au point de vue intérieur, ce rapport doit être inversé, car, ces êtres, étant réellement le Mahâ-Purusha [l’Homme Universel], ce sont les faits cosmiques qui véritablement sont modelés sur leur vie ou, pour parler plus exactement, sur ce dont cette vie est une expression directe, tandis que les faits cosmiques en eux-mêmes n’en sont qu’une expression par reflet. Nous ajouterons que c’est là aussi ce qui fonde dans la réalité et rend valables les rites institués par des êtres « missionnés », tandis qu’un être qui n’est rien de plus qu’un individu humain ne pourra jamais, de sa propre initiative, qu’inventer des « pseudo-rites » dépourvus de toute efficacité réelle. »

Alfihar, par rapport à l' « âne rouge », « auquel on sait que les premiers chrétiens furent parfois accusés faussement de se rattacher », il est assez curieux que Guénon, directement après l'avoir associé explicitement à la « bête écarlate » de l'Apocalypse, donc à l'AC, dit ceci : « De ce dernier point, nous voulons tirer au moins une conclusion : au déclin d’une civilisation, c’est le côté le plus inférieur de sa tradition qui persiste le plus longtemps, le côté « magique » particulièrement, qui contribue d’ailleurs, par les déviations auxquelles il donne lieu, à achever sa ruine ; c’est ce qui se serait passé, dit-on, pour l’Atlantide. C’est là aussi la seule chose dont les débris ont survécu pour les civilisations qui ont entièrement disparu ; la constatation est facile à faire pour l’Égypte, pour la Chaldée, pour le druidisme même ; et sans doute le « fétichisme » des peuples nègres a-t-il une semblable origine. On pourrait dire que la sorcellerie est faite des vestiges des civilisations mortes ; est-ce pour cela que le serpent, aux époques les plus récentes, n’a presque plus gardé que sa signification maléfique, et que le dragon, antique symbole extrême-oriental du Verbe, n’éveille plus que des idées « diaboliques » dans l’esprit des modernes Occidentaux ? »

Serait-ce là une allusion au fait que tout ce qui reste maintenant du mystérieux « dieu à la tête d'âne » est son aspect maléfique ? Allons plus loin (à titre d'hypothèse) : Serait-il possible que les « graffitis » datant du début du christianisme représentants un Christ à tête d'âne (ou cheval) crucifié aurait plutôt un rapport avec le symbolisme de Kalki ? Guénon indique même, en note du passage précédemment cité, que « le rôle de l’âne dans la tradition évangélique, à la naissance du Christ et à son entrée à Jérusalem, peut sembler en contradiction avec le caractère maléfique qui lui est attribué presque partout ailleurs ». 


Tentative d'interprétations biblique et coranique  200px-10


Sur wikipédia (à prendre avec un grain de sel) il est dit de ce « graffiti » que celui-ci, découvert dans le palais impérial de Rome, « pourrait être la plus ancienne représentation de la crucifixion de Jésus, et le plus ancien exemple de la croix comme symbole du christianisme, puisqu'on pense qu'il a été dessiné entre le ier siècle et le iiie siècle. » Si l'on considère le caractère initiatique du christianisme originel, cela donne à réfléchir. Je rappelle encore une fois, pour éviter toute méprise, que ce que j'avance ici n'est qu'hypothèse toute personnelle de ma part et que moi-même je n'y accorde qu'une valeur limitée. Il s'agit seulement, encore une fois, d'essayer de comprendre les subtilités de l'oeuvre de Guénon et de savoir ce qu'il laisse entendre dans certains passages, dont celui cité précédemment traitant de l' « âne rouge ».


Wa 'Llahu A'lam

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Message par Ligeia Ven 27 Déc - 11:22

Salam Sowl,

Oui tout-à-fait et cela est rendu explicite dans cet extrait du "dernier des Califes" de M. Gilis :


  • "Ibn Arabî déclare : « Le Sceau de la Sainteté muhammadienne et le Coran sont des « frères », tout comme le Mahdi et l'Épée sont des "frères" (...). La fonction du Mahdi est inséparable de celle de ce troisième Sceau ; du reste, un hadith précise expressément qu'« il n'est d'autre Mahdî que Jésus fils de Marie « (lâ Mahdî illa Aïssâ ibn Maryam), ce qui explique la comparaison énoncée plus haut par le Cheikh al-Akbar."

Merci pour le lien, même je l'avais déjà consulter en effet... Wink
[d'ailleurs, sur un tout autre sujet, il y a cet article aussi qui est fort intéressant : http://christianismeeteschatologie.blogspot.com/p/la-grande-imposture.html Idea ]

Je me souviens que c'est toi qui a attiré mon attention sur les 9ème et 10ème Avatâras, ce qui a depuis débloqué certains points. Sois en remercié ! Very Happy

Il y a des indications importantes dans la correspondance de Guénon sur le sujet ainsi que sur une distinction à faire concernant la nature des Avatâras ; voici quelques remarques sur le sujet :

  • - « Si vous parlez "d’avatâras multiples", c’est que vous vous tenez dans le domaine des apparences; mais, dans la réalité absolue, ils sont "le même" ; le Christ-principe n’est pas plusieurs, quoi qu’il en puisse être de ses manifestations terrestres ou autres. Le "Médiateur", suivant toutes les traditions, c’est L'Homme universel", qui est aussi le Christ. »


  • - "Il ne s’agit pas ici des Avatâras particuliers qui se manifestent au cours des différentes périodes cycliques, mais de ce qui est en réalité, et dès le commencement, le principe même de tous les Avatâras, de même que, au point de vue de la tradition islamique, Er-Rûh el-muhammadiyah est le principe de toutes les manifestations prophétiques, et que ce principe est à l’origine même de la création."


  • - "Le langage même des mystiques est très net à cet égard : il ne s’agit jamais d’union avec le Christ-principe, c’est-à-dire avec le Logos en lui-même, ce qui, même sans aller jusqu’à l’identification, serait déjà au-delà du domaine humain ; il s’agit toujours d’« union avec le Christ Jésus », expression qui se réfère clairement d’une façon exclusive, au seul aspect "individualisé" de l’Avatâra." (Initiation et réalisation spirituelle)


*****************
Je laisse Alfihar te répondre sur l'âne, mais voudrais juste apporter une indication :

Dans le sujet sur le symbolisme attaché à Noël, il y a un paragraphe sur "l'âne rouge", je ne sais pas si tu l'as vu ? Ici : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1066-la-symbolique-de-noel-et-l-avatara

Guénon précise : « ce serait une erreur que de vouloir opposer à ceci le rôle joué par l’âne dans la tradition évangélique, car, en réalité, le bœuf et l’âne, placés de part et d’autre de la crèche à la naissance du Christ, symbolisent respectivement l’ensemble des forces bénéfiques et celui des forces maléfiques ; ils se retrouvent d’ailleurs, à la crucifixion, sous la forme du bon et du mauvais larron. D’autre part, le Christ monté sur un âne, à son entrée à Jérusalem, représente le triomphe sur les forces maléfiques, triomphe dont la réalisation constitue proprement la « rédemption ». »

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Message par Alfihar Ven 27 Déc - 16:51

Salam Sowl,

j'ai joins à Ligeia le chapitre de Louis Charbonneau Lassay, ami de R. Guénon, qu'il consacre à l'âne dans son Bestiaire du Christ. J'espère qu'elle pourra le publier.

Comme dans tous les symboles ils ne peuvent pas avoir un sens seulement positif ou seulement négatif. L'âne ne déroge pas à la règle.
Il semble qu'il est plutôt un sens négatif en Occident et beaucoup plus positif en Orient. Cela est certainement du au fait que les premiers chrétiens aient été caricaturés en âne comme tu le vois sur l'image romaine que tu as publié et dont parle L. Charbonneau Lassay. Cette image qui n'est pas la seule dénonce les chrétiens mais aussi les Juifs avant eux et les gnostiques comme des adorateurs du dieu à tête d'âne.

Ce culte de l'âne serait très ancien puisqu'il est évoqué à propos du dieu Indra, le Zeus hindou, de Dionysos, de Seth et de Typhon. C'est donc une monture de dieu depuis très longtemps. Faut -il y voir systématiquement ce que R. Guénon dit de la domination des forces maléfiques comme pour la crèche, la fuite en Egypte ou l'entrée de Jésus à Jérusalem?
Ce qui est certain c'est que c'est un culte mystérieux et secret ce qui a tendance à provoquer pour ceux qui sont en dehors du cercle des initiés une grande méfiance voire une certaine défiance. De plus comme le dit R. Guénon ces anciennes traditions orientales ou égyptiennes ayant disparu à l'exception de la tradition hindoue, il ne subsiste de ces cultes que le côté proprement maléfique. C'est que le maître disait à propos notamment du symbolisme de Seth et du serpent. Chose vraiment curieuse les Ophites qui sont des gnostiques adoraient un serpent à tête d'âne!

Or plus particulièrement Louis Charbonneau Lassay insiste sur le caractère extrêmement maléfique de cet "âne rouge" dont il dit d'ailleurs qu'il est une rareté de la nature. Celui ci serait lié à la sorcellerie et serait un des animaux dans lequel peut s'incarner satan (qu'il soit maudit). L'étoile de Rempham qui est le symbole de Lucifer selon la Kabbale représente un âne:

Tentative d'interprétations biblique et coranique  Remphan

Donc malgré les mystères qui demeurent sur ce symbolisme il faut bien avouer qu'il n'en reste quasiment que le côté négatif. Malgré le caractère ésotérique du christianisme originel il semble bien que systématiquement l'âne a servi d'épouvantail soit pour montrer le caractère diabolique des sectes juives, chrétiennes et gnostiques soit que les chrétiens eux même l'aient utiliser pour désigner son caractère satanique.

D'ailleurs sur le graffiti que tu as publié ce n'est pas un graffiti chrétien mais anti chrétien et les 1ers chrétiens ne représentaient pas la crucifixion comme les chrétiens le font aujourd'hui préférant d'autres symboles beaucoup plus profond notamment le poisson, le chrisme et les croix mais sans Jésus.
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Message par Ligeia Ven 27 Déc - 18:32

SOS dépannage....  Cool  Laughing

J'ai enregistré le fichier sur mon Drive et vous devriez pouvoir le lire par ce lien : https://drive.google.com/open?id=0BxNh-ac8LIBQTThaM1FQQmV3ZGNiMFFqeXNUazgybVh0eHhR
Si c'est bon, je vous recommande de télécharger le fichier pour l'avoir en permanence au cas où.

Alfihar, je me suis permise de corriger le lien vers l'étoile de Rempham qui ne passait pas... J'espère juste qu'il s'agit bien de celle que vous aviez en vue !
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Message par Alfihar Ven 27 Déc - 19:20

Mais permettez vous sans problème.
C'est la bonne image, celle d'un pentacle inversé.
Si L. Charbonneau Lassay écrit que l'âne avait une image plus positive en Orient c'est qu'il était intégré à des cultes mais ceux-ci ont périclité voire dégénéré pour ne laisser que l'aspect négatif voire satanique.
Même le culte d'Indra est devenu assez secondaire sans connaître pour autant le sort du culte égyptien dont il n'est resté que les aspects magiques et ténébreux.
Merci Ligeia
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Message par Sowl Sam 28 Déc - 17:36

Salam

Merci à vous pour le partage de ces informations ! Cela éclaire un peu les choses, mais il ressort quand même de tout cela qu'il y a bien un lien assez fort entre le Christ et l'âne. On pourrait voir ici, du reste, une autre application du fait que le Christ et l'Antéchrist ont les même symboles. En tout cas mieux vaut dire, avec Guénon, « nous nous garderons bien de risquer la moindre interprétation sur ce sujet fort obscur. ».


******

Merci pour ces indications sur les Avatâras Ligeia. L'unité essentielle de tout les Prophètes et des Avatarâs est effectivement quelque chose qu'il ne faut jamais perdre de vue lorsque l'on traite de ces choses afin d'éviter les confusions. Il faut voir ceux-ci comme autant d' « aspects » de l'Homme Universel ou du Verbe au sens complet du mot. J'aurais d'ailleurs une question pour toi et Alfihar qui me chicote depuis peu ; Sachant que les différentes « manifestations prophétiques » représentent des aspects plus particuliers du Verbe, quels aspects pourraient représenter les deux derniers Envoyés, Jésus et Muhammad (a.s.) ?

On sait que les chrétiens considère Jésus comme la manifestation ultime et par excellence du Principe, l' « incarnation » de celui-ci même. Naturellement, il semble aberrant pour eux qu'un autre Prophète ait été envoyé après lui. Or, du point de vue traditionnel, il doit y avoir une raison pour cela.

Pour moi donc, Jésus est la manifestation la plus « directe » et « complète » du Verbe dans le domaine humain. Il représente, si l'on peut dire, l'affirmation ultime du Principe au sein de notre monde et cela sera surtout visible lors de son retour en tant que « Christ Glorieux ». De son côté, Sayiddina Muhammad (s), représenterait plutôt la perfection de la réalisation descendante, l'occultation du Principe derrière le voile de la « servitude ». On sait, en effet, par les hadiths, que rien ne différenciait le Prophète des autres hommes extérieurement contrairement à Moïse. Ainsi, si l'on utilisait le symbolisme du noir et du blanc, comme Guénon l'entend dans son article éponyme, on pourrait associer le blanc à Jésus et le noir au Prophète. Qu'en pensez-vous?


Je rappelle qu'ici il n'est nullement question d'affirmer la supériorité d'un envoyé sur un autre car, comme on l'a vu, ceux-ci sont un dans leur réalité essentielle (haqiqa). Les deux aspects dont il est question ici sont d'ailleurs exprimés clairement dans le Coran :


Dis : « Nous croyons en Allah, à ce qui nous a été révélé et à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus ; à ce qui a été donné à Moïse, à Jésus, aux prophètes, venant de leur Seigneur. Nous ne faisons pas de distinction en faveur de l’un d’entre eux et nous sommes soumis à Allah » (3:84)

et

Ton Seigneur connaît parfaitement ce qui est dans les cieux et sur la terre. Nous avons favorisé certains prophètes par rapport à d’autres, et Nous avons donné les Psaumes à David. (17:55)

Ce deuxième aspect « distinctif » est contingent par rapport à l'autre.


Wa 'Llahu A'lam

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Message par Ligeia Sam 28 Déc - 20:33

Salam Sowl !

Je ne sais pas si j'ai bien compris ta question concernant Jésus et Muhammad... Mais ne pourrait on trouver la réponse dans la doctrine des trois Sceaux ?

Rappel pour ceux qui n'en sont pas familiers :

"Je suis le Sceau des Saints, tout comme il est attesté
Que le Sceau des Prophètes est Muhammad.
Je suis le Sceau particulier, non le Sceau de la Sainteté universelle
Car celui-ci est Jésus l’Assisté."



  • "Les trois Sceaux mentionnés sont :

    le « Sceau des Prophètes » ou « de la Prophétie légiférante » qui n’est autre que Muhammad — qu’Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! — ;
    le « Sceau de la Sainteté universelle » qui est « Jésus l’Assisté » ;
    et enfin, dans une position intermédiaire entre celles des deux premiers, le « Sceau particulier » appelé aussi « Sceau de la Sainteté muhammadienne », c’est-à-dire le Cheikh al-Akbar qui s’exprime dans ces vers à la première personne.

    Le point essentiel de la doctrine considérée ici est que ces Sceaux correspondent à trois fonctions uniques qui relèvent directement, non de la forme islamique au sens strict, mais du Centre initiatique suprême. Ils sont « indépendants » à l’égard de l’Islam dans la mesure où c’est d’eux, précisément, que l’Islam dépend au point de vue de sa définition formelle et de ses réadaptations cycliques.
    Cependant, leurs manifestations successives et les « fermetures » que celles-ci entraînent font que, tout au moins sur le plan extérieur, le second Sceau est hiérarchiquement placé sous la dépendance du premier et le troisième sous la dépendance des deux précédents.

    Dans cette perspective, les trois Sceaux peuvent être décrits sommairement de la façon suivante : le Sceau de la Prophétie légiférante a pour fonction d’énoncer et de communiquer la Loi finale et universelle qui ne peut être abrogée par aucune autre : elle fixe irrévocablement le régime traditionnel de la fin de notre cycle. Le Sceau de la Sainteté muhammadienne est le dernier être humain qui possède la connaissance directe de la totalité des secrets contenus dans cette Loi qui sont aussi ceux de la manifestation universelle :
    « Nous t’avons envoyé uniquement comme une miséricorde pour les mondes » (Cor., 21,107).

    Le Sceau de la Sainteté universelle est, quant à lui, le dernier à posséder la connaissance directe des secrets communs à l’Islam et aux autres formes traditionnelles, secrets qui concernent plus particulièrement le cycle humain.
    D’une certaine façon, l’ordre des manifestations apparentes est inverse de celui des réalités principielles : l’avènement du second Sceau entraîne une certaine divulgation des secrets inclus dans la Loi énoncée par le premier — sur lui la Grâce et la Paix ! — ; l’avènement du troisième Sceau entraîne une divulgation analogue des secrets relatifs à l’Unité transcendante des Lois sacrées données par Dieu à l’homme."


Charles-André Gilis, La doctrine des trois Sceaux : https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/10/ca-gilis-la-doctrine-des-trois-sceaux.html

Je ne sais pas si cet extrait aura répondu à ta question...  Neutral


Axé plus particulièrement sur Sayyidunâ Aïssâ (Jésus), il y a un autre texte :

Ibn Arabî : Le Sceau des engendrés - Sceau des enfants
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2019/03/ibn-arabi-le-sceau-des-engendres-sceau.html

Et je me demandais d'ailleurs si cela ne faisait pas référence plus particulièrement au 10ème Avatâra, d'autant que M. Gilis rappelle : « Le destin de ce troisième Sceau (le “ Sceau des enfants” ), à la toute dernière extrémité de l’histoire, s’inscrit nécessairement dans la période au cours de laquelle, selon les données eschatologiques traditionnelles, Jésus fera régner la paix sur la terre » (extrait de son livre « L’avènement du troisième Sceau », chap. V)
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Tentative d'interprétations biblique et coranique  Empty Genèse 1

Message par Ligeia Sam 26 Sep - 20:00

Voir également en complément sur la Genèse :

https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1022-sur-les-differentes-traditions-et-la-genese#4894


*******

GENÈSE I :

"1 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
2 Et la terre était informe et nue, et les ténèbres couvraient la face de l’abîme, et l’Esprit de Dieu était porté sur les eaux.
3 Or Dieu dit : Que la lumière soit, et la lumière fut.
4 Et Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière d’avec les ténèbres.
5 Et Dieu donna à la lumière le nom de Jour, et aux ténèbres le nom de Nuit ; et du soir et du matin se fit le premier jour.
6 Dieu dit aussi : Que le firmament soit fait au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux.
7 Et Dieu fit le firmament ; et il sépara les eaux qui étaient sous le firmament d’avec celles qui étaient au-dessus du firmament. Et cela se fit ainsi.
8 Et Dieu donna au firmament le nom de Ciel ; et du soir et du matin se fit le second jour.
9 Dieu dit encore : Que les eaux qui sont sous le ciel se rassemblent en un seul lieu, et que l’élément aride paraisse. Et cela se fit ainsi.
10 Et Dieu donna à l’élément aride le nom de Terre, et il appela Mers toutes les eaux rassemblées. Et il vit que tout cela était bon.
11 Dieu dit encore : Que la terre produise de l’herbe verte qui porte de la graine, et des arbres fruitiers qui portent du fruit chacun selon son espèce, et qui renferment leur semence en eux-mêmes, pour se reproduire sur la terre. Et cela se fit ainsi.
12 La terre produisit donc de l’herbe verte qui portait de la graine selon son espèce, et des arbres fruitiers qui renfermaient leur semence en eux-mêmes, chacun selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon.
13 Et du soir et du matin se fit le (un) troisième jour.
14 Dieu dit aussi : Que des corps de lumière (luminaires) soient faits dans le firmament du ciel, afin qu’ils séparent le jour d’avec la nuit, et qu’ils servent de signes pour marquer les temps, les jours et les années ;
15 qu’ils luisent dans le firmament du ciel, et qu’ils éclairent la terre. Et cela fut fait ainsi.
16 Dieu fit donc deux grands corps lumineux (luminaires), l’un plus grand pour présider le jour, et l’autre moindre pour présider à la nuit : Il fit aussi les étoiles.
17 Et il les mit dans le firmament du ciel pour luire sur la terre,
18 pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.
19 Et du soir et du matin se fit le (un) quatrième jour.
20 Dieu dit encore : Que les eaux produisent des animaux vivants qui nagent dans l’eau, et des oiseaux qui volent sur la terre sous le firmament du ciel.
21 Dieu créa donc les grands poissons, et tous les animaux qui ont la vie et le mouvement, que les eaux produisirent chacun selon son espèce ; et il créa aussi tous les oiseaux (volatiles) selon leur espèce. Et il vit que cela était bon.
22 Et il les bénit, en disant : Croissez et multipliez-vous, et remplissez les eaux de la mer ; et que les oiseaux se multiplient sur la terre.
23 Et du soir et du matin se fit le (un) cinquième jour.
24 Dieu dit aussi : Que la terre produise des animaux (âmes) vivants chacun selon son espèce, les animaux domestiques, les reptiles et les bêtes sauvages de la terre selon leurs espèces. Et cela se fit ainsi.
25 Dieu fit donc les bêtes sauvages de la terre selon leurs espèces, les animaux domestiques et tous les reptiles, chacun selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon.
26 Il dit ensuite : Faisons l’homme (un) à notre image et à notre ressemblance, et qu’il commande aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, aux bêtes, à toute la terre, et à tous les reptiles qui se remuent (meuvent) sous le ciel.
27 Dieu créa donc l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu, et il les créa mâle et femelle.
28 Et Dieu les bénit, et il leur dit : Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux (volatiles) du ciel et sur tous les animaux qui se remuent sur la terre.
29 Dieu dit encore : Je vous ai donné toutes les herbes qui portent leur graine sur la terre, et tous les arbres (toutes les plantes) qui renferment en eux-mêmes leur semence chacun selon son espèce, afin qu’ils vous servent de nourriture,
30 et à tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se remue sur la terre, et qui est vivant et animé (en une âme vivante), afin qu’ils aient de quoi se nourrir. Et cela se fit ainsi.
31 Et Dieu vit toutes les choses qu’il avait faites ; et elles étaient tout à fait (très) bonnes. Et du soir et du matin se fit le sixième jour."


*******

Il semble que les premiers versets de la Création renvoient à chaque fois à une "particularisation" et même pour certains, à la "création" d'une (illusoire) dualité :

1er jour :
v.4 : dualité lumière/ténèbres et  jour/nuit
2ème jour :
v. 7 : séparation des Eaux supérieures et inférieures
3ème jour :
v. 9 : séparation terre-mer
v. 11 : création du "règne" végétal
4ème jour :
v. 14 : séparation jour/nuit ; création des "luminaires" (création du "temps" ?)
5ème jour :
v. 20 : création du "règne" animal : oiseaux et poissons
6ème jour :
v. 24 : suite du "règne" animal : animaux terrestres
v. 26 : création homme/femme

Ne pourrait-on envisager que les six jours renvoient aux six Manvantaras qui précèdent le nôtre, chaque dualités/particularisation marquant une étape à l'intérieur du Kalpa ?

Le 7ème jour, Dieu cesse Sa création car il s'agit du déroulement proprement dit de ce Manvantara, celui de l'humanité terrestre actuelle.
Alors commence véritablement "l'histoire de l'homme" et le récit biblique.  

J’ai trouvé aussi ce passage de M. Gilis dans « L’homme fut serpent autrefois » qui selon moi, pourrait aller en ce sens :


  • « A ce point de vue, une autre note, qui suit immédiatement celle que nous venons de citer, nous paraît particulièrement révélatrice, car René Guénon comprend « l’expression désignant le Verbe comme "l'Ancien des Jours" » en tant qu’elle qualifie « Celui qui est avant les jours, ou le Principe des cycles de manifestation représentés symboliquement comme des "jours" par diverses traditions (les "jours de Brahmâ" dans la tradition hindoue, les "jours de la création" dans la Genèse hébraïque). »


Nous serions en totale adéquation avec ce que Guénon dit dans "Le Roi du Monde" (« Luz ou le séjour d’immortalité », note 117) :


  • « les six phases du temps, correspondant respectivement aux six directions de l’espace, sont six périodes cycliques, subdivisions d’une autre période plus générale, et parfois représentées symboliquement comme six millénaires ;  elles sont aussi assimilables aux six premiers « jours » de la Genèse, le septième ou Sabbath étant la phase de retour au Principe, c’est-à-dire au centre.
    On a ainsi sept périodes auxquelles peut être rapportée la manifestation respective des sept dwîpas ; si chacune de ces périodes est un Manvantara, le Kalpa comprend deux séries septénaires complètes ; il est d’ailleurs bien entendu que le même symbolisme est applicable à différents degrés, suivant qu’on envisage des périodes cycliques plus ou moins étendues. »


Dans mon interprétation, les "subdivisions" étant les Manvantaras et "l’autre période plus générale", le Kalpa...  Idea study
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Tentative d'interprétations biblique et coranique  Empty Le monde avant Adam...

Message par Ligeia Sam 26 Sep - 20:27

Sur la création d'Adam et le verset coranique « Vas-tu y établir quelqu’un qui va mener la corruption et répandre le sang » qui renvoie à l'interrogation hostile des Anges lors de la présentation d'Adam.
Voir ce fil : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1136-les-sept-etendards-du-califat-opposition-des-anges-et-chute-de-lhomme

Comment les Anges, ne connaissant pas Adam, pourraient-ils ainsi présupposer de sa future "action" terrestre ?

La seule explication que je vois, c'est peut-être que leurs craintes ne font pas référence à Adam lui-même mais à autre chose, une rébellion antérieure...  Idea  

C'est dans la chronique de Tabari que j'ai trouvé peut-être une confirmation :
Partie I, chapitre XXIV : Qui possédait ce monde avant Adam ?


  • « La cause de ceci fut que Dieu créa ce monde, et il créa une troupe d'anges de sa propre lumière. Il forma les cieux et en donna le gouvernement à Eblîs. Le nom d'Eblîs, avant qu'il se fût révolté contre Dieu, était Hâreth. Dieu créa une troupe d'anges avant ceux dont nous venons de parler, et il leur donna le nom de Djâns. Il les avait créés de feu, et il leur donna ce monde, comme il est dit dans le Coran : « Il a créé les génies du feu mâridj. » (Sur. LV, vers. 14.)

    Or mâridj signifie en arabe la flamme.

    Ces anges, dont le nom est Djâns, vinrent sur la terre, et ils en eurent l'empire. Le diable était leur chef dans l'empyrée. Il s'était consacré au service de Dieu dans chaque ciel pendant plusieurs milliers d'années, et jamais il ne s'était révolté. Les Djâns commirent, par la suite, le mal sur la terre et se révoltèrent contre Dieu. Dieu ordonna que le diable vînt sur la terre et en chassât les Djâns.

    Le diable vint sur la terre, et la souveraineté de la terre lui fut dévolue, à lui et aux anges du ciel qui étaient avec lui. Les Djâns qui avaient fui devant le diable se retirèrent dans les îles et dans les mers, et ils furent tous taillés en pièces.

    Lorsque l'empire du monde appartint au diable, l'orgueil et la fierté descendirent dans son cœur, et il dit : Qui est-ce qui est semblable à moi dans les cieux et sur la terre, moi qui ai servi Dieu dans chaque ciel pendant trois cents ans, et qui ne me suis jamais révolté ? Maintenant que je suis descendu sur la terre, tout l'empire de la terre m'appartient, et j'ai mis en fuite les Djâns. Dieu sut que l'orgueil et la fierté étaient dans le cœur du diable.

    Or Dieu voulut faire connaître aux anges l'orgueil et la fierté que le diable avait conçus dans son cœur, afin qu'ils sussent qu'il ne faut pas trop se confier dans le culte qu'on rend à Dieu. Or il n'y a eu aucun être dans les sept cieux et sur la terre dont le culte ait été tel que celui du diable, qui se nomme Hâreth.

    Dieu envoya une révélation aux anges de la terre qui étaient avec Hâreth, comme il est dit dans le Coran : « Lorsqu'il dit aux anges, certes j'établirai, sur la terre un vicaire ; les anges répondirent : Ô Seigneur, créeras-tu sur la terre un être qui fera le mal et qui répandra le sang injustement, tandis que nous t'obéissons et que nous te louons? Dieu dit : Je sais ce que vous ne savez pas (sur. II, vers. 28), et je sais que des reins de ces créatures que je formerai sortiront des prophètes et des hommes pieux, et que du milieu d'elles sortiront des hommes consacrés à mon service. »

De plus, dans  « La Doctrine akbarienne des Jinns » CA Gilis en se référant à Ibn Arabî précise que certaines fois, le terme « Jinn » inclut aussi les Anges (chapitre « Emplois coraniques) :  

  • « Le terme jinn peut également désigner les anges qui sont, eux aussi, cachés aux regards des hommes : « Allâh le Très-Haut ès-Haut a créé les esprits de feu et de lumière, c’est-à-dire les jinns et les anges, et les a associes dans le fait d’être cachés aux yeux des hommes, bien qu’ils soient présents parmi eux. (...)
    C’est pour cela qu’Allâh a nommé ces deux catégories d’esprits: « jinns », c’est-a-dire "cachés de nous" et invisibles pour nous. C’est pour cela aussi qu’il a dit au sujet des anges, à l’intention de ceux qui disent que ceux-ci sont les "filles d’Allâh" :
    « Auraient-ils établi entre Lui et les jinns une filiation ?... » (Cor. 37,158) ; "jinn" désigne ici les anges ».

Et Michel Vâlsan précise dans son texte sur la descente d'Adam :


De tout cela, si je comprends bien, il y a eu une catégorie "d’anges" (Djinns) sur Terre qui s'est rebellée, révolte qui a été réprimée par Iblîs.
Et ce dernier avec ceux qui l'accompagnaient, se sont ensuite eux aussi révoltés lors de la présentation d’Adam.  

On peut d'ailleurs aussi lire dans la Bible un passage sur ces "anges rebelles" :
Deuxième épître de saint Pierre 2:4 : « Car si Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a précipités dans le tartare (l’abîme, note) et les a livrés aux liens des ténèbres, pour être tourmentés et réservés jusqu’au jugement »

On pourrait donc supposer que ce verset énigmatique dont nous parlons fait référence à cette révolte écrasée par Iblîs...  study
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Message par Sowl Dim 27 Sep - 15:07

Salam Ligeia

Si je comprends bien tu supposerais que le verset en question ferait référence non pas à Adam mais plutôt à Iblîs qui fut le « calife » antérieur à Adam? Ou veux-tu dire que la protestation des anges visait la rebellion futur d'Iblîs envers Adam?

En tout cas le verset peut tout à fait se comprendre comme ayant rapport avec Adam et c'est cette interprétation qui est habituellement retenu chez les maîtres de l'ésotérisme islamique.

Pour faire bref, l'interrogation des anges était fondée d'une certaine manière car il est vrai que l'homme allait effectivement faire couler le sang et (éventuellement) rependre la corruption sur terre. Mais ce qu'ils n'ont pas cerné c'est que Adam était crée selon la Forme Divine, c'est-à-dire, qu'il était le support de manifestation de tout les Noms Divins sans exception. Or, parmi ces Noms, il y a par exemple « Le Vengeur » (al-Mountaqim), ou « Celui qui égare » et ces Noms implique le « mal » mais aussi la notion de pardon et de repentir (Allah est « le Pardonneur » et « Celui qui accepte le repentir »). Les Anges, eux qui ne pouvaient pêcher, ne connaissaient pas Allah sous tout Ses aspects alors qu'Adam, de par sa constitution, oui.

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Message par Alfihar Dim 27 Sep - 17:40

La question qui est posé est non pourquoi les anges ont dit cela d'Adam car là Sowl tu as raison et notamment le fait que l'homme aurait le privilège par sa chute et le sang qu'il allait faire couler d'user et de connaître les noms divins de miséricorde contrairement aux anges mais comment pouvaient ils savoir ?

1ere hypothèse : les hommes étaient déjà présents dans un manvantara précédent mais cela ne coïncide ni avec la Genèse ni avec le récit de Tabari
2e hypothèse : les anges font référence aux djinns qui étaient les califes du manvantara précédent et qui se sont révoltés
3e hypothèse : les anges n'étant pas soumis aux mêmes conditions de l'être que nous et représentant les états supérieurs voient l'avenir et ont vu le déroulement du cycle. On sait que les anges ont cette capacité de voir l'avenir puisque les djinns écoutent les conversations des anges et répètent aux humains certaines données
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Message par Ligeia Dim 27 Sep - 18:41

A Sowl :

Ah oui, absolument, les Anges ont eu tout à fait raison sur Adam, mais ils ont été limités dans leur compréhension car ils ignoraient le dessein divin qui impliquait la "chute" pour la connaissance de certains Noms divins. Je sais que tu l'as déjà lu mais je fais un renvoi sur le sujet qui en parle : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1136-les-sept-etendards-du-califat-opposition-des-anges-et-chute-de-lhomme

Mais comme le souligne Alfihar, ce que je cherche à comprendre c'est que si les Anges parlaient réellement du califat d'Adam, comment auraient-ils pu savoir puisqu'ils n'avaient pas la connaissance des noms divins "révélés" par la "chute" ?  

A Alfihar :

J'y ai pensé à cette approche dans laquelle les Anges pourraient "voir l'avenir".... Mais en ce cas, comment expliquer qu'ils se soient "leurrés" sur Iblîs ?

Je mets ici le chapitre XXIV de Tabari : Qui possédait ce monde avant Adam ?


  • « La cause de ceci fut que Dieu créa ce monde, et il créa une troupe d'anges de sa propre lumière. Il forma les cieux et en donna le gouvernement à Eblîs. Le nom d'Eblîs, avant qu'il se fût révolté contre Dieu, était Hâreth. Dieu créa une troupe d'anges avant ceux dont nous venons de parler, et il leur donna le nom de Djâns. Il les avait créés de feu, et il leur donna ce monde, comme il est dit dans le Coran : « Il a créé les génies du feu mâridj. » (Sur. LV, vers. 14.)

    Or mâridj signifie en arabe la flamme.

    Ces anges, dont le nom est Djâns, vinrent sur la terre, et ils en eurent l'empire. Le diable était leur chef dans l'empyrée. Il s'était consacré au service de Dieu dans chaque ciel pendant plusieurs milliers d'années, et jamais il ne s'était révolté. Les Djâns commirent, par la suite, le mal sur la terre et se révoltèrent contre Dieu. Dieu ordonna que le diable vînt sur la terre et en chassât les Djâns.

    Le diable vint sur la terre, et la souveraineté de la terre lui fut dévolue, à lui et aux anges du ciel qui étaient avec lui. Les Djâns qui avaient fui devant le diable se retirèrent dans les îles et dans les mers, et ils furent tous taillés en pièces.

    Lorsque l'empire du monde appartint au diable, l'orgueil et la fierté descendirent dans son cœur, et il dit : Qui est-ce qui est semblable à moi dans les cieux et sur la terre, moi qui ai servi Dieu dans chaque ciel pendant trois cents ans, et qui ne me suis jamais révolté ? Maintenant que je suis descendu sur la terre, tout l'empire de la terre m'appartient, et j'ai mis en fuite les Djâns. Dieu sut que l'orgueil et la fierté étaient dans le cœur du diable.

    Or Dieu voulut faire connaître aux anges l'orgueil et la fierté que le diable avait conçus dans son cœur, afin qu'ils sussent qu'il ne faut pas trop se confier dans le culte qu'on rend à Dieu. Or il n'y a eu aucun être dans les sept cieux et sur la terre dont le culte ait été tel que celui du diable, qui se nomme Hâreth.

    Dieu envoya une révélation aux anges de la terre qui étaient avec Hâreth, comme il est dit dans le Coran : « Lorsqu'il dit aux anges, certes j'établirai, sur la terre un vicaire ; les anges répondirent : Ô Seigneur, créeras-tu sur la terre un être qui fera le mal et qui répandra le sang injustement, tandis que nous t'obéissons et que nous te louons? Dieu dit : Je sais ce que vous ne savez pas (sur. II, vers. 28), et je sais que des reins de ces créatures que je formerai sortiront des prophètes et des hommes pieux, et que du milieu d'elles sortiront des hommes consacrés à mon service. »


Si les Anges voyaient l'avenir, Dieu n'aurait pas eu besoin de "faire connaître aux anges l'orgueil et la fierté que le diable avait conçus dans son cœur" car ils auraient "vu" cette "future" révolte de Lucifer aussi...
Dans une moindre mesure, Dieu n'aurait pas eu besoin non plus de leur apprendre que "des reins de ces créatures" sortiront aussi les "meilleurs", au-delà de la condition angélique.

Pour cela que je penche plutôt vers la seconde de vos hypothèses.... Sans certitude ! Wink
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Message par Adju Mar 29 Sep - 15:24

Bonjour à vous,

Pour ma part, je pense que les anges ne voient pas l'avenir, mais que plutôt Dieu leur communique Son Plan, car comme le dit Ligeia, si les anges pouvaient voir l'avenir, ils auraient eu connaissance du Plan de Dieu. Lorsque les anges disent: " Ô Seigneur, créeras-tu sur la terre un être qui fera le mal et qui répandra le sang injustement, tandis que nous t'obéissons et que nous te louons? ", les anges font plutôt référence à la nature de l'Homme à plus facilement s'éloigner du Principe que les Djans, et non pas à une prédiction de l'avenir. Mais lorsque Dieu dit : "Je sais ce que vous ne savez pas (sur. II, vers. 28), et je sais que des reins de ces créatures que je formerai sortiront des prophètes et des hommes pieux, et que du milieu d'elles sortiront des hommes consacrés à mon service.", Il fait mention de la capacité de l'Homme, puisqu'exposé davantage à la tentation, à connaître la valeur du repentir et reconnaître son erreur, ce qui le ramènera d'autant plus facilement et rapidement vers Dieu. Les anges, quant à eux, puisque moins sensible à la tentation, comprennent beaucoup moins l'importance de la repentance et par conséquent, ne peuvent pas comprendre pourquoi Dieu "remplace" les Djans par les Hommes, plus faillibles certes, mais paradoxalement plus proches de Dieu par leur connaissance supérieure de la tentation. Je ne sais pas si je suis clair.
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Message par Alfihar Mar 29 Sep - 19:09

@ Adju vous avez certainement raison sur la distinction entre l'avenir et le plan, il est certain que Dieu qui les utilise leur révèle en partie le plan divin
Je crois d'après Ibn Arabi et l'interprétation de M. Gilis que les anges ont jugé Adam selon sa forme qu'ils considéraient inférieure:


  • "Du reste, la nature « grossière » et composite de l’homme comportait effectivement les dangers pressentis par les Anges ; leur erreur était de considérer uniquement son aspect extérieur, le seul que, par miséricorde pour eux (2), le Très-Haut leur avait dévoilé jusque-là.
    L’excellence ignorée des Anges réside dans la qualification et la qualité intérieure de l’homme, décrites, soit comme étant celles de la Dignité divine, soit comme étant dues à la création « selon la Forme » (3). La Dignité divine fait référence à l’Identité Suprême." (Opposition des anges et chute de l’homme – Charles-André GILIS)

    Auquel Ibn Arabi ajoute :

    « Dieu nous a créés de terre (turâb) et cette terre est tirée de la Terre (ard) (11) qu’Allâh a faite « très-humble » (12). L’adoration, c’est l’humilité. Nous sommes donc, nous les hommes (13), fondamentalement les très-humbles : nous ne ressemblons pas à ceux qui ont été créés d’une lumière procédant directement de la Lumière (divine) (14)... :  la lumière, qui est « glorieuse » (‘izza), ne comporte pas cette humilité (15). »

    Dés lors, l’opposition des Anges au Califat d’Adam leur vaut ces reproches du « plus grand des Maîtres » (16) :
    « Ils ont dit : « Nous, nous proclamons Ta transcendance par Ta propre Louange et nous proclamons Ta sainteté. » Par ces paroles, ils se sont déclarés purs eux-mêmes et ont discrédité le Calife d’Allâh sur Sa Terre, alors qu’ils n’avaient pas à le faire ! Par là, tu peux savoir que personne au monde « ne donne à Allâh Sa juste valeur » (17) puisque les Anges sont les êtres les plus savants au sujet d’Allâh et du respect qui convient à Sa majesté. Pourtant, ils ont dit : « Vas-Tu y établir quelqu’un qui va y semer la corruption ? » alors que, dans un tel contexte, l’interrogation ne pouvait convenir qu’à un supérieur s’adressant à un inférieur (18) ! »

    En demandant des comptes à Dieu à propos d’Adam, les Anges oubliaient qu’ils appartenaient eux-mêmes à l’ordre naturel (tabî’a) ; sans quoi, d’ailleurs, il leur aurait été impossible de s’opposer à Lui en quoi que ce soit. Ce n’est rien d’autre que cette appartenance qui explique leur « jalousie » à défendre la Fonction divine, ainsi que les disputes du Plérome Suprême (19)."

    11 – Sur la différence entre ard et turâb, cf. supra, chap. XVII, note 7.
    12 – Dhalûlan ; référence à Cor. 67,15. Voir aussi, supra, p. 131.
    13 – Sous-entendu : l’adorateur (‘âbid), c’est le serviteur (‘abd) et le serviteur, c’est l’homme.
    14 – C’est-à-dire les Anges.
    15 – Futûhât, chap. 355.
    16 – Qui affirme, par là même, son propre degré de réalisation.
    17 – Allusion à Cor. 6, 91 ; 22, 74 ; 39, 67.
    18 – Futûhât, chap. 360.
    19 – Cf. Ibid., chap. 290 et 306 ; par référence à Cor. 38, 69.

https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1136-les-sept-etendards-du-califat-opposition-des-anges-et-chute-de-lhomme

On sait que Iblis a lui aussi considéré la nature des hommes comme inférieure:
"O Iblîs, qu'est-ce qui t'a empêché de te prosterner devant ce que J'ai créé de Mes deux Mains ? T'es-tu enorgueilli, ou bien (estimes-tu que) tu fais partie des hauts placés ?" (Coran 38/75-76).
Iblis répond : "Je n'avais pas à me prosterner devant un humain que Tu as créé à partir d'une boue malodorante" (Coran 15/33). "Je suis meilleur que lui ; Tu m'as créé à partir de feu, et Tu l'as créé à partir de boue" (Coran 7/12, Coran 38/76)

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Message par Ligeia Mar 5 Jan - 10:08

Extrait du chapitre "L'arbre et le serpent" du livre "Le symbolisme de la Croix"  :



  • "Il y a dans la doctrine islamique un point intéressant et important en connexion avec ce qui vient d’être dit : le « chemin droit » (Eç-çirâtul-mustaqîm) dont il est parlé dans la fâtihah (littéralement « ouverture ») ou première sûrat du Qorân n’est pas autre chose que l’axe vertical pris dans son sens ascendant, car sa « rectitude » (identique au Te de Lao-tseu) doit, d’après la racine même du mot qui la désigne (qâm, « se lever »), être envisagée suivant la direction verticale.

    On peut dès lors comprendre facilement la signification du dernier verset, dans lequel ce « chemin droit » est défini comme « chemin de ceux sur qui Tu répands Ta grâce, non de ceux sur qui est Ta colère ni de ceux qui sont dans l’erreur » (çirâta elladhîna anamta alayhim, ghayri el-maghdûbi alayhim wa lâ ed-dâllîn). Ceux sur qui est la « grâce » divine (1), ce sont ceux qui reçoivent directement l’influence de l’« Activité du Ciel », et qui sont conduits par elle aux états supérieurs et à la réalisation totale, leur être étant en conformité avec le Vouloir universel.
    D’autre part, la « colère » étant en opposition directe avec la « grâce », son action doit s’exercer aussi suivant l’axe vertical, mais avec l’effet inverse, le faisant parcourir dans le sens descendant, vers les états inférieurs (2): c’est la voie « infernale » s’opposant à la voie « céleste », et ces deux voies sont les deux moitiés inférieure et supérieure de l’axe vertical, à partir du niveau correspondant à l’état humain. Enfin, ceux qui sont dans l’« erreur », au sens propre et étymologique de ce mot, ce sont ceux qui, comme c’est le cas de l’immense majorité des hommes, attirés et retenus par la multiplicité, errent indéfiniment dans les cycles de la manifestation, représentés par les spires du serpent enroulé autour de l’« Arbre du Milieu » (3).

    1 — Cette « grâce » est l’« effusion de rosée » qui, dans la Qabbalah hébraïque, est mise en rapport direct avec l’« Arbre de Vie » (voir Le Roi du Monde, ch. III).
    2 — Cette descente directe de l’être suivant l’axe vertical est représentée notamment par la « chute des anges » ; ceci, quand il s’agit des êtres humains, ne peut évidemment correspondre qu’à un cas exceptionnel, et un tel être est dit Waliyush-Shaytân, parce qu’il est en quelque sorte l’inverse du « saint » ou Waliyur-Rahman.
    3 — Ces trois catégories d’êtres pourraient être désignées respectivement comme les « élus », les « rejetés » et les « égarés » ; il y a lieu de remarquer qu’elles correspondent exactement aux trois gunas : la première à sattwa, la seconde à tamas, et la troisième à rajas. — Certains commentateurs exotériques du Qorân ont prétendu que les « rejetés » étaient les Juifs et que les « égarés » étaient les Chrétiens ; mais c’est là une interprétation étroite, fort contestable même au point de vue exotérique, et qui, en tout cas, n’a évidemment rien d’une explication selon la haqîqah. — Au sujet de la première des trois catégories dont il s’agit ici, nous devons signaler que l’« Élu » (Et-Mustafâ) est, dans l’Islam, une désignation appliquée au Prophète et, au point de vue ésotérique, à l’« Homme Universel ».


    Rappelons encore, à ce propos, que le sens propre du mot Islâm est « soumission à la Volonté divine » (1); c’est pourquoi il est dit, dans certains enseignements ésotériques, que tout être est muslim, en ce sens qu’il n’en est évidemment aucun qui puisse se soustraire à cette Volonté, et que, par conséquent, chacun occupe nécessairement la place qui lui est assignée dans l’ensemble de l’Univers. La distinction des êtres en « fidèles » (mûminîn) et « infidèles » (kuffâr) (2) consiste donc seulement en ce que les premiers se conforment consciemment et volontairement à l’ordre universel, tandis que, parmi les seconds, il en est qui n’obéissent à la loi que contre leur gré, et d’autres qui sont dans l’ignorance pure et simple. Nous retrouvons ainsi les trois catégories d’êtres que nous venons d’avoir à envisager ; les « fidèles » sont ceux qui suivent le « chemin droit », qui est le lieu de la « paix », et leur conformité au Vouloir universel fait d’eux les véritables collaborateurs du « plan divin ».

    1 — Voir Le Roi du Monde, ch. VI ; nous avons signalé alors l’étroite parenté de ce mot avec ceux qui désignent le « salut » et la « paix » (Es-salâm).
    2 — Cette distinction ne concerne pas seulement les hommes, car elle est appliquée aussi aux Jinns par la tradition islamique ; en réalité, elle est applicable à tous les êtres.
    "


La sourate Al-Fatiha :

1. Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
2. Louange à Allah, Seigneur de l'univers.
3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
4. Maître du Jour de la rétribution.
5. C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.
6. Guide-nous dans le droit chemin,
7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.


*****

A Alfihar :
Avec ces trois catégories, les élus, les rejetés et les égarés, vous avez raison, et on pourrait envisager en effet un rapprochement avec la parole biblique : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »  
Envisagés dans ce sens, les tièdes seraient ceux qui dévient sciemment la Parole (les rejetés), et les "froids", ceux qui l'ignorent (les égarés).

Et cela rejoint en plus ce qu'en dit CA Gilis :

"A ceux qui acceptent pour une part l’enseignement du Cheikh Yahyâ Abd al-Wâhid [René Guénon] et qui le rejettent pour une autre s’applique plutôt la parole : « Parce que tu n’as été ni chaud ni froid, Je te vomirai de ma bouche. »"

C'est à dire ceux qui déforment, relativisent et minimisent volontairement les enseignements traditionnels, donc les "rejetés".

Tout comme dans la sourate 4 (versets 150-151) :
  • "Ceux qui ne croient pas en Allah et en Ses messagers, et qui veulent faire distinction entre Allah et Ses messagers et qui disent: "Nous croyons en certains d'entre eux mais ne croyons pas en d'autres", et qui veulent prendre un chemin intermédiaire (entre la foi et la mécréance),
    151. les voilà les vrais mécréants! Et Nous avons préparé pour les mécréants un châtiment avilissant."


Tout comme le "chemin intermédiaire" qui est dénoncé là, la "tiédeur" est bien l’intermédiaire entre le "chaud" et le "froid".
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Message par Ligeia Mer 27 Jan - 10:44

Concernant les "tièdes" et les "ténèbres extérieurs" (ténèbres dont nous avons déjà parlé sur ce fil : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1012p50-les-hordes-de-gog-et-magog#8652  ) voici quelques nouvelles réflexions :


Dans le texte "Ascèse et ascétisme", Guénon termine sur une phrase étrange :


  • "On peut aussi se souvenir à ce propos du symbolisme de la « porte étroite », qui ne peut être franchie par celui qui, comme les « riches » dont il est question dans l’Évangile, n’a pas su se dépouiller des contingences, ou qui, « ayant voulu sauver son âme (c’est-à-dire le "moi"), la perd » parce qu’il ne peut, dans ces conditions, s’unir effectivement au principe permanent et immuable de son être."

https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1086-initiation-et-realisation-spirituelle#7561

Le verset est celui en Marc 8-35 et il est traduit la plupart du temps par "celui qui voudra sauver sa vie la perdra". Tout le monde l'interprète comme l'erreur consistant à vouloir survivre à tout prix, quitte à renier sa Foi. Mais Guénon ne dit pas que cela...  

(Note : la version Louis Second de la Bible étant trop "entachée" de protestantisme, je me base sur la version Vigouroux : http://jesusmarie.free.fr/bible_vigouroux_marc.html
Et celle-ci dit plus précisément en effet : "Car celui qui voudra sauver sa vie (son âme), la perdra")

Cette parole est assez intrigante puisque le salut offert aux croyants représente pourtant bien une Miséricorde divine (dans le sens d'une "facilité") en "compensation" de l’état actuel du monde. C’est bien lui qu’il faut rechercher avant de songer à obtenir de plus hauts degrés.

Dans le schéma de la Croix à trois dimensions ci-dessous, la "surface des Eaux" délimite le domaine du "moi", le bras horizontal de la Croix : c'est "l'ampleur" qui renvoie au développement de l'individualité intégrale.
Le rayon vertical étant "l'exaltation" qui mène à la réalisation de l'Homme Universel (identification/retour au Soi).


Tentative d'interprétations biblique et coranique  Croix_13

(sur la différence entre le « moi » et le « Soi », voir ce sujet : https://lapieceestjouee.blogspot.com/2017/03/rene-guenon-distinction-fondamentale-du.html )

Cela m'a rappelé un passage des 7 Étendards (chap. « L'épreuve du Califat"), M. Gilis citant Ibn Arabî :


  • La création selon la Forme devient ainsi la cause d’une séduction tentatrice : « Parmi les plus grandes séductions au moyen desquelles Allâh a soumis l’homme à la tentation, il y a le fait de lui avoir fait savoir qu’Il l’avait créé selon Sa Forme ; et cela, afin de voir s’il garderait à l’esprit sa servitude et sa contingence ou si, au contraire, il tirerait vanité du degré éminent attaché à cette Forme.... prends donc garde à toi-même, car la tentation qui découle de l’ampleur est pire que celle qui provient de la gêne et de l’étroitesse. »


Je crois que sous deux formes différentes, ces deux auteurs parlent là de la même chose.

Ce que Guénon dénonce, c’est l'extension indéfinie du "moi" qui ne peut conduire qu'à la pire illusion, alors qu’il s'agit de retrouver le sens de l'éternité et l’axe vertical nous menant au développement du Soi dans l'union avec Dieu.

Chez Ibn Arabî, la "tentation de l'ampleur" consiste également à développer l’individualité au détriment de la personnalité (au sens guénonien des termes !) qui seule compte véritablement, oubliant le but de la quête et la verticalité.  

Ceux qui succombent à cette séduction ne font en somme que glorifier l’homme (primordial) au détriment de l’Homme Transcendant.
Et ceci est un piège particulièrement machiavélique puisqu’il donnera à ceux concernés, toute l’apparence extérieure d’une dévotion totale. Egalement, cela revient finalement à nier l’ésotérisme (et donc l’initiation) puisque le but de celui-ci « est bien de conduire au delà de toutes les formes ».
Et c'est bien là le domaine de l'AC et de ses sbires, cantonnés aux "petits mystères".

Peut-être est-il aussi possible de faire un lien avec ce que nous disions sur les ténèbres extérieures ( https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1012p50-les-hordes-de-gog-et-magog#8652 ) et la distinction faite dans un post précédent sur « les élus, les rejetés et les égarés ».

Voici un extrait du Règne (chap. XXXVIII) :  


  • « Ils [les agents de la contre-tradition] sont donc, eux aussi, utilisés en définitive, quoique contre leur gré, et bien qu’ils puissent même penser tout le contraire, à la réalisation du "plan divin dans le domaine humain" ; ils y jouent, comme tous les autres êtres, le rôle qui convient à leur propre nature, mais au lieu d’être effectivement conscients de ce rôle comme le sont les véritables initiés, ils ne sont conscients que de son côté négatif et inversé ; ainsi, ils en sont dupes eux-mêmes, et d’une façon qui est bien pire pour eux que la pure et simple ignorance des profanes puisque, au lieu de les laisser en quelque sorte au même point, elle a pour résultat de les rejeter toujours plus loin du centre principiel, jusqu’à ce qu’ils tombent finalement dans les "ténèbres extérieures".»


Si on se réfère au mythe de la Caverne de Platon : les "profanes", assis au fond de la caverne, sont limités et ne représentent pas de "danger" ; il doit s'agir de ceux éprouvant "la gêne et l'étroitesse" dont parle Ibn Arabî. Ce sont sans doute également les "froids-égarés" dans la distinction évoquée plus haut dans ce fil.   

Mais la contre-tradition, ceux du "feu intermédiaire", pris dans l'illusion de l'ampleur et bloqués dans le domaine du "moi", seraient les "rejetés" et les "tièdes", ceux qui égarent les autres, relativisent les enseignements et dévient la Parole.
Ceux dont parlent la sourate 4 et qui "veulent prendre un chemin intermédiaire (entre la foi et la mécréance)" (v. 150).

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Message par Alfihar Mer 27 Jan - 12:43

La tentation de l'ampleur est celle qui est liée aux petits mystères qui correspondent au développement des possibilités de l'état humain.
Comme le rappelait R. Guénon dans le chapitre grands mystères et petits mystères des aperçus sur l'initiation :
"c’est seulement dans le domaine des « petits mystères » que des déviations peuvent se produire ; et ceci pourrait rendre compte de bien des faits concernant certaines organisations initiatiques incomplètes. D’une façon générale, ces déviations supposent que le lien normal avec les « grands mystères » a été rompu, de sorte que les « petits mystères » en sont arrivés à être pris pour une fin en eux-mêmes ; et, dans ces conditions, ils ne peuvent même plus aboutir réellement à leur terme, mais se dispersent en quelque sorte dans un développement de possibilités plus ou moins secondaires, développement qui, n’étant plus ordonné en vue d’une fin supérieure, risque dès lors de prendre un caractère « désharmonique » qui constitue précisément la déviation. D’un autre côté, c’est aussi dans ce même domaine des « petits mystères », et là seulement, que la contre-initiation est susceptible de s’opposer à l’initiation véritable et d’entrer en lutte avec elle"

C'est à partir de ce domaine que les saints de Satan font leur descente dans le sens opposé de l'axe vertical.


Cela ramène à la situation de Pharaon initié aux petits mystères mais à la fois perdu dans le développement de l'ampleur et tirant un tel orgueil de ce développement devient un rebelle à Dieu se prenant pour Dieu lui-même. C'est la fameuse tentation des initiés, la pire de toute et c'est en effet une ruse divine entre ceux qui entreprennent ce voyage pour eux même ou pour ceux qui l'entreprennent pour Dieu, entre les orgueilleux et les humbles, "les riches" et les "pauvres".
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Message par Adju Mer 27 Jan - 13:45

Peut-on également faire le parallèle entre les petits et grands mystères, l'ampleur et de l'exaltation et le salut et la Délivrance ? Peut-on envisager que la voie exotérique mène uniquement à l'ampleur et la voie ésotérique à l'exaltation ? Je me pose la question puisque d'après ce que je comprends, l'ampleur (réalisation pleine d'un état, ici l'état humain formel, primordial) est en quelque sorte l'illusion ultime sur laquelle se base la contre-tradition pour séduire l'Homme. Ce que je ne comprends pas cependant, c'est ce que représente véritablement le salut. Je le considérais jusqu'ici comme la "récompense" ou plutôt le but de la réalisation exotérique et donc une rétribution divine, bien que bien inférieure évidemment à la Délivrance, mais je n'en suis plus si sûr.
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