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Introduction à l’enseignement et au mystère René Guénon

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Introduction à l’enseignement et au mystère René Guénon Empty Introduction à l’enseignement et au mystère René Guénon

Message par Ligeia Mer 7 Oct - 13:00

Voici le premier chapitre du livre « L’enseignement et la fonction », tiré du livre de Charles-André Gilis, « Introduction à l’enseignement et au mystère René Guénon ».

Ceux à qui cet extrait aura donné envie de lire cet ouvrage le trouveront ici : https://www.leturbannoir.com/produit/introduction-a-lenseignement-et-au-mystere-de-rene-guenon/


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Introduction à l’enseignement et au mystère René Guénon Citati16


CHAPITRE PREMIER I
L’ENSEIGNEMENT ET LA FONCTION

L’enseignement de René Guénon est l’expression particulière, révélée à l’Occident contemporain, d’une doctrine métaphysique et initiatique qui est celle de la Vérité unique et universelle. Il est inséparable d’une fonction sacrée, d’origine supra-individuelle, que Michel Vâlsan a définie comme un « rappel suprême» des vérités détenues, de nos jours encore, par l'Orient immuable, et comme une «convocation» ultime comportant, pour le monde occidental, un avertissement et une promesse ainsi que l’annonce de son « jugement ».

Si simple et évidente qu’elle soit, cette façon de comprendre l’œuvre guénonienne est généralement méconnue ou négligée dans les présentations qui en sont données. Ces dernières années surtout, elles se sont distinguées par leur nombre plus que par Ieur qualité, chacun s’autorisant de son propre chef à en disserter, voire à la juger. Combien pourtant, parmi ceux qui l’abordent, se soucient-ils vraiment d’en saisir l’intention  et d’en respecter sa portée ?
Le plus souvent, c’est tout le contraire que l’on constate : une volonté délibérée de contourner l’enseignement de Guénon et de désacraliser sa fonction. Les procédés utilisés pour parvenir ne varient guère : l’accent est mis sur les aspects psychologiques et biographiques, au point que des travaux universitaires ont intégré pêle-mêle analyse graphologique et thème astral !
On tente aussi d’expliquer l’œuvre par des sources historiques ; une méthode dont les limites sont connues de tous pour l’interprétation des textes littéraires est utilisée sans discernement, mais non sans arrière-pensées, pour rendre compte d’écrits dont l’inspiration est essentiellement autre.
L’enseignement traditionnel auquel Guénon se réfère est assimilé dans les faits à une pensée profane et traité de même : une multitude de détails sont critiqués de manière à mettre en cause sa science et à réduire l’autorité de ses jugements.

Il y a plus grave encore. Dès 1973, M. Robert Amadou posait la question « pour ou contre Guénon ? » avec l’intention proclamée de montrer que « le guénonisme n’égale pas la tradition », ce qui n’est qu’un truisme et permet de passer habilement à côté du point essentiel, à savoir le lien indissoluble qui unit l’enseignement de Guénon à la fonction centrale qu’il représente pour l’Occident.
Une telle interrogation renferme en réalité un piège dans lequel sont tombés ceux qui s’imaginent qu’il suffit de se placer dans le camp des « défenseurs » de son œuvre pour pouvoir aborder le domaine des vérités essentielles dont elle est le véhicule. Il convient de préciser, hélas, qu’aujourd’hui il ne subsiste le plus souvent aucun rapport entre la qualité de « guénonien » et le respect véritable de la Tradition et de ses exigences. Pourtant, il n’est d’autre critère ici que celui de la fidélité scrupuleuse et totale à la Doctrine qui, de par son essence, n’a rien de commun avec l’esprit de système ou un sectarisme quelconque. De là, s’il est opportun de rappeler que le « guénonisme n’égale pas la tradition », il nous faut ajouter aussitôt, afin d’éviter toute méprise, que la question « pour ou contre Guénon ? » est le type même du dilemme antitraditionnel et subversif puisqu’il ne laisse de choix véritable qu’entre l’hostilité et la caricature.

L’enseignement transmis par René Guénon exige avant tout d’être reconnu et suivi : il s’impose à nous par la force de la Vérité. Ceux qui le refusent se disqualifient par là-même : comment pourraient-ils prétendre encore œuvrer de façon efficace et durable dans la voie qu’il a tracée en vue du redressement traditionnel du monde occidental ? C’est Guénon qui a posé les principes et déterminé les critères, en sorte que ceux qui vinrent après lui se placèrent forcément dans la perspective des applications contingentes et des conséquences que l’on pouvait tirer de ses écrits ; de fait, ses successeurs durent se situer et se déterminer par rapport à ce qu’il représentait, alors que lui-même, durant tout le temps de sa carrière terrestre, ne se détermina jamais vraiment que par référence à la Tradition.

La volonté de minimiser et de réduire l’autorité de Guénon, le droit proclamé hautement - ou réclamé tout bas par ceux qui hésitent à pousser l’inconvenance jusqu’à l’insolence - de « guénoniser un temps, voire de temps en temps, sans être guénonien », l’assimilation toute superficielle établie entre son œuvre et celle d’autres auteurs ou « penseurs » d’origine occidentale, reposent en définitive sur un malentendu.
On ne peut comparer que ce qui est comparable: l’enseignement de Guénon ne saurait être compris et « situé » valablement, d’un point de vue traditionnel, que par analogie avec d’autres qui sont du même ordre, celui de Dante par exemple. Sa fonction relève en effet d’un domaine que l’ésotérisme islamique désigne au moyen du terme Tasarruf.
Il s’agit, comme l’a indiqué Michel Vâlsan, du « gouvernement ésotérique des affaires du monde», ce qui n’a rien de commun avec le fait de guider des disciples sur la voie de la réalisation métaphysique, mais implique en revanche une autorité indiscutable, aussi bien dans l’ordre de la pure doctrine que dans celui de la détermination des normes et des critères destinés à susciter, à inspirer et à légitimer l’action. Si les fonctions de « guidance » et de « gouvernement » peuvent coïncider chez un même être, il importe néanmoins de les distinguer avec le plus grand soin et de préciser qu’une investiture ou une compétence valablement exercée dans un des deux domaines ne comporte aucunement par elle-même la possibilité et le droit d’intervenir dans l’autre.

La doctrine métaphysique et la norme traditionnelle n’ont certes pas commencé avec Guénon qui a eu la charge de les énoncer et de les représenter face à la déviation et à la subversion du monde moderne. Au sein de ce dernier, son œuvre apparaît comme exceptionnelle et irremplaçable, tant par sa portée que par son envergure. Il est aberrant de vouloir en diminuer l’effet et l’influence alors qu’on est incapable, en fait aussi bien qu’en droit, de lui en substituer l’équivalent.
Il importe de le rappeler avec toute la netteté nécessaire : l’Occident ne retrouvera sa vocation et son orientation traditionnelles que dans le respect de la fonction de René Guénon et par une fidélité sans faille à son enseignement.

Son autorité dans le domaine du Tasarruf est indémontrable de par sa source même ; elle demeure intrinsèque à ses jugements dont la vérité s’imposera seulement lorsque le cours des choses l’aura, d’une façon ou d’une autre, vérifiée et rendue explicite. Si l’on objecte que c’est là une pétition de principe, nous répondrons qu’il en va de même pour tout ce qui est d’origine traditionnelle et non-humaine, et qui échappe de ce fait au contrôle de la raison et de la conscience individuelle. L’expression « pétition de principe » signifie d’ailleurs ici qu’il s’agit effectivement de recourir à l’autorité principielle pour accéder à une vérité que l’intellect créé et conditionné est incapable d’atteindre par ses propres forces.
Néanmoins, la fonction majeure que Guénon représente pour le monde occidental comporte dans ses interventions un aspect de lumière et de miséricorde, une évidence que le regard intérieur perçoit de telle sorte que le cœur s’apaise. Toute révélation - et son œuvre en fut une – s’accompagne  pagne d’indications et de « preuves » que l’intelligence saisit sans peine lorsqu’elle est orientée par une intention droite.

On remarque tout d’abord que la « convocation » du monde occidental est formulée dans ses livres de manière explicite, et que les voies tracées en vue de son redressement traditionnel y sont détaillées avec une précision et une clarté extrêmes. En cette matière plus qu’en toute autre, rien de ce que Guénon a déclaré n’a été laissé au hasard. Son œuvre constitue en outre une véritable somme doctrinale qui intègre et rend intelligible pour un public non préparé à les comprendre tout « l’ensemble des formes et des idées traditionnelles ».
C’est bien là, comme l’écrivait Michel Vâlsan, « le miracle intellectuel le plus éblouissant produit devant la conscience moderne ». Miracle d’expression, car en ce domaine la maîtrise de Guénon est vraiment prodigieuse : il a forgé, avec un art suprême et une souveraine aisance, les concepts permettant aux Occidentaux de partir de ce qu’ils connaissaient pour les conduire à saisir ce qu’ils ignoraient tout à fait ou avaient oublié depuis longtemps.
Miracle aussi d’ouverture, car les significations métaphysiques élevées, dont ces concepts devenaient ainsi les porteurs, étaient appliquées en vue d’une interprétation illuminatrice des symboles de tous ordres relevant de la Science sacrée. Dès lors son travail prenait, sur le plan formel cette fois, une signification universelle dans la mesure où il offrait une méthode pouvant amener à une compréhension en profondeur, aussi totale que possible, des différentes Révélations qui, dès l’origine du cycle humain, furent les véhicules et les supports de la Doctrine immuable ; et cela au moment où l’envahissement du monde occidental moderne les faisait pour la première fois coexister, d’une manière le plus souvent chaotique, dans la conscience de nos contemporains.
Ici encore, l’apport de son œuvre est unique car les auteurs qui, en Occident, se placèrent à un autre point de vue que le sien furent réduits par là même à n’envisager que des aspects plus particuliers : seule l’adéquation apparemment meilleure de ces aspects à l'étude de traditions qui, comme le Bouddhisme et le Christianisme, occupent, nous le verrons, une place tout à fait spéciale au sein de l’univers traditionnel, pouvait donner l’illusion qu’on avait, en quelque sorte, « corrigé » ce qui, chez Guénon, semblait à tort unilatéral et incomplet.
Bien au contraire, c ’est le caractère universel et totalisateur de son enseignement qui explique que celui-ci puisse fournir les clés permettant aux Occidentaux de pénétrer à l’intérieur de toute doctrine métaphysique quelle qu’elle soit, par la compréhension de ses principes fondamentaux, et d’interpréter selon leurs significations véritables les symboles présents dans les diverses formes traditionnelles.

Très rares cependant sont ceux qui ont pu mesurer par eux-mêmes ce qu’une telle possibilité renferme, prenant ainsi conscience d’une manière directe de la richesse et de l’envergure réelles de la somme guénonienne : on ne s’étonnera pas qu’à leurs yeux les restrictions plus ou moins intéressées que l’on cherche encore de divers côtés à lui assigner paraissent, par comparaison, bien vaines et de peu de poids.


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