De la "lune", des Jinns... et des Qarins

NOTE :

Frithjof Schuon, était désigné comme le "successeur" de R. Guénon. Or il a manqué de respect envers cet héritage et la personne même de René Guénon. C'est d'ailleurs ce qui a poussé Michel Valsan a le quitter et a fonder sa propre tariqa.
Pour autant nombre de ses écrits ont été très fiables et tout n'est pas à jeter ; il faut faire preuve de discernement et de prudence avec ses œuvres..  

Ce texte a été cité et en quelque sorte "validé" par des écrits ultérieurs de M. Gilis (dans son ouvrage : "La Profanation d’Israël selon le Droit sacré") ce qui prouve sa conformité.  


Comprendre l'Islam par Frithjof Schuon
https://ia601301.us.archive.org/27/items/FrithjofSchuon-FR-francais/F.Schuon-ComprendreLislamgallimard1961.pdf

Extraits de la partie II : Le Koran
(p. 110)

• « Quand la cosmologie hindoue enseigne que les âmes des défunts vont tout d’abord à la Lune, elle suggère indirectement, et en marge d’autres analogies beaucoup plus importantes, l’expérience d ’incommensurable solitude — les « affres de la mort » — par laquelle l’âme passe en sortant « à rebours » de la matrice protectrice qu’était pour elle le monde terrestre ; la lune matérielle est comme le symbole de l’absolu dépaysement, de la solitude nocturne et sépulcrale, du froid d’éternité (1) ; et c’est ce terrible isolement post mortem qui marque le choc en retour par rapport, non à tel péché, mais à l’existence formelle.
  
  1 - C’est ce qui nous permet de douter — soit dit en passant — de la possibilité psychologique d’un voyage sur la lune, où ailleurs dans l’espace ; un tel voyage équivaudrait psychologiquement à la mort ; quand l’âme passe à travers une telle expérience, il y a des chances que le corps la suive.
  
  Même en admettant des facteurs mentaux imprévisibles qui rendent possible une telle aventure, — et en écartant ici la possibilité d’un secours satanique, — il est peu probable que l’homme, en revenant sur terre, y retrouve son ancien équilibre et son ancien bonheur. Il y a quelque chose d’analogue dans la folie, qui est une mort, c’est-à-dire un effondrement ou une décomposition, non de l'âme immortelle, mais de son revêtement psychique, l’ego empirique ; les fous sont des morts-vivants, le plus souvent en proie à des influences ténébreuses, mais véhiculant parfois au contraire, — dans des milieux de grande ferveur religieuse, — telle influence angélique ; mais dans ce dernier cas, il ne s’agit plus à proprement parler de folie, la fissure naturelle étant compensée et en quelque sorte comblée par le Ciel.
  
  Quoi qu’il en soit, la folie se caractérise, surtout chez ceux qui y sombrent sinon toujours chez ceux qui s’y trouvent déjà, par une angoisse qui marque le glissement dans un épouvantable dépaysement, exactement comme c’est le cas à la mort ou, par hypothèse, lors d’un voyage interplanétaire. Dans tous ces cas, les limites normales de l’ambiance humaine sont dépassées, et cela a lieu également dans la science moderne d’une façon générale : on est projeté dans un vide qui ne laisse plus le choix qu’entre le matérialisme ou une réadaptation métaphysique, à laquelle s’opposent les principes mêmes de cette science. »
  

La Lune obsède toutes les forces anti-traditionnelles. Elle symbolise le domaine de la réflexion lumineuse, donc de la raison liée à l'organe qu'est le cerveau, là où l'homme se développe horizontalement et donc là où l'homme peut se tromper contrairement à l'Intellect pur lié au soleil et au développement vertical là où la connaissance est directe et l'homme n'est plus soumis à l'erreur.
Viser la Lune pour ces agents de la contre initiation c'est viser le domaine où ils excellent pour tromper les gens.

Quelques extraits de Guénon concernant cette "sphère de la lune" :

• « Quant à la Smriti, le sens primitif de son nom est «mémoire » ; en effet, la mémoire, n’étant qu’un reflet de la perception, peut être prise pour désigner, par extension, tout ce qui présente le caractère d’une connaissance réfléchie ou discursive, c’est-à-dire indirecte ; et, si la connaissance est symbolisée par la lumière comme elle l’est le plus habituellement, l’intelligence pure et la mémoire, ou encore, la faculté intuitive et la faculté discursive, pourront être représentées respectivement par le soleil et la lune »
  

• « Il y a dans ces textes une similitude intéressante à signaler avec ce passage de la description de la « Jérusalem Céleste » dans l’Apocalypse, XXI, 23 : « Et cette ville n’a pas besoin d’être éclairée par le soleil ou par la lune, parce que c’est la gloire de Dieu qui l’éclaire, et que l’Agneau en est la lampe. »
  On voit par là que la « Jérusalem Céleste » n’est pas sans rapports avec la « ville de Brahma » ; et, pour ceux qui connaissent la relation qui unit l’« Agneau » du symbolisme chrétien à l’Agni vêdique, le rapprochement est encore plus significatif. »
  

• « Suivant des correspondances que nous avons indiquées plus haut, cette Sphère de la Lune représente la « mémoire cosmique » ; c’est pourquoi elle est le séjour des Pitris, c’est-à-dire des êtres du cycle antécédent, qui sont considérés comme les générateurs du cycle actuel, en raison de l’enchaînement causal dont la succession des cycles n’est que le symbole ; et c’est de là que vient la dénomination du pitri-yâna, tandis que celle du dêva-yâna désigne naturellement la Voie qui conduit vers les états supérieurs de l’être, donc vers l’assimilation à l’essence même de la Lumière intelligible.
  C’est dans la Sphère de la Lune que se dissolvent les formes qui ont accompli le cours complet de leur développement ; et c’est là aussi que sont contenus les germes des formes non encore développées, car, pour la forme comme pour toute autre chose, le point de départ et le point d’aboutissement se situent nécessairement dans le même ordre d’existence.
  Pour préciser davantage ces considérations, il faudrait pouvoir se référer expressément à la théorie des cycles ; mais il nous suffit de redire ici que, chaque cycle étant en réalité un état d’existence, la forme ancienne que quitte un être non affranchi de l’individualité et la forme nouvelle dont il se revêt appartiennent forcément à deux états différents (le passage de l’un à l’autre s’effectuant dans la Sphère de la Lune, où se trouve le point commun aux deux cycles), car un être, quel qu’il soit, ne peut passer deux fois par le même état, ainsi que nous l’avons expliqué ailleurs en montrant l’absurdité des théories « réincarnationnistes » inventées par certains Occidentaux modernes. »"
  

(L’Homme et son devenir selon le Vêdânta : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1150-l-homme-et-son-devenir-selon-le-vedanta )

• « D'autre part, l’être réintégré au centre de l’état humain est par là même prêt à s’élever aux états supérieurs, et il domine déjà les conditions de l’existence dans ce monde dont il est devenu maître ; c’est pourquoi le Rebis du Rosarium Philosophorum a sous ses pieds la lune, et celui de Basile Valentin le dragon ; cette signification a été complètement méconnue par M. Valli, qui n’a vu là que des symboles de la doctrine corrompue ou de « l’erreur qui opprime le monde », alors que, en réalité, la lune représente le domaine des formes (le symbolisme est le même que celui de la « marche sur les eaux »), et le dragon est ici la figure du monde élémentaire. »
  

(Le langage secret de Dante et des « Fidèles d’Amour » (II), Voile d’Isis, mars 1932.)

Remarque qui pourrait être mise en relation avec ce qui est dit en Apocalypse 12 :

• "Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. (...) Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté."

Une hypothèse :


On sait que la « sphère de la lune » est le « monde de la formation, ou le domaine de l’élaboration des formes dans l’état subtil, point de départ de l’existence en mode individuel ».
Grossièrement expliqué, c’est le domaine de la manifestation formelle (les états individuels), comprenant les états subtils (Jinns et les « résidus psychiques » par ex.) et les états grossiers (individualité humaine).

C’est également la « porte du Cancer », dont il est dit « le signe du Cancer, domicile de la Lune est la porte des migrations descendantes des âmes ; on peut dire qu’il est la porte des Enfers (états inférieurs), tandis que le Capricorne est la porte des Cieux (états supérieurs). »

Tout ceci a encore un rapport avec le symbolisme de Janus : la Sphère de la Lune détermine la séparation des états supérieurs (non-individuels) et des états inférieurs (individuels).

Voilà pour la lune en tant que « domaine » des forces subtiles.

Traditionnellement Jibrîl (Gabriel) est associé à la lune. Et un hadith des Kitab mentionne aussi son "rapport" avec un astre-comète, indiquant :
"Une étoile jetée par Allah depuis l'espace illumine comme une lune et tourne ensuite comme un serpent jusqu'à ce que ses extrémités se rejoignent ; c'est à ce moment que Jibril la jette, modifiant sa course vers la Terre"
https://lagrandeparodie.forumactif.com/t661-mois-de-ramadan-allah-lancera-une-comete-sur-l-amerique


Sur le rapport entre l’électricité-foudre et le domaine subtil, voir ce texte :
https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1258-influences-errantes-et-residus-psychiques#7113

La lune pourrait jouer un rôle de « condensateur » mentionné dans le texte, activé par la décharge électrique avec l'astre-comète. La fissure sur la lune n’étant que la marque visible et le « nœud de condensation » dont parle RG.

« C’est dans l’intervalle compris entre ces deux phases extrêmes de « condensation » et de « dissolution », que celui qui a capté les forces subtiles peut leur prêter cette sorte de conscience qui leur donne une individualité apparente capable d’induire en erreur l’observateur jusqu’à lui persuader qu’il a affaire à des êtres véritables. »

Ce passage pourrait expliquer la source de toutes les illusions et autres « phénomènes » dont se servira l’AC pour convaincre les foules (y compris « faire tomber la pluie » et sembler ressusciter les morts).

A noter aussi le rapport avec l'éclair et la foudre déjà évoqué ici. La décharge de l'éclair frappant la Lune (la "lune fendue" est bien spécifiée dans les hadiths en tant que signe de la fin des temps) pourrait être un déclencheur libérant ces forces subtiles.

Guénon précise aussi que "Suivant des correspondances que nous avons indiquées plus haut, cette Sphère de la Lune représente la « mémoire cosmique » ; c’est pourquoi elle est le séjour des Pitris, c’est-à-dire des êtres du cycle antécédent"

Or dans le texte des influences errantes il est aussi spécifié à leur sujet : "Dans certains cas, ces forces sont telles par leur nature même ; dans d’autres cas, elles dérivent d’éléments psychiques désintégrés, provenant d’anciens organismes vivants et particulièrement d’êtres humains"

Dernière remarque : La lune correspond aussi à l'œil gauche.

Le sujet des djinns est très vaste et très intéressant. Dans l'Arabie préislamique ils avaient déjà une grande place et ils sont présents dans le Coran, le Prophète ayant d'ailleurs eu plusieurs fois affaire à eux, nous y reviendrons.
De multiples sources parlent d'eux et ils sont cités dans quasiment toutes les traditions, le christianisme ne les considérant et ne les qualifiant que de démons ce qu'ils ne sont pas toujours.

Un article (mal) traduit de l'anglais fait une sorte de synthèse des différentes données que l'on possède sur eux :
https://fr.qwe.wiki/wiki/Jinn


Plusieurs choses sont à retenir.

• "Liés aux traditions communes, les anges ont été créés le mercredi, le jeudi djinns et les humains le vendredi, mais pas le lendemain, un peu plus de 1000 ans plus tard, respectivement"
  

1000 correspond quasiment toujours à un manvantara symboliquement, donc cela confirme le 1er califat angélique puis celui des djinns et celui des hommes.
On confirme la création d'Adam le vendredi, l'avant dernier jour et explique l'excellence de ce jour en Islam.


Cette donnée est commune à l'Islam et à la kabbale juive. Comme d'ailleurs correspond à chaque jour un ange.

Le fameux roi noir des djinns serait un ifrit ou afrit qui sont des types de djinns très puissants et souvent considérés comme dangereux. Ils sont évoqués dans la sourate des fourmis (27: 38-40) avec Salomon et la reine de Saba dont on sait qu'elle serait la fille d'un djinn :

• « [La conception des états multiples en théologie ainsi que dans certaines sciences ou spéculations particulières] atteste l’existence des Daïmons, des Génies, des Djinns bons ou mauvais, qui se situent entre ange et homme ; de même, peuvent entrer ici en ligne de compte les êtres « engendrés » entre ange et homme (13) ou entre djinn et homme (14).13 – Cf. le chap. 6 de la Genèse.14 – C’était selon certains, le cas de Bilqîs, la Reine de Saba ; c’était aussi le cas de Merlin l’enchanteur. Mais cette forme de naissance existe de toute façon et reste toujours possible avec cette précision ; lorsque le père est homme et la mère est de l’espèce djinn, la naissance a lieu chez les djinns, et inversement, car c’est la nature de la mère qui assigne le lieu spécifique. »
  Michel Vâlsan, La doctrine des Etats multiples de l’Etre dans le Christianisme, p. 22 du recueil
  

Deux ifrit auraient essayé l'un d'interrompre la prière du Prophète (hadith Al Boukari) et l'autre de l'empêcher d'accomplir son voyage nocturne (Anas) et il aurait fallu l'intervention de l'ange Gabriel qui aurait transmis une prière de protection. Ce démon pourrait être Asmodée que Salomon a combattu et vaincu, qui serait un des 7 princes de l'enfer et dont il existe une statue dans l'église de Rennes le château...
Ils sont réputés habités les 7 royaumes souterrains...

L'un d'entre eux aurait tellement déplu à Ali à cause de sa malveillance qu'il l'aurait emprisonné et le Prophète aurait eu pitié de lui et aurait demandé à Ali de le libérer si il devenait soumis à Dieu.

La description faite dans le bouddhisme des asuras correspond en partie à celle des djinns. Mais il existe beaucoup de djinns différents et tous ne sont pas démoniaques.
Dans l'image ci-dessous on les voit aider à construire le mur contre GM :


Cela m'a conduit à un chapitre assez méconnu de René Guénon dans symboles de la science sacrée, "Kala Mukha" qui évoque ces démons mais dans une perspective supérieure en lien avec la porte des dieux. Cette référence à Kala m'a ramené à Kali qui ont une racine commune et un lien avec le temps, la destruction et les ténèbres :

https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1100-symboles-de-la-science-sacree#7238

Autre curiosité sur les djinns j'ai vu que certains leur attribuaient les crises d'épilepsie. D'ailleurs en Grèce lorsque l'on assistait à une crise il fallait cracher pour conjurer face au démon que l'on rendait responsable de cette crise.
Il est d'ailleurs curieux que beaucoup de gens considérés comme des génies aient été des épileptiques : Jules César, Alexandre le Grand, Richelieu, Molière, Van Gogh, Napoléon, Flaubert, Dostoïevski, Agatha Christie, Lénine...

On sait que le mot génie vient de djinn et donc ces épileptiques célèbres auraient bien été en contact avec des djinns qui les ont influencés ou littéralement habités. Certains d'entre eux ont changé le cours de l'histoire et ont eu une influence parfois très néfaste (Richelieu, Napoléon, Lénine...) si derrière eux on peut deviner la contre initiation rien ne contre indique qu'un djinn ait pu les orienter...

Il est à remarquer que l'épilepsie était une contre indication à la prêtrise comme la règle des B (bossu, boiteux, bigleux, bègue, borgne, bâtard et bougre (homosexuel).
Voir ce sujet : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1081-apercus-sur-l-initiation#7053

Il y avait donc une donnée traditionnelle à propos de cette maladie. D'ailleurs encore aujourd'hui les scientifiques sont incapables de connaître son origine !
Dans l'antiquité on l'appelait le "mal sacré". À Rome une crise pendant les comices était de mauvaises augures et provoquait leur fin.
Ce lien épilepsie/djinn est même évoqué dans les textes sacrés :
"Ceux qui mangent (pratiquent) de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé." ( 2- Al-Baqarah : la vache-275).

Un hadith rapporté par Al-A’naq dit :

• "Um Aban Ben Al-Wazi’ Ben Zar’ Ben ‘Mer Al- ‘Badi rapporte de son père que son grand-père est allé chez le Messager d’Allah accompagné d’un fils fou ou d’un neveu.
  Mon grand-père dit : « lorsque nous arrivâmes chez le Messager d’Allah (SPL) à Médine, je lui dit : O Messager d’Allah !j’ai un enfant fou, je viens chez toi pour que tu implores Allah, le Tout Haut afin que ce petit soit guérit. Le Messager d’Allah retrousse les vêtements de l’enfant et commence à le frapper sur son dos en disant : « Sors O ennemi d’Allah, sors ô ennemi d’Allah ». (Sa parole est adressée à Satan) qui se cache au fond de l’enfant.
  Après les coups du Messager, l’enfant commence à regarder autour de lui de façon saine."
  

Et il y a la célèbre guérison de l'enfant par Jésus rapportée par St Mathieu :

• « Lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pas pu le guérir. Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l'enfant fut guéri à l'heure même. Alors les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon ? C'est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. »
  

Merci pour toutes vos recherches Alfihar, cela offre des "pistes" intéressantes que j'essaierai d'approfondir...  

Au sujet de l'enfant "lunatique" dans Matthieu 17, j'ajoute cette précision :

"Lunatique signifiait autrefois épileptique, puis, jusqu'au XIXème siècle, « soumis aux influences de la lune » et « sujet à des accès de folie ».
Le sens actuel de « capricieux » apparaît au XIXème siècle."  

La lune encore la lune....

Dans "La Grande Triade", Guénon dit :

• « Maintenant, il importe de se souvenir que l’« homme véritable » est aussi l’« homme primordial », c’est-à-dire que sa condition est celle qui était naturelle à l’humanité à ses origines, et dont elle s’est éloignée peu à peu, au cours de son cycle terrestre, pour en arriver jusqu’à l’état où est actuellement ce que nous avons appelé l’homme ordinaire, et qui n’est proprement que l’homme déchu. Cette déchéance spirituelle, qui entraîne en même temps un déséquilibre sous le rapport du yang et du yin, peut être décrite comme un éloignement graduel du centre où se situait l’« homme primordial » ; un être est d’autant moins yang et d’autant plus yin qu’il est plus éloigné du centre, car, dans la même mesure précisément, l’« extérieur » l’emporte en lui sur l’« intérieur » ; et c’est pourquoi, ainsi que nous le disions tout à l’heure, il n’est plus guère alors qu’un « fils de la Terre », se distinguant de moins en moins « en acte », sinon « en puissance », des êtres non humains qui appartiennent au même degré d’existence. »
  

On sait que "l’âme est yin" et que vu l'état actuel du monde occidental, l'opportunité du salut est encore une bénédiction, limitée certes, mais miséricordieuse.  
Peut-on dire alors que l’homme moderne est désormais un individu qui n’est plus que « lunaire » et que la restauration de l’état primordial consistera à renouer le lien avec ses « éléments » solaires ?


Je rechercherai également la partie du document sur les Gog et Magog qui en parle....

Dans son chapitre sur le cœur et le cerveau René Guénon explique les rapports entre Lune et Soleil:

• "Pour faire comprendre ceci, nous reviendrons au symbolisme que nous avons déjà indiqué (2), et suivant lequel le cœur est assimilé au soleil et le cerveau à la lune. Or le soleil et la lune, ou plutôt les principes cosmiques qui sont représentés par ces deux astres, sont souvent figurés comme complémentaires, et ils le sont en effet à un certain point de vue ; on établit alors entre eux une sorte de parallélisme ou de symétrie, dont il serait facile de trouver des exemples dans toutes les traditions. C’est ainsi que l’hermétisme fait du soleil et de la lune (ou de leurs équivalents alchimiques, l’or et l’argent) l’image des deux principes actif et passif, ou masculin et féminin suivant un autre mode d’expression, qui sont bien les deux termes d’un véritable complémentarisme (3). D’ailleurs, si l’on considère les apparences de notre monde, ainsi qu’il est légitime de le faire, le soleil et la lune ont effectivement des rôles comparables et symétriques, étant, suivant l’expression biblique, « les deux grands luminaires dont l’un préside au jour et l’autre à la nuit » (Genèse, I, 16) ; et certaines langues extrême-orientales (chinois, annamite, malais) les désignent par des termes qui sont pareillement symétriques, signifiant « œil du jour » et « œil de la nuit ». Pourtant, si l’on va au delà des apparences, il n’est plus possible de maintenir cette sorte d’équivalence, puisque le soleil est par lui-même une source de lumière, tandis que la lune ne fait que réfléchir la lumière qu’elle reçoit du soleil (4). La lumière lunaire n’est en réalité qu’un reflet de la lumière solaire ; on pourrait donc dire que la lune, en tant que « luminaire », n’existe que par le soleil.
  
  Ce qui est vrai pour le soleil et la lune l’est aussi pour le cœur et le cerveau, ou, pour mieux dire, pour les facultés auxquelles correspondent ces deux organes et qui sont symbolisées par eux, c’est-à-dire l’intelligence intuitive et l’intelligence discursive ou rationnelle. Le cerveau, en tant qu’organe ou instrument de cette dernière, ne joue véritablement qu’un rôle de « transmetteur » et, si l’on veut, de « transformateur » ; et ce n’est pas sans motif que le mot de « réflexion » est appliqué à la pensée rationnelle, par laquelle les choses ne sont vues que comme dans un miroir, quasi per speculum, comme dit saint Paul.
  
  2. Le Cœur rayonnant et le Cœur enflammé, avril 1926, p. 384 [cf. ici le chapitre 7, p. 62].
  3. Il faut d’ailleurs remarquer que, sous un certain rapport, chacun des deux termes peut à son tour se polariser en actif et passif, d’où les figurations du soleil et de la lune comme androgynes ; c’est ainsi que Janus, sous un de ses aspects, est Lunus-Luna, comme nous l’avons signalé précédemment (À propos de quelques symboles hermético-religieux, décembre 1925, p. 24) [cf. ici le chapitre 3, p. 28]. On peut comprendre par des considérations analogues que la force centrifuge et la force centripète soient, à un point de vue, rapportées respectivement au cerveau et au cœur, et que, à un autre point de vue, elles le soient toutes deux au cœur, comme correspondant à deux phases complémentaires de sa fonction centrale.
  4. Ceci pourrait être généralisé : la « réceptivité » caractérise partout et toujours le principe passif, de sorte qu’il n’y a pas une véritable équivalence entre celui-ci et le principe actif, bien que, en un sens, ils soient nécessaires l’un à l’autre, n’étant l’un actif et l’autre passif que dans leur relation même.
  

L'homme solaire est celui qui revient à sa vraie nature et retrouve son centre, l'homme lunaire est celui qui peut encore s'égarer et s'éparpiller dans la multiplicité.

Merci pour l’explication Alfihar. Je note dans le même chapitre :

• « La lumière est le symbole le plus habituel de la connaissance ; il est donc naturel de représenter par la lumière solaire la connaissance directe, c’est-à-dire intuitive, qui est celle de l’intellect pur, et par la lumière lunaire la connaissance réfléchie, c’est-à-dire discursive, qui est celle de la raison. Comme la lune ne peut donner sa lumière que si elle est elle-même éclairée par le soleil, de même la raison ne peut fonctionner valablement, dans l’ordre de réalité qui est son domaine propre, que sous la garantie de principes qui l’éclairent et la dirigent, et qu’elle reçoit de l’intellect supérieur. »

Guénon semble différencier plusieurs niveaux de perception :
Au niveau le plus bas, celui des « profanes ». Vient ensuite celui des « simples croyants des religions ».
Parmi ceux-ci, ceux qui perçoivent la lumière par reflets ou comme « des ombres projetées dans le champ de sa conscience individuelle restreinte, comme les prisonniers de la caverne symbolique de Platon ».

Viennent ensuite ceux qui connaissent cette lumière par les rayons qui parviennent jusqu’à eux et qui arrivent à « percevoir directement les états supérieurs de leur être sans cependant y participer effectivement » (domaine initiatique mais encore théorique et virtuelle).

Et enfin, ceux connaissent « parfaitement la lumière dans sa réalité intime et essentielle », ayant pu « remonter jusqu’à sa source, et s’identifier avec cette source même ».
(Aperçus sur l'initiation, chapitre "La prière et l'incantation")

Seuls ces derniers sont inaccessibles à l’entreprise des démons et à la tentation que représentera l’AC.
Ce sont sans doute eux les Elus bibliques dont il est dit :

« Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. »

Attention à ne pas sous-estimer l'influence nocive des Jinns. Qu'il existe des protections à invoquer, cela est tout à fait exact et elles ont bien vocation à nous protéger quand elles sont "utilisées" avec une Foi véritable.

Mais il faut se rappeler les trois reniements de Pierre, alors même qu'il n'avait affaire qu'à de simples hommes et qu'il était pourtant l'un des fidèles compagnons de Jésus.
Cela renvoie aux différents "niveaux" dont j'ai parlé plus haut :

Jésus a été approché mais n'a pas succombé car il était, de part sa fonction d'Envoyé, au-delà de toutes déviances possibles.
Pour ses apôtre en revanche, il a été possible de les tenter car ils n'avaient pas acquis cette certitude avant la Pentecôte et la descente de l'Esprit saint. Dans la tradition islamique, cette illumination véritable, c’est Er Rûh.
La Pentecôte est la fête de la descente des influences divines donc des initiés, la fête de la Délivrance, quand Pâques n'est que la fête du salut.

Jeanne d'Arc aussi a été tenté alors même qu'elle était directement guidée.

Il serait fou et dangereux de croire que nous valons mieux qu'eux...  

Pire que cela Jeanne a cédé par peur du feu, ce qui selon M. Valsan caractérise une limitation des occidentaux même ceux appartenant à l'élite. Il a fallu qu'elle soit rassurée par ses voix (qui représentent les influences spirituelles) pour de nouveau accepter son sort et le châtiment. C'est ce qui explique que son corps a brûlé car cette partie d'elle a failli mais pas son cœur qui n'a pas été corrompu.
Comment croire que nous allons si facilement résister quand une sainte, guidée, a pu faillir.
Celui qui ne se connait pas lui-même ne sait pas qui il est et ce qu'il est capable de faire. Les djinns connaissent les peurs profondes des humains, leurs faiblesses.
C'est bien pour cela que la guerre sainte la plus importante est celle contre soi même, c'est une guerre incessante.
Dans l'initiation la descente aux enfers est le fait d'affronter pour les vaincre ses propres démons. On descend pour remonter (le baptême chrétien étant une image de ce processus).
Personne ne peut être assez sûr de ses forces puisque même le Prophète que l'on peut considérer comme le meilleur des hommes a demandé l'assistance de Gabriel contre certains djinns.
Nous n'avons de force que celle que Dieu nous donne.
Pierre se considérait comme le meilleur des apôtres et le premier d'entre eux, Dieu l'a ramené à l'humilité...

Celui qui s'élevera sera abaissé, celui qui s'abaissera sera elevé (Mathieu/Luc)

Proverbes 15:33
La crainte de l'Eternel enseigne la sagesse, Et l'humilité précède la gloire.

Proverbes 18:12
Avant la ruine, le coeur de l'homme s'élève; Mais l'humilité précède la gloire.

A Alfihar : merci pour le complément !  

*****

Au sujet du Qarin que Ror a mentionné dans sa vidéo résumée ici : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1246-video-revelations-sur-la-marque-de-la-bete#6923

En relisant la "Doctrine akbarienne des Jinns" j'ai trouvé mention de ces Qarins dans le chapitre "L'ignorance d'Iblîs" ici : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1186-apercus-sur-la-doctrine-akbarienne-des-jinns#6123

CA Gilis y précise :

• « Ce texte confirme que la création des jinns a précédé dans le temps celle des hommes ; mais il montre surtout qu’il faut se garder soigneusement de confondre les jinns avec les démons, car cette appellation s’applique uniquement aux jinns rebelles, c’est-à-dire à Hârith et à sa descendance. Le terme arabe correspondant est shaytân (pluriel : shayâtîn) qu’Ibn Arabî comprend dans le sens de « éloigné de la miséricorde d’Allah ».
  (...)
  Tous les jinns ne sont donc pas des shayâtîn ; et tous les shayâtîn ne sont pas non plus des jinns, car ce terme est appliqué, dans un verset coranique, à la fois aux hommes et aux jinns : « De même, Nous avons fait pour tout prophète des ennemis, shayâtîn hommes et jinns » (Cor., 6, 112).
  (...)
  L’Antéchrist ne sera pas un jinn, mais un homme. Inversement, lorsque les shayâtîn sont désignés, comme c’est souvent le cas dans la tradition islamique, au moyen du terme jinn, il convient de garder à l’esprit les limites de cette assimilation ; en particulier dans les contextes où il est question des deux « compagnons » (qarîn) qui entourent tout homme à sa droite et à sa gauche, un qui lui inspire le bien, l’autre qui l’incite au mal. Le premier est considéré comme un ange et le second comme un jinn pour une raison qui a été exposée plus haut, à savoir que les anges appartiennent au domaine de la manifestation supra-individuelle de sorte qu’ils ne peuvent ni désobéir ni inciter à la désobéissance, alors que les jinns peuvent désobéir comme les hommes puisqu’ils font partie du même état individuel.
  Toutefois, il faut préciser que les jinns qui induisent les hommes en tentation et qui les poussent à la désobéissance sont uniquement ceux qui ont eux-mêmes désobéi. Les autres sont demeurés croyants et constants dans l’adoration de leur Seigneur.
  56 - Cf. Cor., 50, 23 et 27. »
  

L'extrait du Coran, Sourate 50 :

• "20. Et l'on soufflera dans la Trompe: Voilà le jour de la Menace.
  21. Alors chaque âme viendra accompagnée d'un conducteur et d'un témoin.
  22. Tu restais indifférent à cela. Et bien, Nous ôtons ton voile; ta vue est perçante aujourd'hui.
  23. Et son compagnon dira: "Voilà ce qui est avec moi, tout prêt"..
  24. "Vous deux, jetez dans l'Enfer tout mécréant endurci et rebelle,
  25. acharné à empêcher le bien, transgresseur, douteur,
  26. celui qui plaçait à côté d'Allah une autre divinité. Jetez-le donc dans le dur châtiment?.
  27. Son camarade (le Diable) dira: "Seigneur, ce n'est pas moi qui l'ai fait transgresser; mais il était déjà dans un profond égarement".
  

Il en est question aussi dans la Sourate 43 :

• "36. Et quiconque s'aveugle (et s'écarte) du rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui désignons un diable qui devient son compagnon inséparable.
  37. Ils (Les diables) détournent certes [les hommes] du droit chemin, tandis que ceux-ci s'estiment être bien guidés.
  38. Lorsque cet [homme] vient à Nous, il dira [à son démon]: "Hélas! Que n'y a-t-il entre toi et moi la distance entre les deux orients [l'Est et l'Ouest]!" - Quel mauvais compagnon [que tu es]!"
  

Et dans un hadith :

• "Aicha (radhiAllahou 'anha) a raconté que : "Un soir le Prophète (Sallallâhu 'Alayhi Wa Sallam) sortit de chez moi la nuit et je fus prise d'une grande jalousie envers lui. Lorsqu'il me rejoignit et qu'il vit l'état dans lequel j'étais, il me demanda :
  - Qu'as-tu Aicha, es-tu jalouse ?
  - Une femme comme moi pourrait-elle ne pas être jalouse envers un homme comme toi ?
  Le Prophète (Sallallâhu 'Alayhi Wa Sallam) lui dit : "Donc ton démon (qarin) s'est manifesté !" Elle dit : "Ô Messager d'Allah, est-ce qu'un démon est avec moi ?" Il lui dit : "Oui." Elle dit : "Toi aussi, Ô Messager d'Allah ?" Il lui dit : "Oui, néanmoins Allah m'a aidé à le convertir à l'Islam." (Rapporté par Muslim)
  

Il faut "tuer le Qarin" mais de façon symbolique. Cette "mort" je l'entends dans le sens du « grand djihad » contre nous-mêmes que tout croyant se doit de mener, pour réduire et finir par faire taire, si Dieu veut, l’influence de cette entité.

Quelques précisions :


Lucifer, alors un "être" lumineux, s’est opposé, avec d’autres, à la prééminence d’Adam et a refusé de se prosterner devant cette « créature » qu’il jugeait inférieure à lui.
« Dois-je me prosterner devant quelqu’un que Tu as créé d’argile » (Cor. 17, 61) ; et encore : « je suis meilleur que lui : Tu m’as créé de feu et Tu l’as créé d’argile » (Cor. 7, 12 ; 38, 76). »

Sa rébellion a entraîné sa chute et il est devenu Satan. Mais juste avant d’être banni, il avait demandé un délai à Dieu :

• « [Allah] dit: "Descends d'ici, Tu n´as pas à t'enfler d´orgueil ici. Sors, te voilà parmi les méprisés." - Accorde-moi un délai, dit [Satan], jusqu'au jour où ils seront ressuscités. [Allah] dit : tu es de ceux à qui ce délai est accordé. » (Coran 7.13)
  

Satan se promit donc d'entraîner vers l'égarement la progéniture d'Adam : « Puisque Tu m'as mis en erreur, dit [Satan], je me posterai à leur intention sur Ton droit chemin, puis je les assaillirai par devant, par derrière, de leur droite et de leur gauche et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants » (Coran 7.16)
Voilà pourquoi ils s’obstinent à nous induire en tentation, c’est dans l’espoir illusoire de prouver qu’ils valent mieux que l'homme et qu'ils ont eu raison de ne pas se prosterner devant lui en reconnaissant la supériorité à Adam.

Mais attention, les démons, Satan compris, ne sont pas eux-mêmes dupes :

• « Les Jinns et les Hommes ont seuls la possibilité de désobéir à Dieu. La désobéissance de l’homme est la pire de toutes, car elle s’accompagne d’une prétention à la divinité, alors que les Jinns désobéissent à Dieu uniquement parce qu’ils prétendent être meilleur que les hommes :
  « Iblîs [Satan] dit à l’homme : sois mécréant !...  Mais, quand il le devint, il dit : « ... quant à moi, je crains Allâh le Seigneur des mondes » (Cor. 59, 16). »
  

C'est cette tendance à l'orgueil et à se "prendre pour Dieu" qu'encouragent les démons :  
Ibn Arabî écrit :

• « Lorsque parvient aux oreilles de l’homme qu’il a été créé selon la Forme de Dieu, s’il ne fait pas la différence entre l’Homme Universel et l’homme individuel il s’imagine que l’homme est selon la Forme divine en tant que tel, alors qu’il n’en est pas ainsi : en tant qu’homme, il possède uniquement la capacité virtuelle de réaliser cette Forme, de sorte que, si elle lui est conférée, rien ne s’oppose à ce qu’il en soit le support. En ce cas, mais en ce cas seulement, il sera selon la Forme divine et sera compté au nombre des Califes. » Gilis, les 7 Etendards, chap. XX.
  

De plus, ce n’est pas de leur propre chef qu’ils nous « parasitent ». Nous avons par décision divine deux compagnons (voir les commentaires au-dessus) qui prennent note de nos actes ; l’un nous pousse à faire le bien, l’autre à succomber au mal. Tout est noté et sera révélé aux yeux de tous au jour du Jugement Dernier.
Après il s’agit du libre-arbitre de l’homme...

Les démons se chargent aussi de nous faire croire que tout se joue en ce bas monde pour que l’homme perde son lien avec le divin et la finalité de son existence, qui est de se rapprocher du Seigneur et de retrouver sa nature primordiale du début du cycle.

Et vu l’attachement aux biens matériels et terrestres, l'importance exagérée accordée à la préservation de notre "vie" au détriment du principal, ils ont pas mal réussi... au point que beaucoup n'ont même plus "l'idée" de demander l'aide du Tout-Puissant.  

Le Qarin, de ce qui a été dit précédemment, est donc bien un des compagnons qui nous est "alloué" ; il est impossible de le "tuer" véritablement puisqu’il est là par décision divine et que nous avons l'exemple du Prophète sur le sujet.
Il faut seulement chercher à le dominer et le soumettre mais cela n'est pas donné à tout le monde. Ceux qui se vanteraient sur internet d'y être imperméable car qu'ils seraient passés "au-delà", sont des menteurs qui sont enlisés bien plus qu'ils ne le croient dans le "monde du Démiurge".

Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'ils ont "vaincu" la tentation parce qu'ils s'en éloignent. Sans compter ceux qui se croient "extraits du monde" parce qu'ils ont éteint leur télé...
Le dépassement des oppositions illusoires (les dualités) ne signifie pas rejeter le fait qu’elles existent bel et bien à notre degrés individuel. Il s’agit au contraire de les résoudre et de parvenir à une intégration totale dans laquelle ces dualités ne sont pas « reniées » mais comprises et dépassées.

Prenons l'image du chocolat.
On ne pourra jamais dire que nous avons « vaincu la tentation » si nous nous contentons de soustraire le chocolat de notre vue. C'est seulement quand ce penchant n'aura réellement plus d'impact sur nous, même quand nous y sommes confrontés, que nous aurons véritablement réalisé pour une part le « grand Djihad », ou la mort de l’égo et qu'on aura ainsi, s'il est permis de s'exprimer ainsi, "bâillonné le moi".
Ceux-là seuls sont parvenus par grâce divine, à sortir de l’individualité vers l’acquisition éventuelle des états supérieurs.

Il ne s'agit pas de croire que l'on peut échapper à la tentation (dans le sens de s'y soustraire) et à notre Qarin puisque c'est là "la destinée" de l'homme que de se confronter aux épreuves décrétées. Et il y a aussi une nécessité à cela puisque c’est ce qui permet de juger notre capacité à résister, à suivre la voie droite et à revenir à Dieu pour obtenir sa miséricorde si on faillit. Même les saints ont été tentés, à commencer par Saint Pierre.

C'est la fonction de Satan, du Dajjal et du Qarin, de nous tenter pour faire le tri entre les hypocrites et les vrais croyants dont on ne juge pas la perfection mais la capacité à se soumettre à Dieu et à s’en remettre à Lui.

J'ajouterai que l'abstinence a un intérêt "technique" indéniable pour atteindre le renoncement, ou le " dépassement. Même si elle n'est pas un objectif en elle-même. Un peu comme le sevrage d'une drogue.

Pour continuer la métaphore, il peut être utile de savoir s'abstenir quand un adversaire a renversé du cyanure sur tout le chocolat.

Aussi, j'ai lu plus haut que le problème des modernes était d'être devenu "lunaire", mais c'est encore pire que cela, ils veulent inverser le soleil et la lune.

Un être strictement "lunaire" (axé sur l'activité mental individuel) n'est pas incompatible avec une société traditionnelle à condition qu'il y trouve sa place.

Il n'y a qu'à voir, par exemple, avec quelle célérité ils croient aux conclusions des "études scientifiques", alors qu'ils sont extrêmement critiques en lisant les textes sacrés. Ce n'est plus simplement du scepticisme, c'est de l'inversion.