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La symbolique de Noël et l'Avatâra

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La symbolique de Noël et l'Avatâra Empty La symbolique de Noël et l'Avatâra

Message par Ligeia Dim 22 Déc - 20:18

Ce sujet sera développé au fil du temps puisqu'il englobe une multiple d'aspects et que la symbolique profonde qui s'y rattache est quasiment inépuisable. Very Happy


"C’est l’époque de Noël, le New-Hail druidique (nouveau salut ou nouvelle paix), célébration de la naissance d’Emmanuel, ou du principe divin involué en nous : « Et le Verbe est devenu chair, et il a établi sa demeure en nous », dit littéralement l’Évangile de saint Jean." (RG, L’Archéomètre)

Concernant Noël, il ne s’agit pas de tout jeter aux orties mais de faire la part de chaque choses, du véridique et du déviant. Noël à l’origine, a bien un lien avec le symbolisme traditionnel en rapport avec les portes solsticiales, les deux Saint Jean et la naissance de l’Avatâra (sans parler de l’heure symbolique de « minuit »).


  • "«Pax hominibus bonae voluntatis», et ceux qui ont quelque connaissance des divers symboles auxquels nous venons de faire allusion verront que ce n'est pas sans raison que la fête de Noël coïncide avec l'époque du solstice d'hiver, quand on a soin de laisser de côté toutes les interprétations extérieures, philosophiques et morales, auxquelles elles ont donné lieu depuis les Stoïciens jusqu'à Kant." (RG, Roi du Monde, chap. III)

Coomaraswamy rappelle à ce propos le cas des personnages « folkloriques » tels que saint Nicolas et les diverses personnifications de Noël qui sont représentés comme descendant et remontant par la cheminée, ce qui, comme le dit Coomaraswamy, constitue un chemin symbolique, « par où Agni s’achemine et nous-mêmes devons nous acheminer vers le Ciel ». (Janua Cœli, E.T., janvier-février 1946)

Cela n’est pas sans présenter un rapport certain avec le symbolisme de la caverne et celui de « l’Œuf du Monde ». En lien avec la cheminée, la « sortie de la Caverne » sera alors à considérer aussi comme une entrée en vue d’une "descente volontaire", celle de l'Avatâra.
Ce « passage » peut alors être considéré comme l’équivalent de la « Porte des Dieux » correspondant au signe du Capricorne et au solstice d’hiver. On notera aussi cette autre concordance : « la naissance de l’Avatâra est considérée comme ayant lieu à l’époque du solstice d’hiver, époque qui est celle de la fête de Noël dans la tradition chrétienne ».


Dans la grande parodie qu’ils nous imposent, il est intéressant de noter les rapports entre la marque « Coca-cola » (le démon Koka ?) et l’origine satanique du « père Noël » actuel en lieu et place du traditionnel « homme vert » venant du pôle (Al Khidr) et lié à Saint Nicolas ; on retrouve dans leur déviance certains aspects de la couleur rouge, les lutins (les « nains » ou « pygmées »...) et la présence de l’âne.

Au sujet de cet âne, voici un extrait de l’histoire de Noé et Eblîs relaté dans « Les Chroniques de Tabari » :  


  • « Lorsque l’âne voulut entrer dans l’arche, Eblîs saisit avec sa main la queue de l’âne et le tira en arrière. Enfin Noé dit à l’âne : Ô maudit, entre donc. Alors Eblîs entra dans l’arche en même temps que l’âne. Lorsque Noé vit Eblîs, il lui dit : Ô maudit, en vertu de quelle permission es-tu entré dans cette arche ? Eblîs lui répondit : Ô Noé, je suis entré par ton ordre ; car j’avais saisi la queue de l’âne, et je l’empêchais d’entrer ; lorsque tu dis : Ô maudit, entre donc, j’entrai dans l’arche ; car le maudit, c’est moi. »


L’âne rouge, présent dans la tradition égyptienne, est l’une des entités les plus redoutables parmi toutes celles que devait rencontrer le mort au cours de son voyage d’outre-tombe et dans l’Inde, il est la monture symbolique de Mudêvî, aspect « infernal » de la Shakti.

Mais selon Guénon, « ce serait une erreur que de vouloir opposer à ceci le rôle joué par l’âne dans la tradition évangélique, car, en réalité, le bœuf et l’âne, placés de part et d’autre de la crèche à la naissance du Christ, symbolisent respectivement l’ensemble des forces bénéfiques et celui des forces maléfiques ; ils se retrouvent d’ailleurs, à la crucifixion, sous la forme du bon et du mauvais larron. D’autre part, le Christ monté sur un âne, à son entrée à Jérusalem, représente le triomphe sur les forces maléfiques, triomphe dont la réalisation constitue proprement la « rédemption ». » L'âne est donc un animal, dont le symbolisme est proprement satanique.

La symbolique de Noël et l'Avatâra Sapin_10

Sur le sapin, les écrits traditionnels précisent que les arbres à gommes ou résines jouent un rôle important dans un « sens de résurrection et d’immortalité » et qu’ils ont été pris parfois comme emblèmes du Christ. Cet arbre, comme beaucoup d’autres, est un symbole de l’axe vertical...


Tout ceci montre sans équivoque comment la contre-initiation œuvre au renversement des symboles légitimes, mais ce n’est pas parce que la signification véritable de cette fête et son symbolisme sont perdus pour beaucoup qu’il faut bannir sa célébration, dans son sens originel et sans les excès/ajouts modernes.
Abandonner cette partie primordiale de notre tradition serait au contraire donner la victoire à leur parodie et laisser le champ libre à cette « spiritualité à rebours » qu’ils veulent nous imposer.

Donc pas question ici de « magie » de Noël, mais bien de retrouver le sens profond et spirituel de la Nativité et la conscience qu’il y a bien descente des influences spirituelles (baraka particulière) à cette époque pour le croyant véritable, de même qu’à d’autres moments de l’année.

N’oublions pas que la prière sincère est une protection et un lien, elle est indispensable. C’est une grâce que Dieu nous accorde ; elle fonctionne de manière ascendante pour louer le Très Haut et de manière descendante car en retour de nos louanges le Seigneur fait descendre sur nous ses influences célestes.

Profitez bien avec vos proches de ces instants de sérénité relative qui nous sont encore donnés ; pardonnez, réjouissez-vous et qu’un esprit traditionnel vous anime en ces fêtes.  
A tous, je vous souhaite un joyeux Noël et que Dieu vous bénisse !
 I love you

La symbolique de Noël et l'Avatâra Noel_110
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Message par Ligeia Jeu 26 Déc - 18:45

Avertissement :

Sur ce qui va suivre, il faut préciser que les points de vue initiatique et traditionnel sont les seuls qui importeront. Les rêveries personnelles et autres illusions n’ont aucun intérêt.

Il semble évident que quand on parle de « mort initiatique » ou du « Voyage nocturne », il ne s’agit bien évidemment pas comme certains le font croire, d’une quelconque expérience mystique ou pire, d’un « voyage astral » fait au cours d’un rêve.
Tout comme la « seconde naissance » est tout autre chose qu’une vague aspiration qu’on s’octroie arbitrairement pour la satisfaction de son égo et en vue d’« épater la galerie ».  


  • « Contre ceux, quels qu’ils soient, qui font preuve d’une telle incompréhension, nous devons maintenir, de la façon la plus inébranlable, les droits de ceux qui se sont élevés à un niveau supérieur, d’où la perspective est forcément toute différente ; qu’ils s’inclinent devant ce qu’ils sont, actuellement tout au moins, incapables de comprendre eux-mêmes, et qu’ils ne se mêlent en rien de ce qui n’est pas de leur compétence, c’est là, au fond, tout ce que nous leur demandons.
    Nous reconnaissons d’ailleurs bien volontiers que, en ce qui les concerne, leur point de vue limité n’est pas dépourvu de certains avantages, d’abord parce qu’il leur permet de s’en tenir intellectuellement à quelque chose d’assez simple et de s’en trouver satisfaits, et ensuite parce que du fait de la position toute « locale » dans laquelle ils sont cantonnés, ils ne sont assurément gênants pour personne, ce qui leur évite de soulever contre eux des forces hostiles auxquelles il leur serait probablement bien impossible de résister. »


*******

La phase descendante est un caractère proprement « avatârique » ; c’est par elle « qu’un principe, ou un être qui représente celui-ci parce qu’il lui est identifié, est manifesté dans le monde extérieur ».

La partie folklorique faisant référence à la cheminée ne symbolise pas autre chose que la descente « dans l’obscurité » (nous reviendrons plus loin sur cet autre aspect) de ce principe, du non-manifesté vers le manifesté. Les influences spirituelles sont « concentrées » si l’on peut dire, en une manifestation terrestre, l’Avatâra, en vue d’un « rayonnement solaire » universel par lequel « toutes choses sont illuminées ».  
Cet être aura une fonction prophétique à remplir à l’égard des autres : il s’agit d’un Envoyé, un Rasûl dans la tradition islamique. Il est missionné pour témoigner d’une réalité transcendante et principielle en vue de sa diffusion dans le monde corporel. Son degré de réalisation effective est celui de « l’Homme Universel ».

René Guénon précise qu’un tel être « chargé de toutes les influences spirituelles inhérentes à son état transcendant, devient le « véhicule » par lequel ces influences sont dirigées vers notre monde » ajoutant que « l’être dont la fonction est de la nature du barzakh doit nécessairement unir en lui ces deux aspects, établissant ainsi un « pont » ou un « canal » par lequel les influences divines se communiquent à la création. »  (Réalisation ascendante et descendante)

Cette descente du non-manifesté vers le manifesté s’apparente à une rentrée volontaire dans "la Caverne" dont Coomaraswamy nous rappelle qu’elle est le lieu symbolique « par où Agni s’achemine et nous-mêmes devons nous acheminer vers le Ciel ».

Partant de l’individualité humaine, la "sortie de la caverne" s’effectue par une ouverture dans la voûte. Dans son texte sur cet aspect, René Guénon précise : « cette position "axiale" et "zénithale" se rapporte plus directement, et sans doute aussi plus primitivement, à un symbolisme polaire (...) qui marque la direction de "l’Axe du Monde", et il est alors identifié à l’étoile polaire elle-même. »
On retrouve sans peine dans ces indications une autre référence aux Rois-Mages guidés vers le Christ par cette étoile.

Cette « sortie » correspond à la troisième naissance et à l’abandon définitif des états humains pour ceux supra-individuels, ce que Guénon développe ainsi :
« Il convient d’ajouter que cette "troisième naissance" sera représentée plutôt comme une « résurrection » que comme une naissance ordinaire, parce qu’il ne s’agit plus ici d’un « commencement » au même sens que lors de l’initiation première ».

Cette "porte de sortie" de l’être en voie de libération, par sa position axiale en regard de l’état humain, n’est autre que « la porte des dieux » correspondant au signe du Capricorne et au solstice d’hiver. On comprendra par cela que « ce n’est  pas sans raison que la fête de Noël coïncide avec l'époque du solstice d'hiver ».
Et c’est le solstice d’hiver qui marque le début de la phase ascendante et celui d’été, le mouvement descendant dans l’ordre céleste.

Sur ce point, voilà un extrait du texte de René Guénon à propos des « Deux Saints Jean » :


  • « Bien que l’été soit généralement considéré comme une saison joyeuse et l’hiver comme une saison triste, par là même que le premier représente en quelque sorte le triomphe de la lumière et le second celui de l’obscurité, les deux solstices correspondants n’en ont pas moins, en réalité, un caractère exactement opposé à celui-là ; il peut sembler qu’il y ait là un paradoxe assez étrange, et pourtant il est bien facile de comprendre qu’il en soit ainsi dès lors qu’on a quelque connaissance des données traditionnelles sur la marche du cycle annuel.
    En effet, ce qui a atteint son maximum ne peut plus que décroître, et ce qui est parvenu à son minimum ne peut au contraire que commencer aussitôt à croître ; c’est pourquoi le solstice d’été marque le début de la moitié descendante de l’année, et le solstice d’hiver, inversement, celui de sa moitié ascendante et c’est aussi ce qui explique, au point de vue de sa signification cosmique, cette parole de saint Jean-Baptiste, dont la naissance coïncide avec le solstice d’été : « Il faut qu’il croisse (le Christ né au solstice d’hiver) et que je diminue. [Saint Jean, III-30.]
    On sait d’autre part que, dans le christianisme, ce sont les fêtes des deux saints Jean qui sont en rapport direct avec les deux solstices : elles se situent en réalité un peu après la date exacte des deux solstices, ce qui en fait apparaître encore plus nettement le caractère, puisque la descente et la montée sont alors déjà commencées effectivement. »


Précisons, par rapport à la "porte de sortie" de la Caverne, que si nous nous plaçons désormais au point de vue principiel, il conviendra par contre d’envisager cette « sortie » comme une « entrée », en vue de la descente volontaire de l’Avatâra et du retour au manifesté, puisqu’il est bien entendu que seuls les êtres qui ont déjà atteint cette réalisation intérieure totale peuvent redescendre, point sur lequel « il n’est pas inutile d’y insister, surtout à une époque où tant de gens s’imaginent trop facilement avoir des "missions" plus ou moins extraordinaires, qui faute de cette condition essentielle, ne peuvent être que de pures illusions. »  

*******

Concernant le point plus spécifique de "la nuit de Noël", du passage obscur dans la cheminée et du "soleil de minuit" :  

« Tout changement d’état doit être considéré comme s’accomplissant dans les ténèbres, ce qui donne l’explication du symbolisme de la couleur noire en rapport avec ce dont il s’agit : le candidat à l’initiation doit passer par l’obscurité complète avant d’accéder à la "vraie lumière" » ; en effet, la couleur noire dans son sens supérieur, correspond au non-manifesté, contenu dans le Principe mais non extériorisé.

On notera également que c’est durant cette "obscurité" que se déroule aussi le « Voyage nocturne » accomplit par le Prophète...

Nous avons vu précédemment la signification du solstice d’hiver, en tant que moitié ascendante menant vers la "porte des dieux" ; de même nous pouvons appliquer par correspondance, ce principe à une journée. Nous voyons ainsi que la moitié ascendante ira de minuit à midi.

René Guénon apporte des précisions supplémentaires dans « Les portes solsticiales :


  • « Pour donner un exemple de cette application, d’ailleurs en relation assez étroite avec ce dont il s’agit ici, la « culmination » du soleil visible ayant lieu à midi, celle du « soleil spirituel » pourra être envisagée symboliquement comme ayant lieu à minuit ; c’est pourquoi il est dit que les initiés aux « grands mystères » de l’antiquité « contemplaient le soleil à minuit » ; à ce point de vue, la nuit représente, non plus l’absence ou la privation de la lumière, mais son état principiel de non-manifestation, ce qui correspond d’ailleurs strictement à la signification supérieure des ténèbres ou de la couleur noire comme symbole du non-manifesté ; et c’est aussi en ce sens que doivent être entendus certains enseignements de l’ésotérisme islamique, suivant lesquels « la nuit est préférable au jour ». On peut remarquer en outre que, si le symbolisme « solaire » a un rapport évident avec le jour, le symbolisme « polaire » a, de son côté, un certain rapport avec la nuit ; et il est encore assez significatif, à cet égard, que le « soleil de minuit » ait littéralement, dans l’ordre des phénomènes sensibles, sa représentation dans les régions hyperboréennes, c’est-à-dire là même où se situe l’origine de la tradition primordiale. »


Or, dans la tradition chrétienne, on notera cette double correspondance puisque la naissance de Jésus a lieu non seulement au solstice d’hiver, mais aussi à minuit.

C’est là aussi un rappel de la « descente » avatârique d’un « principe » dans une manifestation terrestre.

En ce qui concerne le Christ, il faut préciser qu’il n’est pas question de plusieurs Avatâras puisqu’en fait, il s’agit toujours du « Christ-principe », c’est-à-dire de l’Avatâra primordial, quelque soit la forme prise par ses manifestations terrestres.


*******

Ceux qui souhaiteraient aller plus en profondeur peuvent lire ces articles traitant chacun de manière plus détaillée d’un point spécifique :

https://lapieceestjouee.blogspot.com/2019/05/guenon-de-la-veritable-mort-initiatique.html
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/11/platon-le-mythe-de-la-caverne.html
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/11/la-sortie-de-la-caverne.html
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/11/rene-guenon-les-portes-solsticiales.html
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/12/guenon-propos-des-deux-saints-jean.html

http://esprit-universel.over-blog.com/ren%C3%A9-gu%C3%A9non-r%C3%A9alisation-ascendante-et-descendante
http://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-guenon-la-jonction-des-extremes-107958743.html
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Message par Alfihar Sam 28 Déc - 22:18

La cheminée est en effet à la fois le lieu d'entrée de l'Avatâra, symbolisé par St Nicolas, et le lieu de sortie.
Évidemment cette référence à Agni dieu du feu est aussi intéressante.
La caverne est une allégorie de notre monde comme le décrit Platon où le feu est la seule lumière mais il crée l'illusion qu'il est la seule lumière et il crée les ombres qui sont d'autres illusions. Elle décrit le lieu où doit avoir lieu, dans les ténèbres, la deuxième naissance pour ceux qui suivent le chemin des petits mystères et la troisième naissance pour ceux qui suivent celui des grands mystères. Chaque naissance étant la mort de l'état précédent. René Guénon ajoute que, « pour que cette résurrection, qui est en même temps la sortie de la caverne, puisse avoir lieu, il faut que la pierre qui ferme l’ouverture du sépulcre (caverne) soit enlevée  », ce qui est en accord avec la fin de l’histoire des gens de la caverne (que ce soit dans les textes chrétiens ou dans les textes musulmans d’exégèse coranique). Donc cette cheminée qui est une ouverture permet d'accéder à la porte des dieux.

René Guénon ajoute d'ailleurs dans Aperçus sur l'initiation:


  • "Or le lieu de la naissance de l’Avatâra aussi bien de ce qui y correspond au point de vue « microcosmique », est précisément représenté par le cœur, identifié aussi à cet égard à la « caverne », dont le symbolisme initiatique se prêterait à des développements que nous ne pouvons songer à entreprendre ici ; c’est ce qu’indiquent très exactement des textes tels que celui-ci : « Sache que cet Agni, qui est le fondement du monde éternel (principiel), et par lequel celui-ci peut-être atteint, est caché dans la caverne (du cœur) »."
    "Il ne s’agit pas ici des Avatâras particuliers qui se manifestent au cours des différentes périodes cycliques, mais de ce qui est en réalité, et dès le commencement, le principe même de tous les Avatâras,  de même que,au point de vue de la tradition islamique, Er-Rûh el-muhammadiyah est le principe de toutes les manifestations prophétiques, et que ce principe est à l’origine même de la création. – Nous rappellerons que le mot Avatâra exprime proprement la « descente » d’un principe dans le domaine de la manifestation, et aussi, d’autre part, que le nom de « germe » est appliqué au Messie dans de nombreux textes bibliques."


il faut rapprocher Janus, dieu aux deux visages représentant les deux Jean qui signifie en hébreu à la fois Louange ou Grâce montante et de miséricorde descendante! et Agni, à la fois par ce lien autour de l'agneau de Dieu descendant au cœur du monde mais aussi car les deux dieux présentent des similitudes.
Voici un extrait d'une remarquable et extrêmement documentée étude :


  • "On sait que le symbolisme chrétien des portes solsticiales, associé aux fêtes des deux Saint Jean, (et folkloriquement associées au feu et à la lumière), est l'héritier du culte latin du dieu Janus.
    Or dans une remarquable étude sur les anciennes divinités du feu, où la mythologie comparée est constamment soutenue par l'étymologie indo-européenne, Jean Haudry a relevé une impressionnante série de correspondances entre les formes les plus archaïques du dieu Janus (originellement dieu-feu), et l'Agni védique.
    Ces deux dieux ont notamment en commun trois traits bien caractéristiques, qui les qualifie comme "dieux des commencements", "dieux des dieux", et "non-dieux", ce paradoxe s'expliquant par le fait que leur essence est, d'un certain point de vue, réellement identique au feu matériel."

http://discussionsurlamathpyth.lo.gs/v-la-tradition-du-nombre-515-b-l-eglise-templiere-de-montsaunes-a148010880

Agni représente le feu dans toutes ses natures notamment celle du feu destructeur final notamment sous la forme de Rudra qui représente un des aspects du feu qui a été intégré et assimilé à Shiva et à sa face destructrice à la fin du cycle.
Ce qui est curieux c'est que Agni est soit représenté sur son bélier soit sur un tiré par des chevaux qui fait penser au traineau du père Noël.
Ce n'est d'ailleurs pas le seul lien traditionnel avec la contrefaçon qu'est le père Noël puisque  il y a un double lien avec la mythologie nordique puisqu'il est rouge et blanc comme Thor qui possède un char tiré par des boucs et Odin monte un cheval Sleipnir à 8 pattes (8 rennes tirent le traineau) qui vole et rappelle el Buraq et Pégase.

Il y a donc un puissant symbolisme de Noël qui a été complètement oublié voire contrefait car cette descente du père Noël à la place de l'Avatâra est vraiment significative et qu'il amène des présents matériels et purement terrestres aussi plutôt que les présents du Ciel. Noël est un sujet extrêmement intéressant où finalement tout ce qui est folklorique est symbolique : sapin, cheminée, date, animaux de la crèche, St Nicolas/père Noël, crèche/caverne...
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Message par Ligeia Dim 29 Déc - 12:38

Merci pour le texte sur le "515" !
Pas encore fini mais il donnera lieu encore je pense à bien des rapprochements.... Wink
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Message par Tara1973 Lun 20 Jan - 14:55

Ligeia est ce que l ouverture dans la voûte de la caverne ne te rappelle pas la fontanelle sur la tête des humains ?

Tara1973

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Message par Alfihar Lun 20 Jan - 18:28

@ Tara
Voilà ce que dit R. Guénon dans Symboles de la Science sacrée "La Porte étroite":
" Il en est encore de même lorsque en l’absence d’une figuration matérielle de l’axe, le dôme est percé, à son sommet, d’une ouverture circulaire (par laquelle s’échappe, dans le cas que nous venons de rappeler, la fumée du foyer placé directement au-dessous) ; cette ouverture est une représentation du disque solaire lui-même en tant qu’« Œil du Monde », et c’est par elle que s’effectue la sortie du « cosmos », ainsi que nous l’avons expliqué dans les études que nous avons consacrées au symbolisme de la caverne (2). De toute façon, c’est par cette ouverture centrale, et par elle seulement, que l’être peut passer au Brahma-loka, qui est un domaine essentiellement « extra-cosmique (4) » ; et c’est elle qui est aussi la « porte étroite » qui, dans le symbolisme évangélique, donne pareillement accès au « Royaume de Dieu (5) ».
La correspondance « microcosmique » de cette « porte solaire » est facile à trouver, surtout si l’on se réfère à la similitude du dôme avec le crâne humain, que nous avons mentionnée précédemment : le sommet du dôme est la « couronne » de la tête, c’est-à-dire le point où aboutit l’« artère coronale » subtile ou sushumnâ, qui est dans le prolongement direct du « rayon solaire » appelé également sushumnâ, et qui même n’en est en réalité, au moins virtuellement, que la portion axiale « intra-humaine », s’il est permis de s’exprimer ainsi. Ce point est l’orifice appelé brahma-randhra, par lequel s’échappe l’esprit de l’être en voie de libération, lorsque les liens qui l’unissaient au composé corporel et psychique humain (en tant que jîvâtmâ) ont été rompus (6); et il va de soi que cette voie est exclusivement réservée au cas de l’être « connaissant » (vidwân), pour qui l’« axe » s’est identifié effectivement au « septième rayon », et qui est dès lors prêt à sortir définitivement du « cosmos » en passant « au-delà du Soleil ».
——————————
[1] Dans le cas, que nous avons déjà signalé, d’une habitation disposée autour d’une cour intérieure à ciel ouvert (et ne recevant la lumière que de ce côté intérieur), le centre de cette cour est parfois occupé par une fontaine ; celle- ci représente alors la « Fontaine de Vie », qui sort du pied de l’« Arbre du Milieu » (bien que, naturellement, l’arbre puisse n’avoir pas ici de figuration matérielle).
[2] Chez les Indiens de l’Amérique du Nord, qui paraissent avoir conservé plus de données traditionnelles parfaitement reconnaissables qu’on ne le croit d’ordinaire, les différents « mondes » sont souvent représentés comme une série de cavernes superposées, et c’est en montant le long d’un arbre central que les êtres passent de l’un à l’autre ; naturellement, notre monde est lui-même une de ces cavernes, ayant le ciel pour voûte.
——————————
[4) On pourra, à ce sujet, se référer aux descriptions du dêvâ-yâna, dont le Brahma-loka est l’aboutissement « au-delà du Soleil » (voir L’Homme et son devenir selon le Vêdânta, ch. XXI).
[5] Dans le symbolisme du tir à l’arc, le centre de la cible a également la même signification ; sans insister ici sur ce sujet, nous rappellerons seulement, à ce propos, que la flèche est encore un symbole « axial », et aussi une des figures les plus fréquentes du « rayon solaire ». Dans certains cas, un fil est attaché à la flèche et doit traverser la cible ; ceci rappelle d’une façon particulièrement frappante la figure évangélique du « trou de l’aiguille », et le symbole du fil (sûtra) se retrouve d’ailleurs aussi dans le terme de sûtrâtma.
[6] À ceci se rapporte, d’une façon très nette, le rite de trépanation posthume dont on a constaté l’existence dans de nombreuses sépultures préhistoriques, et qui s’est même conservé jusqu’à des époques beaucoup plus récentes chez certains peuples ; d’ailleurs, dans la tradition chrétienne, la tonsure des prêtres, dont la forme est aussi celle du disque solaire et de l’« œil » du dôme, se réfère manifestement au même symbolisme rituel.

La fontanelle correspond au chakra coronal. Comme l'explique R. Guénon c'est par cette porte que sort la force des initiés s'échappe au moment de la mort physique pour libérer la kundalini alors que pour les non initiés c'est par le chakra ombilical.

Les bébés sont dans la fitra la nature primordiale et gardent naturellement leur contact avec le divin.

Ce qui explique le port du chapeau dans beaucoup de rituels car il faut protéger le sommet du crâne notamment de ceux ayant des responsabilités spirituelles.
Cela expliquerait aussi la triple frappe sur le sommet du crâne du Pape décédé, par le cardinal camerlingue qui est une sorte de trépanation libératrice.

Dans le tantrisme il est dit que Shakti est dans le cœur et Shiva dans la fontanelle.
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Message par Ligeia Lun 20 Jan - 19:38

Merci Alfihar !

Tara, je ne pourrais mieux dire... Wink
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Message par Tara1973 Lun 20 Jan - 20:35

Merci à vous 2 pour les liens avec les ✍ écrits du Maître RG
😘🙏

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Message par Ligeia Jeu 24 Déc - 18:38

La symbolique de Noël et l'Avatâra Noel_210La symbolique de Noël et l'Avatâra Noel_312


A vous tous ici, je souhaite joyeux Noël et bonne fête de la Nativité !
Au sens et dans les valeurs traditionnels que cela symbolise, et non sous la forme mercantile et purement profane qu’ils voudraient nous imposer.

Puissions-nous tous profiter de cette période bénie malgré le contexte, au milieu de nos proches pour les plus chanceux.
Restons forts et sereins, gardons toujours l’espérance, non pas en un monde meilleur, mais en la Miséricorde divine.
Fort peu se doutent de ce qui s’en vient ; à nous d’être pour eux des soutiens inébranlables quand leur monde s’écroulera. Si Dieu veut. sunny

Une petite « méditation » pour terminer :

« Un sage au seuil de sa mort, faisant à ses nombreux fils ses ultimes recommandations, leur dit : « Apportez-moi des bâtons ». Lorsqu’on les rapporta devant lui, il leur dit : « Brisez-les ensemble ! » Comme ils ne réussissaient pas, il dispersa les bâtons puis leur dit : « Maintenant, prenez-les un à un et brisez-les ! » Ce qu’ils firent. Il leur dit alors : « Ainsi en sera-t-il de vous après moi, si vous restez réunis, vous ne serez pas vaincus. En revanche si vous vous divisez, votre ennemi s’emparera de vous et vous éliminera ! ».
Il en va de même pour ceux qui assument la foi, s’ils s’unissent pour l’observer et ne se divisent pas à son sujet, l’ennemi ne pourra les vaincre.
Ainsi en est-il également de l’homme, s’il s’unit en lui-même pour observer la religion, aucun démon, qu’il soit djinn, humain, ne parviendra à le dominer par le biais des suggestions [sataniques], et tout ceci, grâce à l’aide de la foi et au soutien de l’ange. »
Ibn Arabî.


Gloria in excelsis Deo, et in terra Pax hominibus bonae voluntatis
Que Dieu nous soutienne et qu’Il vous bénisse.  I love you


La symbolique de Noël et l'Avatâra Noel_511

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Message par Spiritus Jeu 24 Déc - 20:05

Merci Ligeia 🙏 un joyeux Noël à toutes et à tous aussi 🙏

Spiritus

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Message par Sowl Jeu 24 Déc - 21:36

Merci à toi Ligeia. Joyeux Noël à tous et que la Lumière ne naisse pas seulement à l'extérieur mais à l'intérieur de nos cœurs également, pour nous éclairer en ces temps difficiles.

En complément voici un texte sur Noël d'un ami que je respecte beaucoup :


La symbolique de Noël et l'Avatâra Oranta11



« Noël ésotérique...

C'est la descente du Divin qui prend corps pour vaincre la mort, celle-ci se produit en trois temps. Cette année, en guise de cadeau de noël, je vais me faire un plaisir de vous faire un parallèle entre christianisme, hindouisme et islam de cet évènement à la fois macrocosmique et microcosmique, extérieur et intérieur.
Pourquoi une descente divine en trois temps?

Christianisme :

Car le principe Divin qui descend n'est autre que le "Verbe créateur" et celui-ci existe dans trois stations : la plus haute et donc par conséquent la station originelle du Verbe, se trouve au milieu et même au coeur de la Nature Divine (constituée d'énergies et d'attributs divins): elle en représente le centre et donc le coeur.

La deuxième se situe dans le monde spirituel et puisqu'elle est le reflet de la station originelle, elle se situera également au centre de celui-ci. Le centre de la nature spirituelle est symbolisé par l'étoile polaire, au niveau de la structure ésotérique, ce centre correspond à l'archange primordial et également à l'Esprit universel prenant assise sur le trône dans la vision d'Ezéchiel. Pour passer de la 1ère à la 2ème station, le Verbe en tant que "Feu Divin", s'unit aux eaux divines matricielles (représentant la Mère ou la "Mer Divine") par l'intermédiaire de son rayonnement symbolisant l'espace intermédiaire ou le "Souffle" permettant au "Feu-Père" et à "l'Eau-Mère" d'être en relation : c'est cet élément intermédiaire que la tradition chrétienne a appelé "Saint-Esprit".

De la matrice de la Mère Divine émerge l'Archange primordial, le "Verbe (ou Logos) créé", lequel sera à la fois le plan et l'architecte de la création. Le plan correspond à la "matéria prima" sur laquelle "l'Archange-Verbe" est assis, à savoir le Trône, et l'architecte sera ce personnage royal et flamboyant dépeint par les visions du prophète Ezéchiel et de Saint Jean l'évangéliste.

Nous retrouvons donc ici encore les polarités masculine et féminine ( le Trône étant une sorte de réceptacle ou de matrice devant être remplie par le corps flamboyant de l'Esprit universel). Le rayonnement du Saint-Trône déploie les quatre archanges cardinaux : Michaël-Uriel-Raphaël-Gabriel qui seront les "porteurs du Trône" (lesquels sont parfois au nombre de huit).

La troisième et dernière station du Verbe se situe au centre de la nature matérielle (celle-ci comprenant à la fois les plans psychique et physique), c'est-à-dire au niveau du Soleil, lequel constitue le portail entre la terre et le ciel : c'est cela qu'on a appelé le "Christ cosmique" ou encore le "Roi du Monde" (Melkitsédeq). Pour passer de la 2ème à la 3ème station, L'archange le plus dense ou "matérialisé",  à savoir Gabriel, s'unit à sa parèdre qui est la "Vierge cosmique", c'est-à-dire l'archétype spirituelle de la Vierge Marie afin d'engendrer le Soleil Christique. Lorsque la descente du Verbe Divin a atteint son niveau le plus bas (au niveau de la station du Soleil), celui-ci descend encore d'un palier afin de prendre corps dans notre monde sensible : ceci se produit par l'union de Marie et de l'archange Gabriel matérialisé dans le plan physique.

Transposé au niveau de notre microcosme individuel, c'est dans la crèche du coeur que le soleil christique vient s'incarner sous la forme d'un germe de lumière... c'est le fameux grain de sénevé dont parle l'Evangile : "Mt 13 : 31-32 : Jésus leur proposa une autre parabole, et il dit : le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches."

Hindouisme :

" Chaque fois que l'ordre du monde (dharma) chancelle, que le désordre (a-dharma) se dresse, Je me produis Moi-même pour rétablir la justice." (parole de Sri Krishna dans la Bhagavad-Gîta)

Dans la tradition du Sanatana Dharma (l'ordre éternel) improprement nommé "hindouisme" par les occidentaux, la station originelle du Verbe Divin correspond à Vishnu sous sa forme de Narayana (le Seigneur suprême couché sur les eaux de l'océan primordial). De son nombril, autrement dit, de son centre même, émerge un lotus d'où naît Brahma.

Ce Lotus est analogue au Trône de Dieu dans les religions Abrahamiques et Brahma correspond à l'Archange primordial à partir duquel se déploieront les quatre archanges cardinaux porteurs du Trône... d'où les quatre visages de Brahma.

La troisième station du Verbe sera symbolisée par le principe "d'Ahamkara" qui est le principe d'invidualisation égotique, reflet dégradé du "Je Divin" originel éternellement psalmodié par Vishnu sous la forme du mantra "AUM".
Ce "Je psychique" transposé à un niveau cosmique (car tout ce qui existe à l'échelle individuelle puise sa réalité à un niveau cosmique et universel) correspond à ce que les gnostiques ont appelé le "Démiurge", autrement dit le "faux dieu" (l'usurpateur).

Cela dit, lorsque c'est le Seigneur Vishnu lui-même qui décide de prendre corps dans notre monde en passant par la station "Ahamkara",  ce "je psychique universel" se voit purifié de toute souillure d'ignorance et d'opacification. C'est ce que représente Sri krishna (8ème et principale incarnation de Vishnu) lorsqu'il monte et danse sur la tête du serpent Kaliya (symbole de l'Ego universel) après l'avoir dominé.

Pour faire un parallèle avec l'Evangile, la Mundaka upanishad enseigne que c'est dans la grotte du coeur que se trouve le Soi divin immanent (Jîvâtman) : nous retrouvons ici une correspondance avec la nativité de l'enfant christique dans la crèche. Grotte et crèche étant semblables car ce sont toutes deux des cavités, des réceptacles où vient se cristalliser le Verbe Divin.

A présent, voici un passage de la Chandogya upanishad directement lié à la parabole du grain de sénevé :

"Éclaire-moi encore, père", dit Svetaketu avec enthousiasme.
"Apporte-moi un fruit de l'arbre nyagrodha", demanda Uddalaka. Svetaketu amena le fruit.
"Ouvre-le".
Svetaketu obéit.
"Que vois-tu, mon fils ?"
"De toutes petites graines, père".
"Maintenant, casse une de ces graines".
"Que vois-tu, mon fils ?"
"Je vois qu'il ne reste rien, père".
"Ce que tu ne vois pas est l'essence subtile, et la totalité de
l'arbre nyagrodha (figuier) en provient. De même, l'Univers germe et surgit du Soi Divin."

Un autre passage de la même upanishad affirme : " Tel est l’Atman qui réside en moi, résidant dans le lotus de mon coeur, plus petit qu’un grain de riz ou un grain d’orge, oui, encore plus petit qu’une graine de moutarde ou que le germe d’un grain de millet. Et cet Âtman qui est en moi, résidant dans le lotus de mon cœur, est plus grand que cette terre, plus vaste que l’espace intermédiaire, plus vaste que l’espace céleste, oui, bien plus grand que tous ces mondes."

Islam :

Le Verbe Divin originel correspond Réalité Ahmadienne qui est décrite comme étant le miroir où l'Essence Divine (Dhât) prend conscience d'elle-même. Au niveau le plus ultime, L'Essence est cachée à elle-même, elle se révèle à elle-même en tant que suprême conscience veillant d'une veille éternelle dans le miroir Ahmadien. Autrement dit : Dieu se reconnaît en tant que Dieu dans un premier jaillissement à travers l'archétype Divin de ce qui deviendra son envoyé ultime lorsque cet archétype descendra au niveau de la création. Le Nom suprême du Prophète Muhammad est Ahmad, il est la racine divine, l'archétype seigneurial et suprême que Muhammad possède au sein de la Nature Divine (Lâhût) qui est le rayonnement de l'Essence.

Pour bien insister sur le fait que c'est le coeur de la Nature Divine, autrement dit, son Verbe primordial qui va descendre parmi nous sous la forme d'un messager ultime, c'est Jésus (Aïssa) lui-même qui va dire dans le Coran : « Ô Enfants d'Israël, je suis vraiment le Messager d'Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d'un Messager à venir après moi, dont le nom sera Ahmad ».

La somme des rayons ou attributs divins constituants la Nature Divine est décrite dans un hadith saint comme étant le "trésor caché" (nous retrouvons ici le concept gnostique présent dans l'ouvrage apocryphe de la Pistis Sophia comme quoi la troisième hypostase est le "trésor de lumière").
Voici le hadith en question : « J’étais un Trésor caché, J’ai aimé à être Connu, J’ai donc créé les créatures afin d’être Connu.»
Ce qui nous amène à la station suivante, celle du Verbe ou Logos créé :
Dans l'ésotérisme musulman, celui-ci est appelé " lumière Muhammadienne" et sa station correspond au (Sidrat al muntaha ou "lotus de la limite" analogue au "lotus de Brahma").

Tous les prophètes viennent de cette lumière, tout comme tous les avatars de Vishnu proviennent du sein de Brahma. Lors du récit de l'ascension nocturne décrite dans la Sourate "Al-Isra" (l'ascension), c'est sa propre station que le prophète Muhammad atteint lorsqu'il parvient au terme du monde créé. En dépassant celle-ci, il pénètrera dans la sphère divine incréée où il atteindra l'ultime station Ahmadienne du "Témoin de l'unité divine (Ahadiya)" qui est également sa demeure originelle, le miroir Ahmadien dans lequel Dieu se reconnaît lui-même comme l'Unique Réalité.

Voici un hadith (une parole issue de la tradition prophétique) qui nous parle de ce "Verbe-Lumière" :
Jabir-ibn cabdallah al ansari (qu'Allah l'agrée)a dit :

« j'ai posé à l'Envoyé d' Allāh (sur lui le salut et la paix), à la question de savoir quelle est la première chose qu'Allah créa »,
il (sur lui le salut et la paix) me répondit : « C'est la lumière de ton Prophète; Ô! Jabir ».
« Allāh exalté soit-il l'a créé la première, puis il en créa tout le bien; après quoi il en créa tout le mal. Quand il a créé cette lumière (de ton Prophète) il l'a placée dans la station de la proximité pendant 12 000 ans, puis il en fit sortir quatre éléments :

le Trône en constitue le premier,
le Piédestal (Kursi) le deuxième,
les porteurs du Trône et les gardiens du piédestal le troisième.
Quant au quatrième élément, il le plaça dans la station de l'amour pendant 12000 ans, puis il en fit sortir quatre éléments, La Plume céleste en constitue le premier, La Table gardée le deuxième, Le Paradis le troisième. Quant au quatrième élément, il le plaça dans la station de la peur pendant 12 000 ans, puis il en fit sortir quatre éléments :Les Anges en constituent le premier, Le soleil le deuxième, La lune et les planètes le troisième.
Quant au quatrième élément il le plaça dans la station de l'espérance pendant 12 000 ans,
puis il en fit sortir quatre éléments :

La raison en constitue le premier, La bienveillance et la science le deuxième,
L'infaillibilité et l'assistance (d'Allāh) le troisième.
Il plaça le quatrième élément dans la station de la pudeur pendant 12 000 ans.
Il la fixa et de la sueur perla de cette lumière, il en tomba 124 000 gouttes.
Allāh (exalté soit-il) a créé à partir de chaque goutte l'esprit d'un de ses Prophètes ou d'un de (ses) Envoyés; les esprits des Messagers d'Allāh avaient respiré.
Allāh, à partir de leurs âmes créa les esprits des Saints, des Etres bienheureux, des Martyrs,
des Croyants sincères jusqu'au jour de la résurrection.
Le Trône, le piédestal sont créés à partir de ma lumière, et les anges qui gravitent autour du Trône et ceux qui circulent à travers les sept cieux sont aussi créés à partir de ma lumière. Le Paradis et la félicité qui y règnent tirent leur raison d'être de ma lumière. Le soleil, la lune, les planètes mais aussi la raison, la science, l'assistance (qu'Allāh accorde aux hommes) viennent de ma lumière.
Les esprits des Prophètes, des Envoyés (Allāh) de ma lumière, ceux des martyrs, des bienheureux, des vertueux sont nés de ma lumière.

Ensuite, Allāh créa 12 voiles et y plaça la lumière pour une durée de 1000 ans dans les 12 stations de l'adoration.
Plus précisément, il s'agit du voile des prodiges (Saints), du bonheur, de la vision (du Coeur), de la clémence, de la bienveillance, de la tolérance, de la science, de l'honneur, de la paix de la patience, de la sincérité, de la certitude.
Allāh a adoré cette lumière dans chaque voile pendant 1000 ans et quand la lumière sortit des voiles, Allāh l'a élevée au-dessus de la terre et la lumière l'éclaira entre le levant et le couchant, telle une chandelle, par la nuit très sombre. Puis Allāh créa Adam à partir de la terre et sur son front il plaça la lumière, et d'Adam la lumière se déplaça chez son fils Sith (Seth).
Ainsi la lumière se déplaçait d'homme pur en homme pieux jusqu'à ce qu'elle parvienne au coeur de Abdoul Allah ibn Abd Al-mutalib et au visage de ma mère Amina. Enfin Allāh m'a créé et a fait de moi le Maître de (ses) Envoyés, le sceau de (ses) Prophètes, la clémence pour les hommes. C'est ainsi que commença la création de Ton Prophète, Ô! Jabir ».

En résumant et en mettant tous les éléments dans l'ordre, nous comprenons donc que la "lumière Muhammadienne" est le germe initial ou la racine originelle de tout l'arbre de la création, car en effet à l'instar de la kabbale juive, l'ésotérisme musulman décrit la création comme un arbre macrocosmique dont les racines correspondent à la lumière Muhammadienne qui est parfois décrite comme une Perle enveloppée dans le "Sidrat al Muntaha" (le Lotus de la limite).

Ce Lotus est en quelque sorte la couronne du Roi du Monde siègeant sur le Trône Divin. A partir de cette couronne étincelante (liée encore une fois à l'étoile Sirius) se déploie toute la structure du Trône, lequel englobe la totalité du monde spirituel animé par les archanges et les anges.

La partie inférieure du Trône est ce qu'on appelle le piédestal et celui-ci repose sur les sept cieux correspondant aux eaux du monde psychique car, comme l'enseigne le Coran : "Et c'est Lui qui a créé les cieux et la terre en six jours, - alors que Son Trône était sur l'eau." (Coran,11:7).

Le terme du Trône est le portail intermédiaire entre le monde spirituel et le monde psychique ou animique (le monde des âmes) lequel se prolonge pour former finalement le plan terrestre ou corporel que nous connaissons tous. La fin du trône correspond donc à la station du soleil évoquée précédemment, elle est l'éclat irradiant exprimant la "corporéité", l'enveloppe exterme de celui-ci alors que la lumière de la couronne (Sirius) en exprimait l'intériorité la plus profonde.

Au niveau de notre microcosme individuel, le Trône correspond au "coeur spirituel" et le Lotus de la limite au sommet du crâne. Comme disent certains maîtres soufis : "Le coeur est un petit trône et le trône est un grand coeur".

Nous voici donc revenu à la troisième et dernière station du Verbe, celle du Soleil central. Dans l'ésotérisme musulman, elle correspond à la station de l'Imam archétype. Imam solaire identique au Christ cosmique : l'imam est le Calife céleste qui fait le lien entre le ciel et la terre, de même que les différentes manifestations de l'imam terrestre permettent aux humains de se relier à Dieu. La polarité féminine de cet imam, sa lune, correspond à Fatima (la sainte fille bénie du prophète Muhammad) ... nous retrouvons ici l'équivalent de notre "vierge cosmique" évoquée dans la Gnose chrétienne.

Enfin Muhammad (paix et salut sur lui) descend sur terre avec ses manifestations imamiques (analogues aux rayons du soleil) dont Ali est le coeur et les autres imams (incluant les saints soufis) les autres organes et membres du corps.
C'est ce qui fera dire au Saint Prophète (paix et salut sur lui) : "Je suis la cité de la connaissance divine (Sirius) et Ali (le Soleil) en est la porte."

La station solaire de l'imamat est juste en dessous de la station de la prophétie (dont Muhammad est le centre et l'essence) car elle procède directement de celle-ci. Comme l'explique très clairement ce hadith : "les savants (autrement dit les gnostiques, les saints et donc les imams) sont les héritiers des prophètes."
Joyeux Noël à toutes et à tous quelle que soit votre confession... »

Sowl

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Message par Yedakih Ven 25 Déc - 10:22

Merci beaucoup pour tous ces merveilleux textes.

Joyeux Noël à tous et que Dieu vous bénisse! Very Happy
Yedakih
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La symbolique de Noël et l'Avatâra Empty Re: La symbolique de Noël et l'Avatâra

Message par Ligeia Sam 26 Déc - 10:36

Merci à vous tous !

Et à toi Sowl pour ce partage... Wink
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