Les hordes de Gog et Magog

Merci Ligeia ! je l'avais lu ce passage et ça doit être pour ça que j'ai fait le lien !

Pour clarifier, ce que je nommais gog et magog, ce sont les " support humains" des influences "infernales" dont il est question,  et qui peuvent à juste titre être nommées de la même façon. En cela ,ils ne sont pas un peuple en particulier à l'exception des autres et ils viendront " de tous les côtés". De même que leur " assaut defferlant" ne concernera pas selon moi , un affrontement entre l'humanité dun côté et les gm de l'autre, mais plutôt gog contre magog, et le reste des humains se trouvant pris entre deux feux. La première épreuve consistant donc à  ne pas être soumis à  ces influences bien que, même dans ce cas, il faudra un soutien providentiel pour ne pas en subir les conséquences matérielles.
Quand Jésus protège les croyants en le emmenant sur une montagne", je ne crois pas que cela concerne uniquement un petit groupe de gens "physiquement" autour de lui, ni même que cela nécessite une montagne géographiquement, bien qu'il puisse y avoir là des indications.
Quant au fait qu'il n'ait pas de pouvoir sur eux, ou plutôt que celui ci soit limité puisqu'il peut tout de même en "protéger les croyants", cela n'a rien d'étonnant en soit, il n'a jamais été question que le Christ soit omnipotent ou même omniscient. Ou disons que ce n'est pas quelque chose qu'il actualise en dehors d'une volonté divine. Donc si les hordes de gog et magog font partis d'unedécision divine, la question ne se pose pas en terme de "capacité individuelle"

Cette dernière explication est peut être mal tournée mais je crains d'embrouiller encore plus en développant.

La montagne représente quasi systématiquement le Meru c'est à dire Qaf la montagne polaire or nombre de mythes qu'ils soient hindous ou grecs parlent de l'attaque de cette montagne par les Titans qui représentent ces forces inférieures, ces Asuras qui se révoltent contre les forces supérieurs et tentent de s'emparer de l'amrita, du soma ou de l'ambroisie c'est à dire de ce liquide représentant le sens de l'éternité donc le retour à l'état primordial.
Il est possible que GM ne soit pas un peuple en tant que tel mais qu'ils représentent des forces pouvant littéralement assaillir les humains voire les habiter. Cela expliquerait le fait qu'ils représentent 9 humains sur 10 à la fin du Kali Yuga dans le sens où toute l'humanité se retrouve éloignée du Centre et tout à fait impie ou incroyable voire rebelle.

Le Christ a un mandat divin, il ne peut l'outrepasser. Sa crucifixion est bien la preuve qu'il ne peut et ne doit aller au delà de la volonté divine. Sa parole dans le jardin des oliviers avant son arrestation est tout à fait explicite:

Luc 22:42
"Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne."

Matthieu 26:42,44
"Il s'éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite!"

Marc 14:36
"Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux."

Jean 12:27,28
"Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je?... Père, délivre-moi de cette heure?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure.…"

La volonté divine doit s'accomplir et ces forces inférieures doivent être consommées puis consumées sinon le passage à l'autre cycle est impossible.

Il est bien clair que cette muraille qui nous protège des forces inférieures que sont GM est une barrière effective qui incarne toutes les forces supérieures. Même si elles ne cessent de s'amenuiser au fil de la descente cyclique, elles existent toujours et en permanence, simplement elles recevront l'ordre de ne plus retenir ces forces soit qu'elles soient devenues incontenables soit qu'ils soient rendus nécessaires de les libérer soit les deux à la fois.

Ces barrières sont souvent incarnées par des anges qui représentent les états supérieurs qui sont par exemple chargées de garder la porte du paradis.
Il existe d'autres barrières par exemple celles empêchant le Dajjal d'entrer à la Mecque ou à Médine.

Cette histoire de vers blancs qui tuent les GM est très intrigante. Le ver symbolise la décomposition et la mort mais comme pour la chenille il symbolise la transformation. Il est donc tout à fait logique que la destruction de ce qui est le plus infernal et souterrain se fasse par le ver qui est lié à l'élément terre.
Un curieux mythe se connecte à cette destruction des GM:
dans la mythologie nordique, les vers sont associés à Ymir (un Géant) et aux nains. Selon le mythe, Odin tua ce géant brutal et le jeta dans un immense gouffre (le Ginnungagap). Par la suite, les vers qui rongeaient la chair morte de sa dépouille engendrèrent la race des nains.
Encore ces histoires de nains et de géants.
D'ailleurs le mythe de la création de Ymir est également très intéressant car il a des ressemblances avec la titanomachie grecque:
"Surt, un géant de feu qui était le gardien de Muspellheim et le seul être vivant à exister, s'exerça avec son épée enflammée en lançant des flammes dans le gouffre du Ginnungagap (l'équivalent du Tartare grecque où sont jetés les Titans et du fond de l'enfer de Dante le 9e cercle où coule le Coûte fleuve gelé alimenté par les larmes des habitants des autres cercles de l'enfer). Le feu fit s'évaporer la glace, mais l'air si froid fit retomber la vapeur qui regela au fond de l'abîme donnant ainsi naissance à Ymir, le père de tous les géants de glace, et Audhumla, une vache géante.
Plus tard, Odin et ses deux frères, Vili et Vé, les fils de Bor qui sont les premiers Ases, tuèrent Ymir puisqu'ils n'étaient plus capables de le supporter. Ils emportèrent son cadavre au centre du Ginnungagap et à partir de son cadavre ils formèrent Midgard, le monde des hommes. Avec ses cheveux, ils firent les arbres, avec sa chair ils firent la terre, avec son sang ils remplirent les lacs et les océans, avec ses os ils élevèrent les montagnes et avec son crâne ils firent le ciel. Les larves qui avaient rongé le cadavre servirent à créer les nains, notamment Nordri, Sudri, Austri et Westri qui soutenaient la voûte céleste" (wiki)

Ces nains soutenant la voûte céleste rappellent Atlas.

Dans la mythologie hindoue, le 5e avatara de Vishnu est un nain Vamana qui combat l'asura Bali qui a usurpé le pouvoir sur les 3 mondes. Il le vainc en le trompant puisqu'il lui a demandé d'avoir autorité sur tout ce qu'il aurait parcouru en 3 pas mais lorsqu'il accomplit ses pas il prend la forme d'un géant. Il ne tue pas Bali mais lui donne autorité sur le monde souterrain.

A Alfihar et Emya :

Oui c'est cela, je crois que les GM pourront prendre "possession" de certains humains réduits à des "cadavres psychiques" et c'est comme cela aussi que j'envisageais la "résurrection des morts" dont il est question dans la partie IV des Gog et Magog : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1012-les-hordes-de-gog-et-magog#7325 :

• "Guénon affirme que les Gog et Magog sont en lien avec les démons Koka et Vikoka. La mythologie hindoue nous apprend que ce sont des frères jumeaux qui aideront le démon Kali dans sa bataille contre Kalki, le 10ème et dernier avatar du dieu Vishnu, dont la venue annoncera la fin du monde. Ils menaceront de vaincre Kalki en ressuscitant les morts plus rapidement qu'il ne pouvait les tuer."
  
  A cause de cette "résurrection des morts" qu'ils pourront faire, j'avais pensé au rapprochement avec le cavalier au cheval pâle et au séjour des morts qui l'accompagne, et au verset 6 d'Apocalypse 9 : "En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux."    Les hommes souhaiteront mourir pour échapper à leurs tourments mais ils ne le pourront pas car ces démons les ramèneront à la vie.
  
  La sourate 21 pourrait apporter aussi une confirmation en ce sens car elle semble établir un lien entre des « morts-vivants » et la sortie des GM :  
  
  « 95 Il est défendu [aux habitants] d'une cité que Nous avons fait périr de revenir [à la vie d'ici-bas] !
  96  Jusqu'à ce que soient relâchés les Yajuj et les Majuj et qu'ils se précipiteront de chaque hauteur »
  
   De même, dans ces deux sourates, l’enfer semble se manifester sur terre :
  « 34. Puis quand viendra le grand cataclysme,
  35. le jour où l'homme se rappellera à quoi il s'est efforcé,
  36. l'Enfer sera pleinement visible à celui qui regardera... » Sourate 79
  
  « 98. Il dit: "C'est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité".
  99. Nous les laisserons, ce jour-là, déferler comme les flots les uns sur les autres, et on soufflera dans la Trompe et Nous les rassemblerons tous.
  100. Et ce jour-là Nous présenterons de près l'Enfer aux mécréants » Sourate18
  

Il y a aussi cet extrait de RG qui me fait envisager les GM comme utilisant des "supports humains" vus comme "incapables de mourir" :

• " ... plus exactement encore, il y aura en elle [la contre-tradition] quelque chose de comparable à l’automatisme de ces « cadavres psychiques » dont nous avons parlé précédemment, et elle ne sera d’ailleurs, comme eux, faite que de « résidus » animés artificiellement et momentanément, ce qui explique encore qu’il ne puisse y avoir là rien de durable ; cet amas de « résidus » galvanisé, si l’on peut dire, par une volonté « infernale », est bien, assurément, ce qui donne l’idée la plus nette de quelque chose qui est arrivé aux confins mêmes de la dissolution."
  

De même, Ibn Arabî, rapporté par CA Gilis, précise que lorsque que l'Heure arrivera (donc dans la suite immédiate de la sortie des GM) certains humains tout en gardant une apparence extérieur d'homme, ne seront plus en réalité que des bêtes "gouvernés par la nature, en proie à une convoitise qui ne sera plus contrôlée, ni par l’intellect, ni par la Loi" :

• "les autres sont ceux qui, tout en ayant la forme extérieure de l’homme, sont en réalité des “animaux” ; leur degré est comparable, dans l’homme, à celui de « l’esprit animal » (ar-rûh al-hawayânî) qui est le principe immédiat de la croissance et de la sensation."
  

Je ne crois pas que cela puisse se rapporter à l'époque du Dajjal puisque sa fonction à lui est d'instaurer une "spiritualité à rebours".

*******
Pour Jésus :

Dans les hadiths, il y a deux indications :

- soit c’est Dieu qui prévient Jésus afin qu’il mette son peuple à l’abri :

• « Sur ces entrefaites, Dieu inspire à Jésus : « Je viens de faire sortir des êtres que nul ne pourra combattre [ou dans une autre version : J’ai fait de certains de Mes serviteurs des gens que nul ne peut combattre.] Mets mes serviteurs à l’abri de leur mal sur le mont Tor (en Palestine à proximité de Jérusalem) ». C’est alors que Dieu suscite le peuple de Gog et Magog qui déferleront de toute hauteur. Leurs avant-gardes passeront par le lac de Tibériade (Tabariyya) et boiront toute son eau. Quand leurs arrière-gardes passeront par-là, elles diront : « Jadis, Il y avait là de l’eau » (Mouslim). »
  

- soit Dieu intervient en réponse aux prières de Jésus et de ses compagnons :

• « Yajouj et Majouj (Gog et Magog) domineront la terre et tueront tous croyants. Seuls seront épargnés ceux qui cachent leur foi ou le groupe que sera avec Jésus. Yajouj et Majouj (Gog et Magog) se dirigeront vers le "Cham" et assiègeront le Prophète Jésus et les musulmans qui se trouvent avec lui." (Rapporté par Mouslim)
  Le Prophète Jésus et ses compagnons prieront Allah avec ardeur. Allah exaucera leur prière en faisant susciter des vers semblables à ceux qui infestent parfois le nez des troupeaux. Ces vers s’accrocheront à  leurs cous et les dévoreront en un laps de temps. Ils tomberont tous à la foi comme un seul homme. »
  

Donc oui, le Christ de la seconde Venue n'a pas de pouvoir sur eux. Seul Dieu peut intervenir. Ce qui pourrait s'expliquer par le fait que les GM clôture le Manvantara alors que la mort de l'AC tué par le Christ ne clôture "que" le Kali Yuga.
Jésus et ses compagnons seraient alors les "germes du cycle futur".

Cela expliquerait cette obsession des séries (walking dead) et des films (Je suis une légende, World War Z, Labyrinthe...) pour les zombies...

Les rapprochements à propose de l'animation de cadavre me semble pertinent, mais il faut préciser que ce n'est pas là une véritable résurrection. Je dirais plutôt un jeu de marionnettes en guise de faux semblant.

Il y aurait peut être un lien avec le "corps mort" que Salomon voit sur son trône dans le Coran.

Cependant, je ne pense pas que le passage d'ibn Arabi soit directement lié à ce sujet, car les "hommes animaux" dont il parle font référence à un état précédant la mort.

Les zombies oui, précisément.

Pour poursuivre sur le sujet, R. Guénon dans le"Règne de la quantité" explique un certain nombre de choses:

"Cependant, si cette dissolution peut être envisagée ainsi à un certain point de vue, elle apparaît aussi, à un autre point de vue, et suivant une expression que nous avons déjà employée précédemment, comme une « volatilisation » : la « pulvérisation », si complète qu’on la suppose, laisse toujours des « résidus », fussent-ils véritablement impalpables ; d’un autre côté, la fin du cycle, pour être pleinement effective, implique que tout ce qui est inclus dans ce cycle disparaît entièrement en tant que manifestation ; mais ces deux façons différentes de concevoir les choses représentent l’une et l’autre une certaine partie de la vérité. En effet, tandis que les résultats positifs de la manifestation cyclique sont « cristallisés » pour être ensuite « transmués » en germes des possibilités du cycle futur, ce qui constitue l’aboutissement de la « solidification » sous son aspect « bénéfique » (impliquant essentiellement la « sublimation » qui coïncide avec le « retournement » final), ce qui ne peut être utilisé ainsi, c’est-à-dire en somme tout ce qui ne constitue que des résultats négatifs de cette même manifestation, est « précipité » sous la forme d’un caput mortuum, au sens alchimique de ce terme, dans les « prolongements » les plus inférieurs de notre état d’existence, ou dans cette partie du domaine subtil qu’on peut véritablement qualifier d’« infra-corporelle » (2) ; mais, dans les deux cas, on est également passé dans des modalités extra-corporelles, supérieures pour l’un et inférieures pour l’autre, de sorte qu’on peut dire, en définitive, que la manifestation corporelle elle-même, en ce qui concerne le cycle dont il s’agit, s’est réellement évanouie ou « volatilisée » entièrement. On voit que, en tout cela et jusqu’au bout, il faut toujours considérer les deux termes qui correspondent à ce que l’hermétisme désigne respectivement comme « coagulation » et « solution », et cela des deux côtés à la fois : du côté « bénéfique », on a ainsi la « cristallisation » et la « sublimation » ; du côté « maléfique », on a la « précipitation » et le retour final à l’indistinction du « chaos » (3).

(2) C’est ce que la Kabbale hébraïque, ainsi que nous l’avons déjà dit, désigne comme le « monde des écorces » (ôlam qlippoth) ; c’est là que tombent les « anciens rois d’Edom », en tant qu’ils représentent les « résidus » inutilisables des Manvantaras écoulés.

(3) Il doit être clair que les deux côtés que nous appelons ici « bénéfique » et « maléfique » répondent exactement à ceux de la « droite » et de la « gauche » où sont rangés respectivement les « élus » et les « damnés » dans le « Jugement dernier », c’est-à-dire précisément, au fond, dans la « discrimination » finale des résultats de la manifestation cyclique.

Le Paradis est un état extracorporel supérieur et l'enfer un état extracorporel inférieur. Lorsqu'il évoque cette dissolution il semble qu'il ne reste plus d'humains subsistant entre les deux cycles.
Ce qui reste ce sont des éléments subtils et c'est ce qu'il dit des résidus des anciens manvantaras qui correspondent parfaitement aux Asuras, à Kronos devenu Chronos, à Lucifer d'un rang supérieur au manvantara précédent devenu le Shaytan.
Dans la tradition kabbalistique aux 10 Sephiroths correspondent 10 qlippoths qui sont leurs opposées. Cela se réfère aux 7 anciens rois d'Edom qui sont ce qui restent des 7 précédents manvantaras c'est à dire exactement la définition des Asuras. Ces déchets subtils des manvantaras précédents deviennent tous les démons invoqués par les magiciens noirs et utilisés par la contre initiation, ils sont manipulables et ils peuvent habiter un corps car ils appartiennent au domaine subtil.
Si ils habitent les humains de la fin du Kali Yuga ils pourraient bien correspondre aux hordes de Gog et Magog.
Ce monde de l'écorce évoqué dans la kabbale correspond d'ailleurs aux descriptions de localisation de ces peuples dont il est toujours dit qu'ils habitent à l'extérieur, au delà de notre monde.

Il est possible que cette possession démoniaque s'accomplisse au moyen de la technologie. On parle souvent de la puce RFID étant la marque de la bête mais je pense que ça se fera d'une manière beaucoup plus insidieuse. D'une façon analogue à la dépendance croissante aux smartphones/ordinateurs qu'on voit de nos jours.

Sur ce forum on se calque sur la perspective Rorschach/Gaston Georgel qui place la fin du cycle à 2030, mais les nombres étant symboliques il est possible que cela continue plus loin encore (selon une autre source 2061 serait la fin)... Et donc on sous-estime la façon dont la technologie peut encore évoluer.

Le post sera long mais j'estime que ça en vaut la peine.

Une synchronicité m'a poussé à rechercher "ôlam qlippoth" sur le net après avoir lu le post d'Alfihar et je suis tombé sur l'analyse traditionnelle (en anglais) d'une fiction indépendante  par "Zero HP Lovecraft" éditée sur le net en 2019.

https://esoterictraditionalism.wordpress.com/2019/12/02/on-god-shaped-hole/

L'analyse qu'il est en fait est identique au post d'Alfihar : Le but des gogs et magogs est d'entrainer les hommes dans l'infra-corporel/les ténèbres extérieures jusqu'à ce qu'ils deviennent les démons du prochain cycle tout comme eux.
(Ibn Arabi dit que les habitants de l'enfer finiront par aimer leur prison... On peut voir là une allusion à ce que leur prochain état d'être devienne démoniaque)

Le pseudonyme de l'auteur n'est pas anodin: HP Lovecraft est le "père" de l'eldritch horror, c-à-d les fictions mettant en scène des monstres aux formes incompréhensibles qui détruisent la raison... Comme la plupart des grands artistes d'horreur (Giger qui a inventé le xenomorphe d'Alien par ex) ses écrits lui venaient par une sorte de transe et/ou terreurs nocturnes... En d'autres termes, il était directement un "médium" inconscient de Gogs et Magogs, ne serait-ce que dans l'imaginal.

Les artistes captent souvent dans le psychisme autant supérieur qu'inférieur (souvent inférieur en ce moment) les évènements futurs (voir cf. René Guénon sur les protocoles des sages de sion).
L'auteur de l'oeuvre dont je vais parler ne semble pas connaître l'oeuvre de René Guénon et pourtant s'accorde beaucoup avec elle, c'est ce qui la rend intéressante.

Bref, la fiction: God-shaped-hole (Trou en forme de Dieu) décrit un futur proche qui pourrait se résumer par : Une société où le smartphone est devenu l'oeil de l'homme.
Tout est entièrement digitalisé, la réalité même est saturée d'applications, de jeux... et le but même de l'existence est le sexe. Le sexe partout, le sexe avec des robots, l'intelligence artificielle, le roleplay avec d'autres personnes en réalité virtuelle, etc.
Le monde matériel lui-même n'existe que parce qu'il est impossible de l'éliminer. Les gens choisissent l'apparence qu'ils veulent dévoiler aux autres comme un avatar, l'amour est mort car la réalité est trop laide et "blessante" pour être supportée, affectivement et physiquement donc les hommes s'accouplent avec des robots, où par "internet" à la façon d'un jeu de rôle où chacun peut prendre l'apparence qu'il souhaite.
En d'autres termes, quelque chose comme cette vidéo :



(à regarder, c'est effrayant)

Cela peut préter à sourire, mais quiconque s'est déjà perdu sur les réseaux sociaux (twitter et 4chan en tête) savent que l'on y est déjà. Le phénomène tiktok/instagram et maintenant les youtuber virtuels montre que les gens se fuient de plus en plus. Des cultes de personnes cherchant à hâter l'I.A pour avoir des "petites amies virtuelles" est quelque chose que j'ai vu de mes yeux.

Et bref, toute cette "contre-tradition" où tout est devenu entièrement artificiel (René Guénon en a parlé) est secrètement dirigée par une "contre-initiation" le culte de Kadath... dont le but est de transformer les hommes à leur ressemblance - en démons - par la technologie   dans une parodie d'initiation qui s'effectue dans un jeu à réalité augmentée.
Le tout dirigé par une pseudo-divinité (féminine) et son prêtre (masculin) une inversion de la Shekinah et Metratron

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L'auteur ne s'en rend pas compte consciemment mais l'analyse traditionnelle que j'ai posté explique pourquoi la contre-initiation à besoin de la technologie et du numérique pour posséder les hommes
Le digital (de l'anglais "digit" chiffre) est ce qui se rapproche le plus de la quantité pure dans le monde matériel. L'informatique toute entière n'est qu'un assemblage de 1 et de 0.

Si le psychisme inférieur est véritablement "infra-corporel", alors la réalité virtuelle est le moyen le plus approprié que cet "infra-corporel" a pour pouvoir influencer le monde physique.
On arrive donc à une parodie inversée de l'âge d'or:
Dans l'âge d'or, le psychisme supérieur transfigurait le monde (d'où l'omniprésence d'anges, de féés, de pierres précieuses, etc)... Dans l'âge sombre de l'âge sombre, le psychisme inférieur s'""incarne"" lui aussi grâce à la réalité virtuelle augmentée.

En d'autres termes, comme il l'est dit dans le roman :
"On ne peut pas créer de la conscience. On peut seulement créer les conditions pour permettre à la conscience (démonique) d'émerger"

Une autre fiction où la technologie est directement mise en corrélation avec l'invocation de démons :

Shin Megami Tensei (Vraie incarnation de la déesse). Une série de jeux vidéo japonais où les démons doivent être invoqués à l'aide d'ordinateurs (portatifs ou non). C'est extrêmement populaire dans le milieu et, bien sûr, toute la symbolique est inversée... "Dieu" étant présenté comme un despote psychopathe.
D'autres fois, c'est la psychologie jungienne qui est mise à l'honneur, on ne sort donc pas du psychisme inférieur.

D'une manière générale... Les ordinateurs sont fabriqués avec des métaux et sont donc des "condensateurs" par leur existence même. Ca ne veut pas dire qu'ils soient entièrement maléfiques (ce forum en est la preuve) mais ils sont une source directe de vampirisme  énergétique aidés par le vomissement mental qu'est l'actualité

A Yedakih :

Merci pour tes infos ! Comme j'ai eu ma période "Lovecraft" étant plus jeune je connais son univers particulier et dérangeant. Jamais pu m’empêcher de penser que ses écrits étaient inspirés par qch de "réel".  

Il est vrai que cette prise en otage par la technologie est déjà en elle-même une forme de zombification qui en plus, nous coupe de la méditation, détruit notre pouvoir de concentration et le recours au spirituel, en nous propulsant dans la frénésie et l'agitation.
CA Gilis le dénonçait déjà dans L'Ombre de l'Antéchrist : "Quel exploit d’avoir réussi à placer l’ensemble de l’humanité pensante devant des « écrans » de toutes sortes : ordinateurs, télévisions, cinémas et téléphones mobiles ; quel tour de force de l’avoir persuadée que ces moyens sophistiqués étaient de nature à favoriser la connaissance et la transmission du savoir !"

En faisant ma réponse à Alfihar j'ai relu un chapitre de Guénon sur la métallurgie. Le chapitre complet est là : https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/08/fer-feu-et-metallurgie-le-symbolisme.html
Mais voici l'extrait que je voulais partager :

• "Mais les choses peuvent aller plus loin encore, et les métaux, du fait des influences subtiles qui y sont attachées, peuvent aussi jouer un rôle dans une phase ultérieure tendant plus immédiatement vers la dissolution finale ; assurément, ces influences subtiles, dans tout le cours de la période qu’on peut qualifier de matérialiste, sont en quelque sorte passées à l’état latent, comme tout ce qui est en dehors de l’ordre corporel pur et simple ; mais cela ne veut point dire qu’elles aient cessé d’exister, ni même qu’elles aient cessé entièrement d’agir, quoique d’une façon dissimulée, dont le côté « satanique » qui existe dans le « machinisme » lui-même, surtout (mais non pas uniquement) dans ses applications destructives, n’est en somme qu’une manifestation, quoique les matérialistes soient naturellement incapables d’en rien soupçonner. Ces mêmes influences peuvent donc n’attendre qu’une occasion favorable pour affirmer leur action plus ouvertement, et, naturellement, toujours dans le même sens « maléfique », puisque, pour ce qui est des influences d’ordre « bénéfique », ce monde leur a été pour ainsi dire fermé par l’attitude profane de l’humanité moderne ; or cette occasion peut même n’être plus très éloignée, car l’instabilité qui va actuellement en croissant dans tous les domaines montre bien que le point correspondant à la plus grande prédominance effective de la « solidité » et de la « matérialité » a été déjà dépassé."
  

Il est question de métallurgie et de "machinisme" mais je pense qu'on pourrait tout à fait, et avec des "résultats" encore plus rapides et néfastes, appliquer cela la robotique, à l'informatique et autres "digitalités".
Oui ta vidéo est effroyable et on y vient ! C'est pour cela que je suis partie des réseaux d'ailleurs...

Je ne sais pas si tu as aussi remarqué la présence de plus en plus envahissante "d'êtres surnaturels" dans les fictions (le "monstre gentil") et même les dessins animés pour enfants...
Le dernier disney "Luz à Osville" est d'ailleurs parlant : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1241-disney-luz-a-osville

Juste... "Sur ce forum, on se calque sur la perspective Rorschach/Gaston Georgel qui place la fin du cycle à 2030"
Oui et non ! Oui pour 2030, mais Georgel n'est pas le seul à y faire référence.
Mais pour ce qui est de Ror, dans le doute, ce sera toujours l'analyse des textes traditionnels qui primera ici. Tant mieux si cela coïncide avec l'approche de Ror mais sur plusieurs points je suis en désaccord avec lui...  


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A Alfihar :

J’ai toujours un problème avec ceci : peut-on assimiler les "résidus" aux démons/Jinns ? Et quelle est la place qu'occupent les Asuras dans tout cela ?

Ai trouvé cette note (Le Règne, chap. XXII) :

• « On pourrait dire que, dans un cas comme celui-là, les métaux, outre qu’ils peuvent nuire effectivement à la transmission des « influences spirituelles », sont pris comme représentant en quelque sorte ce que la Kabbale hébraïque appelle les « écorces » ou les « coquilles » (qlippoth), c’est-à-dire ce qu’il y a de plus inférieur dans le domaine subtil, constituant, s’il est permis de s’exprimer ainsi, les « bas-fonds » infra-corporels de notre monde. »
  

On sait que les Jinns peuvent être initiés et progresser. Ça ne semble pas être le cas pour les « résidus ».
Donc vu que selon Guénon, il est établi (cf dans votre message la note 2 du Règne) que les « anciens rois d’Edom »/"ôlam qlippoth" sont devenus des résidus, je ne pense pas qu'on peut dire qu’ils soient des Jinns/démons.

Mais les Asuras font partie des Jinns démons, oui je suis d'accord avec vous.

*****
D'accord aussi avec vous, cette humanité, prendra fin avec ce Manvantara. Dans votre passage cité, Guénon dit bien : "on peut dire, en définitive, que la manifestation corporelle elle-même, en ce qui concerne le cycle dont il s’agit, s’est réellement évanouie ou « volatilisée » entièrement."

Il n'y aura plus d'humains ni de végétaux ni d'animaux tels qu'on les conçoit actuellement puisque la manifestation corporelle à laquelle tous nous appartenons aura disparue.

Guénon ajoute aussi :

• « quand un être doit passer à un autre état individuel, rien ne garantit qu’il y retrouvera une position centrale, relativement aux possibilités de cet état, comme celle qu’il occupait dans celui-ci en tant qu’homme, et il y a même au contraire une probabilité incomparablement plus grande pour qu’il y rencontre quelqu’une des innombrables conditions périphériques comparables à ce que sont dans notre monde celles des animaux ou même des végétaux » (Salut et Délivrance)
  

C’est là pour moi la destination des « résidus » : une condition comparable à celles des animaux ou végétaux dans notre monde mais dans un autre état.

D'ailleurs en écrivant cette phrase je viens de me souvenir d’une autre qui m’avait intriguée mais qui pourrait alors trouver une explication !

• « il est vrai qu’ils [les hommes] se vantent constamment de « dompter les forces de la nature », mais ils sont certes bien loin de se douter que, derrière ces forces mêmes, qu’ils envisagent en un sens exclusivement corporel, il y a quelque chose d’un autre ordre, dont elles ne sont réellement que le véhicule et comme l’apparence extérieure ; et c’est cela qui pourrait bien quelque jour se révolter et se retourner finalement contre ceux qui l’ont méconnu. »  (Le Règne, Signification de la métallurgie)
  

Ne serait-ce pas là une allusion aux influences psychiques inférieures qui déferleront (« se révolteront ») sous la forme des GM à la fin des temps ?!

Le titre du chapitre est une référence directe aussi il me semble puisqu’il est question de la métallurgie, de feu souterrain et de trésors cachés...  

Merci ligaea.
Oui pour Lovecraft et beaucoup d'autres leur "inspiration" soudaine ne vient pas d'eux mais des profondeurs.
Le livre de Jean Marc L'allemand "René Guénon et les septs tours du diable" explique d'ailleurs comment le dualisme de Descartes est né après une série de trois rêves. Et il y a notamment cette mystérieuse phrase de Descartes :
"Larvatus Prodeo" (j'avance masqué)
http://www.lebistrotdelarosecroix.com/2018/08/larvatus-prodeo.html

Il semble qu'il était conscient du "rôle" qu'il avait à jouer malgré ses références continuelles à Dieu.

Pour Lovecraft et les auteurs de son époque (puisque tu parles des monstres, ils apparaissent en masse au début du 20 eme siècle) il s'agissait de paralysies du sommeil continuelles. Quiconque a déjà vécu ça sait que ça se résume à du vampirisme et que l'on peut même "voir", "entendre" et même "sentir" les entités ténébreuses
https://www.thevintagenews.com/2017/03/09/the-influential-horror-writer-h-p-lovecraft-drew-inspiration-from-the-nightmares-that-haunted-him-throughout-his-childhood/
(J'en étais victime pendant longtemps et après m'être remis à la prière, ça a complètement cessé. Je mentionne rapidement cela car beaucoup de gens pensent que la simple prière est sans pouvoir si notre niveau spirituel est bas ou nul. Au contraire)

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Pour tes remarques qui s'adressent à Alfihar, je pense qu'il est impossible de savoir. On ne peut pas "systématiser" la métaphysique comme dit Guénon... Et il n'a jamais écrit d'articles qui couvraient entièrement la question eschatologique.

Mais je trouve ce que tu dis ici intéressant :

Ligeia a écrit:C’est là pour moi la destination des « résidus » : une condition comparable à celles des animaux ou végétaux dans notre monde mais dans un autre état.

Parce que ça me rappelle une note de Guénon où il précise que les végétaux naissent des Asuras... je ne me souviens plus de la référence malheureusement

La difficulté c'est que l'infra-corporel est véritablement "l'enfer" avec les souffrances que ça implique, mais il y a des êtres qui passent à un état périphérique non-central sans "souffrir" (en général les mondains qui ne sont ni bons ni mauvais)
Et les êtres infernaux peuvent être "diaboliques" sans être centraux... Un peu comme un parasite, leur nature est de vampiriser les autres..

Du coup il est possible qu'après l'enfer "humain" et après la condition démoniaque la Miséricorde donne à certains êtres une condition "neutre" comme les plantes/animaux de notre monde

Pour poursuivre sur les 7 rois d'Edom voici ce qu'un guénonien a écrit sur la page wiki du sujet :

• "Adolphe Franck, dans son ouvrage La Kabbale ou La Philosophie Religieuse des Hébreux (1843)[107] :
  « La Genèse fait mention de sept rois d'Edom qui ont précédé les rois d'Israël, et en les nommant elle les fait mourir l'un après l'autre, pour nous apprendre dans quel ordre ils se sont succédé. C'est de ce texte, si étranger par lui-même à un tel ordre d'idées, que les auteurs du Zohar se sont emparés, pour y attacher leur croyance à une sorte de révolution dans le monde invisible de l'émanation divine. »
  
  Helena Blavatsky, dans son Glossaire théosophique[108] :
  
  « la philosophie ésotérique orientale nous enseigne que les sept rois d'Edom ne sont pas le type de mondes disparus ou de forces déséquilibrées, mais le symbole des sept races-racines humaines, dont quatre ont passé, la cinquième passe, et il y en a encore deux à venir. »
  
  René Guénon évoque le sujet à plusieurs reprises dans son œuvre : selon lui, le mot edom dérive de la racine adam (« rouge ») et signifie « roux ». Dans la Bible, Edom est un surnom d'Esau, d’où le nom d’Édomites donné à ses descendants et celui d’Idumée au pays qu’ils habitaient (et qui, en hébreu, est aussi Edom, mais au féminin). Si l'on prend Adam comme étant l'origine de la « race rouge » et de sa tradition particulière, Edom désigne les races ayant précédé celle-ci dans le cycle humain actuel. Mais si l'on prend Adam dans son sens le plus étendu - à savoir, le prototype de la présente humanité - Edom désigne alors les humanités antérieures et disparues (les « préadamites ») : dans ce dernier cas, précisément à ce que le Zohar appelle les « sept rois d'Edom »[109]. Selon l'hindouisme, l'ésotérisme musulman ou encore la Kabbale, le monde est divisé en « sept terres ». Mais cette subdivision relève à la fois d'un symbolisme spatial (les quatre points cardinaux, le zénith, le nadir, et enfin le « centre » lui-même) et d'un symbolisme temporel (correspondant à « sept ères » de l'humanité) ; et relève enfin d'un point de vue impliquant tout à la fois la « succession temporelle » et la « simultanéité » (chacune de ces modalités étant toujours en rapport avec une des trois « directions de l'espace »)[110]. Sur la base du symbolisme spatial, ces « sept terres » sont respectivement les sept dwîpas pour l'hindouisme (ayant le Mêru pour centre commun) ; les sept subdivisions de la terre de Chanaan pour la tradition hébraïque (sur lesquels règnent donc « sept rois ») ; ou encore les « sept climats » pour l'ésotérisme musulman (chacune régie par un Qutb). Sur la base du symbolisme temporel - qui ne relève pas nécessairement du même ordre de grandeur selon la tradition religieuse où l'on se trouve - elles correspondent, dans l'hindouisme aux sept Manvantaras (« l'ère d'un Manu ») antérieurs ; dans la tradition hébraïque aux « sept jours » de la Genèse[111] ; etc. Enfin, dans l'optique de la « simultanéité » ces « sept terres » correspondent à des « catégories de l'existence terrestre », coexistantes et s'interpénétrant : cependant, une seule d'entre elles peut être pénétrée par les sens communs (les six autres étant alors présentes à « l'état latent »)[112]. Dans le cas de figure où l'expression « sept rois d'Edom » sert à désigner les humanités antérieures et disparues, le Zohar dit d'eux qu'ils sont tombés dans le « monde des écorces » (ôlam qlippoth). Mais en tant que « résidus » inutilisables des Manvataras écoulés, ils coexistent néanmoins à notre « catégorie de l'existence terrestre » et peuvent donc parfois s'y manifester[113].
  
  107 Adolphe Franck, La Kabbale ou La Philosophie Religieuse des Hébreux, édition numérique, 1843, p. 206 (texte en ligne)
  108 Helena Blavatsky, Glossaire théosophique, édition pdf, définition de "Edom"
  109 René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Paris, Gallimard, 1970 (lire en ligne), « Quelques remarques sur le nom d’Adam »
  110 René Guénon, Formes traditionnelles et cycle cosmique, Paris, Gallimard, 1970 (lire en ligne), « Quelques remarques sur la doctrine des cycles cosmiques »
  111 René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Paris, Gallimard, 1970 (lire en ligne), « « La Kabbale juive » »
  112 René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, 1970, « Quelques remarques sur la doctrine des cycles cosmiques »
  113 René Guénon, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, Paris, Gallimard, 1945 (lire en ligne), chap. XXIV (« VERS LA DISSOLUTION »)

D'abord cela confirme que ces résidus des manvantaras précédents ne sont pas des djinns et donc ne correspondraient pas aux Asuras.

Sur le problème des résidus et les Asuras voici quelques éléments trouvés dans l'hindouisme :

- lorsqu'un manvantara ou un Kalpa s'achève tout est détruit sauf Ananta Shesha (voir image jointe),


il est le serpent cosmique sur lequel se repose Vishnu entre la fin d'un cycle et le début d'un autre. Shesha veut dire "ce qui reste" (= résidus). C'est le roi des Nagas, il a 1000 frères qui sont réputés cruels. Lorsqu'il avance, le temps s'écoule lorsqu'il se recroqueville et s'enroule le temps s'arrête. "Dans la Bhagavata Purana Shesha est appelée Sankarshana , l' énergie tamasique du Seigneur Narayana lui-même, et on dit qu'elle vit profondément dans les couches internes de patala , où il y a de nombreux serpents avec des pierres précieuses sur la tête et où Sankarshana est le dirigeant. On dit qu'il vit depuis avant la création de l'univers. Lorsque l'univers est vers sa fin, il crée 11 Rudras à partir d'eux pour détruire l'univers pour qu'un nouveau soit créé. "https://fr.qaz.wiki/wiki/Shesha

Les 7 patalas sont les 7 mondes souterrains et il vit dans le plus profond pour le stabiliser au milieu des pierres précieuses.

Les 11 rudras sont liés aux fameux maruts dont le  Rig Veda et le Krishna Yajur Veda dit qu'ils sont les dieux du monde du milieu, situés entre la terre et le ciel c'est-à-dire l'atmosphère donc des djinns ! Ils accompagnent Indra. Rudra est lié aussi à Shiva. Ces deux liens sont donc en rapport avec la destruction par le feu à la fin du manvantara que nous appelons Apocalypse.

Sankarshana est le serpent de feu qui détruit le monde or cette référence à l'énergie tamasique est peut être un lien avec les GM.

Finalement ces djinns seraient peut être chargés de libérer ces résidus qui seraient les GM pour achever la fin du cycle.

A Yedakih :

Il y a ce que je partage sur le forum et les recherches encore à l'état "larvaires" faites en "off"...   Et j'ai justement trouvé un passage qui pourrait être celui dont tu parles (pour les végétaux), et qui en plus fait la connexion avec le serpent Shêsha dont parle Alfihar !  

• « On trouve le serpent enroulé, non seulement autour de l’arbre, mais aussi autour de divers autres symboles de l’« Axe du Monde », et particulièrement de la montagne, comme on le voit, dans la tradition hindoue, dans le symbolisme du « barattement de la mer ». Ici, le serpent Shêsha ou Ananta, représentant l’indéfinité de l’Existence universelle, est enroulé autour du Mêru, qui est la « montagne polaire », et il est tiré en sens contraires par les Dêvas et les Asuras, qui correspondent respectivement  aux états supérieurs et inférieurs par rapport à l’état humain ; on aura alors les deux aspects bénéfique et maléfique suivant qu’on envisagera le serpent du côté des Dêvas ou du côté des Asuras (7). D’autre part, si l’on interprète la signification de ceux-ci en termes de « bien » et de « mal », on a une correspondance évidente avec les deux côtés opposés de l’« Arbre de la Science » et des autres symboles similaires dont nous avons parlé précédemment (8 ).
  
  7 - « On peut aussi rapporter ces deux aspects aux deux significations opposées que présente le mot Asura lui-même suivant la façon dont on le décompose : asu-ra, « qui donne la vie » ; a-sura, « non-lumineux ». C’est dans ce dernier sens seulement que les Asuras s’opposent aux Dêvas, dont le nom exprime la luminosité des sphères célestes ; dans l’autre sens, au contraire, ils s’y identifient en réalité (d’où l’application qui est faite de cette dénomination d’Asuras, dans certains textes vêdiques, à Mitra et à Varuna) ; il faut bien prendre garde à cette double signification pour résoudre les apparences de contradictions auxquelles elle peut donner naissance. – Si l’on applique à l’enchaînement des cycles le symbolisme de la succession temporelle, on comprend sans peine pourquoi il est dit que les Asuras sont antérieurs aux Dêvas. Il est au moins curieux de remarquer que, dans le symbolisme de la Genèse hébraïque, la création des végétaux avant celle des astres ou « luminaires » peut être rattachée à cette antériorité ; en effet, d’après la tradition hindoue, le végétal procède de la nature des Asuras, c’est-à-dire des états inférieurs par rapport à l’état humain , tandis que les corps célestes représentent naturellement les Dêvas, c’est-à-dire les états supérieurs. Ajoutons aussi, à cet égard, que le développement de l’« essence végétative » dans l’Eden, c’est le développement des germes provenant du cycle antécédent, ce qui répond encore au même symbolisme.
  8 - Dans le symbolisme temporel, on a aussi une analogie avec les deux visages de Janus, en tant que l’un de ceux-ci est considéré comme tourné vers l’avenir et l’autre vers le passé. Peut-être pourrons-nous quelque jour, dans une autre étude, montrer, d’une façon plus explicite que nous n’avons pu le faire jusqu’ici, le lien profond qui existe entre tous ces symboles des différentes formes traditionnelles. »
  

(RG, Le symbolisme de la Croix, L’arbre et le serpent)

Je ne sais pas si tu entendais cela en ce sens, mais en effet, la Miséricorde divine s'applique en tous "lieux" (qui sont en fait des "états" d'ailleurs) une fois les peines et châtiments accomplis.
Et selon Ibn Arabî, même les "gens du feu" aboutiront à la félicité (à l’intérieur de ce lieu), car ce feu prendra alors "la forme de la fraîcheur et du salut pour ceux qui y seront plongés".


A Alfihar :

Merci pour ce complément !
Je suis d'accord avec vos conclusions :

Alfihar a écrit:D'abord cela confirme que ces résidus des manvantaras précédents ne sont pas des djinns et donc ne correspondraient pas aux Asuras.
Finalement ces djinns seraient peut être chargés de libérer ces résidus qui seraient les GM pour achever la fin du cycle.

De ce que je comprends pour les "7 rois d'Edom", il y a plusieurs niveaux de significations et des applications multiples...

Sur ce passage :

• "Enfin, dans l'optique de la « simultanéité » ces « sept terres » correspondent à des « catégories de l'existence terrestre », coexistantes et s'interpénétrant : cependant, une seule d'entre elles peut être pénétrée par les sens communs (les six autres étant alors présentes à « l'état latent »)[112]."
  

Si on revient sur la nature véritable des règnes minéral, végétal et animal, est ce qu'on pourrait envisager que ces règnes soient ces manifestations à « l'état latent » dont parle Guénon ci-dessus ?
Parce que ce serait pour ceux qui en sont "victimes" dans leur état posthume, un état relativement "infernal"...
Et cela pourrait expliquer cette "révolte" future de la "nature" et la libération de ce qui se cache réellement sous cet aspect corporel (note citée dans mon précédent message).

Là on touche au délicat sujet des états multiples de l'être...

Dans l'ésoterisme de Dante, R. Guénon évoque ces règnes minéraux, végétaux et animaux :

• "Si maintenant nous reprenons la représentation géométrique dont nous nous sommes servi précédemment, nous voyons encore que le rayon vertical, allant de la surface de la terre à son centre, correspond à la première partie du voyage de Dante, c’est-à-dire à la traversée des Enfers. Le centre de la terre est le point le plus bas, puisque c’est là que tendent de toutes parts les forces de la pesanteur ; aussitôt qu’il est dépassé, la remontée commence donc, et elle va s’effectuer dans la direction opposée, pour aboutir aux antipodes du point de départ. Pour représenter cette seconde phase, il faut donc prolonger le rayon au-delà du centre, de façon à compléter le diamètre vertical ; on a alors la figure du cercle divisé par une croix, c’est-à-dire le signe , qui est le symbole hermétique du règne végétal. Or, si l’on envisage d’une façon générale la nature des éléments symboliques qui jouent un rôle prépondérant dans les deux premières parties du poème, on peut constater en effet qu’ils se rapportent respectivement aux deux règnes minéral et végétal ; nous n’insisterons pas sur la relation évidente qui unit le premier aux régions intérieures de la terre, et nous rappellerons seulement les « arbres mystiques » du Purgatoire et du Paradis terrestre. On pourrait s’attendre à voir la correspondance se poursuivre entre la troisième partie et le règne animal (1) ; mais, à vrai dire, il n’en est rien, parce que les limites du monde terrestre sont ici dépassées, de sorte qu’il n’est plus possible d’appliquer la suite du même symbolisme. C’est à la fin de la seconde partie, c’est-à-dire encore dans le Paradis terrestre, que nous trouvons la plus grande abondance de symboles animaux ; il faut avoir parcouru les trois règnes, qui représentent les diverses modalités de l’existence dans notre monde, avant de passer à d’autres états, dont les conditions sont toutes différentes (2).
  
      Il nous faut encore considérer les deux points opposés, situés aux extrémités de l’axe traversant la terre, et qui sont, comme nous l’avons dit, Jérusalem et le Paradis terrestre. Ce sont là, en quelque sorte, les projections verticales des deux points marquant le commencement et la fin du cycle chronologique, et que nous avions, comme tels, fait correspondre aux extrémités du diamètre horizontal dans la figuration précédente. Si ces extrémités représentent leur opposition suivant le temps, et si celles du diamètre vertical représentent leur opposition suivant l’espace, on a ainsi une expression du rôle complémentaire des deux principes dont l’action, dans notre monde, se traduit par l’existence des deux conditions de temps et d’espace. La projection verticale pourrait être regardée comme une projection dans l’« intemporel », s’il est permis de s’exprimer ainsi, puisqu’elle s’effectue suivant l’axe d’où toutes choses sont envisagées en mode permanent et non plus transitoire ; le passage du diamètre horizontal au diamètre vertical représente donc véritablement une transmutation de la succession en simultanéité.
  
  [1] Le symbolisme hermétique du règne animal est le signe , qui comporte le diamètre vertical entier et la moitié seulement du diamètre horizontal ; ce symbole est en quelque sorte inverse de celui du règne minéral, ce qui était horizontal dans l’un devenant vertical dans l’autre et réciproquement ; et le symbole du règne végétal, où il y a une sorte de symétrie ou d’équivalence entre les deux directions horizontale et verticale, représente bien un stade intermédiaire entre les deux autres.
  [2] Nous ferons remarquer que les trois grades de la Maçonnerie symbolique ont, dans certains rites, des mots de passe qui représentent aussi respectivement les trois règnes, minéral, végétal et animal ; de plus, le premier de ces mots s’interprète parfois en un sens qui est dans un étroit rapport avec le symbolisme du « globe du monde ».
  
  Mais, dira-t-on, quel rapport y a-t-il entre les deux points dont il s’agit et les extrémités du cycle chronologique ? Pour l’un d’eux, le Paradis terrestre, le rapport est évident, et c’est bien là ce qui correspond au commencement du cycle ; mais, pour l’autre, il faut remarquer que la Jérusalem terrestre est prise comme la préfiguration de la Jérusalem céleste que décrit l’Apocalypse ; symboliquement, d’ailleurs, c’est aussi à Jérusalem qu’on place le lieu de la résurrection et du jugement qui terminent le cycle. La situation des deux points aux antipodes l’un de l’autre prend encore une nouvelle signification si l’on observe que la Jérusalem céleste n’est pas autre chose que la reconstitution même du Paradis terrestre, suivant une analogie s’appliquant en sens inverse (1).
  
  [1] Il y a entre le Paradis terrestre et la Jérusalem Céleste le même rapport qu’entre les deux Adam dont parle Saint-Paul (1re Épître aux Corinthiens, XV).
  
  Au début des temps, c’est-à-dire du cycle actuel, le Paradis terrestre a été rendu inaccessible par suite de la chute de l’homme ; la Jérusalem nouvelle doit « descendre du ciel en terre » à la fin même de ce cycle, pour marquer le rétablissement de toutes choses dans leur ordre primordial, et l’on peut dire qu’elle jouera pour le cycle futur le même rôle que le Paradis terrestre pour celui-ci. En effet, la fin d’un cycle est analogue à son commencement, et elle coïncide avec le cycle suivant ; ce qui n’était que virtuel au début du cycle se trouve effectivement réalisé à sa fin, et engendre alors immédiatement les virtualités qui se développent à leur tour au cours du cycle futur ; mais c’est là une question sur laquelle nous ne pourrions insister davantage sans sortir entièrement de notre sujet (1). Nous ajouterons seulement, pour indiquer encore un autre aspect du même symbolisme, que le centre de l’être, auquel nous avons fait allusion plus haut, est désigné par la tradition hindoue comme la « ville de Brahma » (en sanscrit Brahma-Pura), et que plusieurs textes en parlent dans des termes qui sont presque identiques à ceux que nous trouvons dans la description apocalyptique de la Jérusalem céleste (2).
  
  [1] Il y a encore à ce propos bien d’autres questions qu’il pourrait être intéressant d’approfondir, par exemple celle-ci : pourquoi le Paradis terrestre est-il décrit comme un jardin et avec un symbolisme végétal, tandis que la Jérusalem céleste est décrite comme une ville et avec un symbolisme minéral ? C’est que la végétation représente l’élaboration des germes dans la sphère de l’assimilation vitale, tandis que les minéraux représentent les résultats définitivement fixés, « cristallisés » pour ainsi dire, au terme du développement cyclique.
  [2] Le rapprochement auquel ces textes donnent lieu est encore plus significatif quand on connaît la relation qui unit l’Agneau du symbolisme chrétien à l’Agni védique (dont le véhicule est d’ailleurs représenté par le bélier). Nous ne prétendons pas qu’il y ait, entre les mots Agnus et Ignis (équivalent latin d’Agni), autre chose qu’une de ces similitudes phonétiques auxquelles nous faisions allusion plus haut, qui peuvent fort bien ne correspondre à aucune parenté linguistique proprement dite, mais qui ne sont pas pour cela purement accidentelles. Ce dont nous voulons parler surtout, c’est d’un certain aspect du symbolisme du feu, qui, dans diverses formes traditionnelles, se lie assez étroitement à l’idée de l’« Amour », transposé en un sens supérieur comme le fait Dante ; et, en cela, Dante s’inspire encore de Saint Jean, auquel les Ordres de chevalerie ont toujours rattaché principalement leurs conceptions doctrinales. – Il convient de remarquer, en outre, que l’Agneau se trouve associé à la fois aux représentations du Paradis terrestre et à celles de la Jérusalem céleste.
  
  Enfin, et pour revenir à ce qui concerne plus directement le voyage de Dante, il convient de noter que, si c’est le point initial du cycle qui devient le terme de la traversée du monde terrestre, il y a là une allusion formelle à ce « retour aux origines » qui tient une place importante dans toutes les doctrines traditionnelles, et sur lequel, par une rencontre assez remarquable, l’ésotérisme islamique et le Taoïsme insistent plus particulièrement ; ce dont il s’agit, d’ailleurs, est encore la restauration de l’« état édénique », dont nous avons déjà parlé, et qui doit être regardée comme une condition préalable pour la conquête des états supérieurs de l’être."
  

 merci pour le texte Alfihar mais je n'y vois toujours pas assez clair pour comprendre ce dont il est question... peut-être qu'il faut que je laisse "décanter" ou suis-je tout simplement arrivée à la limite de mes possibilités de compréhension.

Si on reprend le symbolisme de la croix R. Guénon indique que la partie horizontale symbolise l'état humain (ou l'état de tout être si il n'est pas humain), le centre de cet être ou son cœur est la partie lui permettant d'entrer en contact avec l'axe vertical, la partie supérieure de l'axe correspond aux états supérieurs et la partie inférieure aux états inférieurs et notamment les états infernaux. Un humain doit d'abord explorer l'axe horizontal, l'individualité, pour retrouver l'état paradisiaque qui est à la jonction entre l'axe vertical et horizontal.
Lorsqu'il a exploré l'ampleur il peut s'élever vers les états supérieurs qui sont dans le sens de l'exaltation. C'est le sens du voyage du Prophète d'abord de La Mecque à Jérusalem puis vers les 7 cieux. Le but du voyage étant l'Homme universel.

D'un point de vue cosmologique (macrocosme) l'axe horizontal est l'aspect féminin, passif (pakriti) et l'axe vertical est l'aspect actif, masculin (Purusha). L'axe vertical est l'axe du monde symbolisé par l'arbre du milieu, ce qui relie le Ciel et la Terre, qui relie tous les êtres à tous les mondes. Le tronc de l'arbre est l'axe, les branches représentent l'axe horizontal, les racines sont les états inférieurs et le haut de l'arbre où se posent les oiseaux (les anges) représente les états supérieurs. La chute est l'éloignement du centre (état paradisiaque) sur l'axe horizontal. L'enfer est donc la descente de l'être humain sur l'axe vertical vers les états inférieurs. Les contre initiés connaissent cette descente avant leur état posthume.

Dans la mythologie grecque, le Paradis (les états supérieurs) correspond aux Champs-Elysées, le Purgatoire "au pré de l’Asphodèle ou prairie de l’Asphodèle qui est un lieu des Enfers. C’est l’endroit où séjournent la plupart des "fantômes des morts" , qui y mènent une existence in-substantielle et sans objet. Ce sont les âmes qui n'ont commis ni crime, ni action vertueuse qui y séjournent. Les âmes des défunts y séjournent éternellement sans but et patientent éternellement. C'est par ailleurs dans ce pré que se trouve le palais des deux souverains des Enfers : Hadès et Perséphone." (Wiki).

Le 3e lieu qui correspond aux états inférieurs est le champ du châtiment où sont punis les pires défunts. Le dernier lieu qui correspond au plus bas de l'enfer est le Tartare pour châtier les pires criminels. Ce qui est intéressant c'est que ce lieu a un seuil de bronze et une porte de fer comme celle qui retient les GM. Selon Homère c'est une triple enceinte d'airain et une porte de fer construite par Poséidon. Platon précise que ce n'est pas un lieu pour les simples mortels mais pour les dieux déchus, les Titans (Asuras) ou criminels particulièrement puissants (Sisyphe, Danaïdes, Tantale...).

Hésiode ajoute ceci:

• « Car aussi loin y a-t-il de la Terre à l'humide Tartare. Il faudrait neuf nuits et neuf jours à l'enclume de bronze jetée du ciel pour, au jour dixième, arriver sur la Terre, or l'écart est égal de la Terre à l'humide Tartare, et il faudrait neuf nuits et neuf jours à l'enclume de bronze jetée du sol pour, au jour dixième, arriver au Tartare » (Théogonie, 720-724).

Cette description ressemble vraiment à la fois au récit du voyage dans les ténèbres d'Alexandre et aux hadiths sur les peuples extérieurs vivant dans les 7 Terres.

Dans le christianisme le Tartare correspond à l'Abîme, évoqué dans l'Apocalypse :

• "Puis je vis un Ange descendre du ciel, ayant en main la clef de l'Abîme, ainsi qu'une énorme chaîne.
  Ap 20:2- Il maîtrisa le Dragon, l'antique Serpent - c'est le Diable, Satan - et l'enchaîna pour mille années.
  Ap 20:3- Il le jeta dans l'Abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu'il cessât de fourvoyer les nations jusqu'à l'achèvement des mille années. Après quoi, il doit être relâché pour un peu de temps.
  Ap 20:4- Puis je vis des trônes sur lesquels ils s'assirent, et on leur remit le jugement ; et aussi les âmes de ceux qui furent décapités pour le témoignage de Jésus et la Parole de Dieu, et tous ceux qui refusèrent d'adorer la Bête et son image, de se faire marquer sur le front ou sur la main ; ils reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille années.
  Ap 20:5- Les autres morts ne purent reprendre vie avant l'achèvement des mille années. C'est la première résurrection.
  Ap 20:6- Heureux et saint celui qui participe à la première résurrection ! La seconde mort n'a pas pouvoir sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ avec qui ils régneront mille années.
  Ap 20:7- Les mille ans écoulés, Satan, relâché de sa prison,
  Ap 20:8- s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer"
  

Cela correspond donc aux morts qui attendent dans le Purgatoire (comme décrit par Dante), aux élus qui ont déjà atteints les états supérieurs et ceux qui sont maudits et contenus dans le Tartare et qui seront libérés à la fin du cycle correspondant aux GM.
Cependant il faut semble t-il distinguer ces djinns déchus du fond du Tartare des autres êtres punis qui correspondent à une zone supérieure de l'enfer. Cela signifierait que les déchus qui correspondraient aux Asuras libéreraient les GM en remontant du fond des enfers.

Merci pour ces compléments éclairants Alfihar ! Oui je pense que le parallèle entre le Tartare et ce que  l'on sait du "mur" des GM est fort plausible !  

Je crois que pour l'instant rien ne vient "discréditer" notre hypothèse sur les GM.
Cela semble aussi se référer au "cavalier au cheval pâle" accompagné de "l'enfer ou du "séjour des morts" selon les versions :

• "7 Et lorsqu’il eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal qui disait : Viens, et vois.
  8 Et voici que parut un cheval pâle, et celui qui le montait s’appelait la Mort, et l’enfer le suivait ; et le pouvoir lui fut donné sur le quart (les quatre parties) de la terre, pour tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages." (Apoc. 6)

Arrivés à ce point, si nous voulions résumer ce que nous supposons :
 
- Le Dajjal (AC) se rend maître sur l'humanité sauf sur un petit nombre, ceux qui suivent le Mahdî.
- Seconde venue du Christ qui tue l'Antéchrist et pourchasse ceux qui lui auront fait allégeance. Satan est enchaîné "pour mille ans".
- Règne du Christ, ère messianique. Première résurrection des fidèles.
- Libération de Satan et des démons. Ces démons (notamment ceux appelés Koka et Vikoka), auraient la possibilité de libérer "ceux de l'Enfer" sur Terre et d'utiliser également les "résidus psychiques" latents du cycle précédent (la "Nature" qui se déchaîne). C'est la libération des GM. [note : c'est l'idée générale mais il reste encore de nombreux "points" à éclaircir !]
- Intervention divine contre les GM, Jugement Dernier, fin du Manvantara.

Ceci bien entendu, n'est pas à voir comme une "chronologie" ferme et définitive, mais juste pour clarifier où nous en sommes de nos recherches afin de poursuivre sur les mêmes "postulats".


*******

Dans Apoc. 20-6, il est aussi question de cette "seconde mort" ; Guénon en dit ceci :

• "C’est ce qui se produit notamment au sujet de la « seconde mort », à laquelle beaucoup prétendent attacher une signification particulièrement fâcheuse, parce qu’ils ne savent pas faire certaines distinctions essentielles entre les divers cas où cette expression peut être employée.
  La « seconde mort », d’après ce que nous venons de dire, n’est autre chose que la « mort psychique » ; on peut envisager ce fait comme susceptible de se produire, à plus ou moins longue échéance après la mort corporelle, pour l’homme ordinaire, en dehors de tout processus initiatique ; mais alors cette « seconde mort » ne donnera pas accès au domaine spirituel, et l’être, sortant de l’état humain, passera simplement à un autre état individuel de manifestation. Il y a là une éventualité redoutable pour le profane, qui a tout avantage à être maintenu dans ce que nous avons appelé les « prolongements » de l’état humain (...).
  Ajoutons encore, pour n’omettre aucune possibilité, qu’il est un autre aspect défavorable de la « seconde mort », qui se rapporte proprement à la « contre-initiation » ; celle-ci, en effet, imite dans ses phases l’initiation véritable, mais ses résultats sont en quelque sorte au rebours de celle-ci, et, évidemment, elle ne peut en aucun cas conduire au domaine spirituel, puisqu’elle ne fait au contraire qu’en éloigner l’être de plus en plus. Lorsque l’individu qui suit cette voie arrive à la « mort psychique », il se trouve dans une situation non pas exactement semblable à celle du profane pur et simple, mais bien pire encore, en raison du développement qu’il a donné aux possibilités les plus inférieures de l’ordre subtil"
  

Si je comprends bien, pour les uns, cette mort signifiera la naissance dans un état supérieur (partant du principe que mort et naissance sont une même chose envisagée sous deux points de vue différents) ; mais pour les autres (ceux excluent de la première résurrection) cela sera peut-être la chute dans les états inférieurs et la perte du bénéfice de la "naissance humaine".

Beau travail de synthèse, vous deux
Le lien avec le tartare/abîme est très intéressant et confirme donc que la sortie des Gogs et Magog est bien une "remontée des fins fonds de l'enfer"

Par contre il me semble que le "Règne du christ pendant 1000ans" et la première résurrection correspond en fait au salut et ce qu'il y a au delà.
En islam, la première résurrection correspond à la "petite résurrection" et c'est l'obtention du paradis des actes/centre de l'état humain pour les croyants et les initiés.
La différence étant que les initiés l'obtiennent dans cette vie et peuvent aller plus loin.

Al Qachani en fait un long commentaire ici :
http://esprit-universel.over-blog.com/article-michel-valsan-le-commentaire-esoterique-de-la-sourate-l-evenement-114422940.html

Dans une lettre à Goffredo Pistoni, René Guénon précise :

René Guénon a écrit:L’être qui a obtenue le « salut » n’a rien réalisé effectivement ; il a seulement acquis une virtualité qui lui permettra d’arriver à une certaine réalisation dans le cours de ses états posthumes ; cette réalisation, se situant dans les prolongements de l’état humain, doit naturellement aboutir à l’« état primordial », mais elle peut être différée jusqu’à la fin du cycle actuel.

Du coup, le fait que *tous ceux qui refusèrent d'adorer la Bête et son image, de se faire marquer sur le front ou sur la main ; ils reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille années.* peut correspondre au fait qu'il s'agisse de tous les hommes qui ont refusé de collaborer avec le mal par alliance avec Dieu quelque soit l'époque où le lieu... et non pas seulement la marque de la bête "physique" telle qu'elle apparaîtra à la fin du cycle.
C'est pour ça que malgré ce "règne de 1000ans" satan n'est pas détruit. Il est seulement rejeté pour les sauvés. Mais bien entendu, les sens multiples se combinent et ça peut aussi correspondre  au millénium traditionnel du moyen âge. L'apocalypse mélange chronologie, eschatologie et métaphysique... Par exemple le combat entre Michael et le Dragon semble se dérouler *In principio*, c'est le rejet cosmologique des asuras par les dévas
Autre chose :

A la grande résurrection (jugement dernier) tous les êtres humain qui ont participé au manvantara sont par contre ressuscités pour le jugement, mais sans forcément perdre leur nouvel état.

René Guénon a écrit:Mais je ne vois pas qu’il y ait nécessairement une « sortie de l’Enfer » pour le jugement puisque c’est d’un état qu’il s’agit, non d’un lieu (qui n’est qu’une représentation symbolique de cet état). Quant aux êtres passés aux états supérieurs, vous avez raison, mais il est bien entendu que cela n’implique pas un « retour » réel à l’état humain. Enfin, pour ce qui est des animaux, je crois que tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ils ne peuvent pas être compris dans un jugement qui concerne exclusivement l’humanité, dont ils ne font pas partie.

C'est ce que dit René Guénon à Mme Lapasse dans une lettre. Elle est brève, mais je pense pouvoir extrapoler sa question : elle devait demander si les saints/initiés/prophètes devaient prendre part à cette résurrection bien qu'ils soient au delà du monde humain.
Ca semble confirmer que l'être qui a atteint "l'axe du monde" peut se "déplacer" dans les mondes et que l'individualité humaine (ou autre) est comme un vêtement pour lui (René guénon parle de lui-même de cette façon d'ailleurs)

Cela pourrait correspondre à ce cavalier pâle qui a toujours été identifié à la mort.

J'en avais déjà parlé mais je crois de plus en plus que quand le signe de la lune fendue est évoqué dans les hadiths, cela pourrait se référer aussi à ce que nous avons dit.

La sphère de la lune est le domaine de la manifestation subtile d'une part mais aussi là où "résident" les Pitris, les êtres du cycle antécédent.

Qui plus est, elle est le point de jonction où se fait le passage entre deux cycles...

Voir le sujet : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1151-de-la-lune-des-jinns-et-des-qarins

Et rien n'empêche, bien au contraire, que cette interprétation symbolique soit associée à un phénomène réellement physique et visible.

A Yedakih : je reviendrai sur ton commentaire un peu plus tard, faute de temps dans l'immédiat...

Merci pour tout votre travail de recherche Ligeia et Alfihar que Dieu le tout puissant et le tout miséricordieux continue à vous guider sur le droit chemin