-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Manvantaras et les états multiples de l'Être

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mer 18 Sep - 12:04

Merci pour ce partage.... I love you

Très beau texte à méditer. Very Happy
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Invité Mer 18 Sep - 13:35

Une histoire qu'on ne pas oublier, merci ! 🤗😇
Narada était prêt à perdre une illusion ! Et sera prêt à redonner un verre d'eau à qui de droit.
Je veux bien en donner aussi !! 😂
J'adore.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Jeu 19 Sep - 0:06

Salam

En récitant le Coran plus tôt aujourd'hui, je suis tombé sur ce verset qui, selon moi, est une allusion assez directe à la doctrine des cycles :

« Allah est Celui qui a crée sept cieux et autant de terres. Son Ordre (ou Son Commandement) descend graduellement parmi eux afin que vous sachiez qu'Allah est, en vérité, Omnipotent et qu'Il embrasse toute chose de Sa Science. » (Sourate 65, v 12)

On peut voir que cela fait plus particulièrement allusion au Kalpa et à sa subdivision en quatorze Manvantaras. Comme le rappelait récemment un auteur, « on à là aussi une excellente preuve de l'ultime synthèse traditionnelle scellée par la Révélation islamique. ».

« [...] Nous avons révélé le Livre comme explication de toutes choses et en guise de guidance, de bonne nouvelle et de miséricorde pour les musulmans » (sourate 16, v 89)

Wa 'Llahu A'lam

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Max7 Jeu 19 Sep - 0:58

Salem a tous

Je vous invite à représenter la chaine des mondes à la lumière de la représentation géométrique de la Croix.

Max7

Date d'inscription : 21/11/2018

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Jeu 19 Sep - 7:09

@Sowl : Fort probable en effet ! Merci pour cet apport Smile

@Max7 : j'avais fait un "schéma" en ce sens, je le remets ici :

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Croix_11
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Aperçu sur la doctrine des cycles

Message par Arunachala Jeu 19 Sep - 17:01

Bonjour à toutes et tous, si je peux apporter mon humble participation à la mise en lumière du symbolisme des cycles de manifestations dans les différentes traditions, toujours en ayant comme appuis indispensables les données traditionnelles et les écrits de René Guenon, je me permets de vous soumettre ces quelques réflexions avec toutes les imperfections d’expression qui ne sont dues qu’à mon incompétence individuelle et mon manque de réalisation correspondante.
Pour vous Ligeia, avec tout mon soutien intellectuel, si faible soit-il.
Selon René Guenon pour rappel général :
D’une façon générale, la forme du langage est analytique, « discursive » comme la raison humaine dont il est l’instrument propre et dont il suit ou reproduit la marche aussi exactement que possible ; au contraire, le symbolisme proprement dit est essentiellement synthétique, et par là même «intuitif» en quelque sorte, ce qui le rend plus apte que le langage à servir de point d’appui à            l’« intuition intellectuelle » qui est au-dessus de la raison, et qu’il faut bien se garder de confondre avec cette intuition inférieure à laquelle font appel divers philosophes contemporains ; Par conséquent, si l’on ne se contente pas de constater une différence et si l’on veut parler de supériorité, celle-ci sera, quoi qu’en prétendent certains, du côté du symbolisme synthétique, qui ouvre des possibilités de conception véritablement illimitées, tandis que le langage, aux significations plus définies et plus arrêtées, pose toujours à l’entendement des bornes plus ou moins étroites.
Tout d’abord, il ne faut jamais s’éloigner du point de vue principiel, c’est-à-dire l’Unité initiale de l’Etre suprême et son sacrifice pour permettre la manifestation de l’univers. Il est bien entendu que toutes possibilités de manifestation doivent se manifester par là-même qu’elles sont des possibilités et cela n’entraine aucune dépendance du Principe à l’égard de celles-ci, car il n’est aucunement affecté par cette manifestation qui n’apparaît telle que de notre point de vue. Dans la Réalité ultime, c’est le point de vue non duel qui prédomine et l’on ne peut même plus parler d’Unité à ce stade-là. C’est une fusion sans confusion pour employer un terme de Maitre Eckart.
Ishvara (l’Etre pur) se scinde en Purusha (Essence) et Prakriti (Substance), et par l’action de présence de Purusha (pouvoir non agissant, le wu-wei de la tradition extrême-orientale) Prakriti manifeste tout l’univers. Toute la manifestation est donc produite par le pôle substantiel de l’Etre.
Les Asuras (Titans) et les Dévas (Anges) sont les habitants respectifs des Patalas (états inférieurs) et Swargas (états supérieurs) de l’Etre. Ils représentent également le Chaos (les Asuras) et l’Ordre (les Dévas).
Selon Ananda Coomaraswamy :
L’idée principale développée dans la présente étude est que les Dêvas, les « Anges », et les Asuras, les « Titans », respectivement puissances de Lumière et puissances de Ténèbres dans le Rig-Véda, bien que distincts et opposés dans leur action, n’en sont pas moins d’une même essence, leur distinction portant en réalité sur leur orientation, leur changement ou leur transformation, comme l’indiquent cette affirmation du Pahcavimsha Brâhmana : « Les Serpents sont les Soleils », et l’emploi répété de vrit, « tourner », « rouler », « s’accomplir », dans le Rig-Vêda et les Brâhmanas, à propos des relations entre les Anges et les Titans. Le Titan est un Ange en puissance, l’Ange est encore un Titan par sa nature originelle ; la Ténèbre en acte est Lumière, la Lumière en puissance est Ténèbre. L’on peut ainsi appliquer ces deux désignations, Asura et Dêva, à une seule et même entité suivant son mode d’opération, comme dans le cas de Varuna, de même que l’on peut indiquer cette action double à l’aide de noms différents : « Tu (Agni) es Trita par le fait de ton opération intérieure » (guhyêna vratêna, Rig-Vêda Samhitâ I, 163, 3)
Dans la mythologie grecque, les Titans sont les divinités primordiales géantes qui ont précédé les dieux de l'Olympe. Ils étaient fils d'Ouranos et de Gaïa.

Selon René Guenon :
Nous devons considérer un cycle, dans l’acception la plus générale de ce terme, comme représentant le processus de développement d’un état quelconque de manifestation, ou, s’il s’agit de cycles mineurs, de quelqu’une des modalités plus ou moins restreintes et spécialisées de cet état. D’ailleurs, en vertu de la loi de correspondance qui relie toutes choses dans l’Existence universelle, il y a toujours et nécessairement une certaine analogie soit entre les différents cycles de même ordre, soit entre les cycles principaux et leurs divisions secondaires. C’est là ce qui permet d’employer, pour en parler, un seul et même mode d’expression, bien que celui-ci ne doive souvent être entendu que symboliquement, l’essence même de tout symbolisme étant précisément de se fonder sur les correspondances et les analogies qui existent réellement dans la nature des choses. Nous voulons surtout faire allusion ici à la forme « chronologique » sous laquelle se présente la doctrine des cycles : Le Kalpa représentant le développement total d’un monde, c'est-à-dire d’un état ou degré de l’Existence universelle, il est évident qu’on ne pourra parler littéralement de la durée d’un Kalpa, évaluée suivant une mesure de temps quelconque, que s’il s’agit de celui qui se rapporte à l’état dont le temps est une des conditions déterminantes, et qui constitue proprement notre monde. Partout ailleurs, cette considération de la durée et de la succession qu’elle implique ne pourra plus avoir qu’une valeur symbolique et devra être transposée analogiquement, la succession temporelle n’étant alors qu’une image de l’enchaînement, logique et ontologique à la fois, d’une série « extra-temporelle » de causes et d’effets ; mais, d’autre part, comme le langage humain ne peut exprimer directement d’autres conditions que celles de notre état, un tel symbolisme est par là même justifié et doit être regardé comme parfaitement naturel et normal.
Comme le dit Guenon, le Kalpa représente le développement total d’un monde (état ou degré de l’existence universelle) donc concernant le nôtre, il ne peut être question d’une succession de « Manvantaras » passés et futurs autres que celui de l’état humain. Les états supérieurs et inférieurs de l’être ne peuvent que se refléter à l’intérieur du nôtre.
Selon René Guenon :
Nous n’avons pas l’intention de nous occuper présentement des cycles les plus étendus, tels que les Kalpas ; nous nous bornerons à ceux qui se déroulent à l’intérieur de notre Kalpa, c'est-à-dire aux Manvantaras et à leurs subdivisions. A ce niveau, les cycles ont un caractère à la fois cosmique et historique, car ils concernent plus spécialement l’humanité terrestre, tout en étant en même temps étroitement liés aux évènements qui se produisent dans notre monde en dehors de celle-ci. Il n’y a là rien dont on doive s’étonner, car l’idée de considérer l’histoire humaine comme isolée en quelque sorte de tout le reste est exclusivement moderne et nettement opposée à ce qu’enseignent toutes les traditions, qui affirment au contraire, unanimement une corrélation nécessaire et constante entre les deux ordres cosmiques et humains.
Les Manvantaras, ou ères de Manus successifs, sont au nombre de quatorze, formant deux séries septénaires dont la première comprend les Manvantaras passés et celui où nous sommes présentement, et la seconde les Manvantaras futurs. Ces deux séries, dont l’une se rapporte ainsi au passé, avec le présent qui en est la résultante immédiate, et l’autre à l’avenir, peuvent être mises en correspondance avec celles des sept Swargas et des sept Pâtâlas, qui représentent l’ensemble des états respectivement supérieurs et inférieurs à l’état humain, si l’on se place au point de vue de la hiérarchie des degrés de l’Existence ou de la manifestation universelle, ou antérieurs et postérieurs par rapport à ce même état, si l’on se place au point de vue de l’enchaînement causal des cycles décrit symboliquement, comme toujours, sous l’analogie d’une succession temporelle. Ce dernier point de vue est évidemment celui qui importe le plus ici : il permet de voir, à l’intérieur de notre Kalpa, comme une image réduite de tout l’ensemble des cycles de la manifestation universelle, suivant la relation analogique que nous avons mentionnée précédemment, et, en ce sens, on pourrait dire que la succession des Manvantaras marque en quelque sorte un reflet des autres mondes dans le nôtre. On peut d’ailleurs remarquer encore pour confirmer ce rapprochement, que les deux mots Manu et Loka sont employés l’un et l’autre comme désignations symboliques du nombre 14 ; parler à cet égard d’une simple « coïncidence » serait faire preuve d’une complète ignorance des raisons profondes qui sont inhérentes à tout symbolisme traditionnel.
Il y a lieu d’envisager encore une autre correspondance avec les Manvantaras, en ce qui concerne les sept Dwîpas ou « régions » en lesquelles est divisés notre monde ; en effet, bien que ceux-ci soient représentés, suivant le sens propre du mot qui les désigne, comme autant d’îles ou de continents répartis d’une certaine façon dans l’espace, il faut bien se garder de prendre ceci littéralement et de les regarder simplement comme des parties différentes de la terre actuelle ; en fait, ils « émergent » tour à tour et non simultanément, ce qui revient à dire qu’un seul d’entre eux est manifesté dans le domaine sensible pendant le cours d’une certaine période. Si cette période est un Manvantara, il faudra en conclure que chaque Dwîpa devra apparaître deux fois dans le Kalpa, soit une fois dans chacune des deux séries septénaires dont nous venons de parler ; et, du rapport de ces deux séries, qui se correspondent en sens inverse comme il en est dans tous les cas similaires, et en particulier pour celles des Swargas et des Pâtâlas, on peut déduire que l’ordre d’apparition des Dwîpas devra également, dans la seconde série, être inverse de ce qu’il a été dans la première. En somme, il s’agit là d’états différents du monde terrestre, bien plutôt que de « régions » à proprement parler ; le JambuDwîpa représente en réalité la terre entière dans son état actuel, et, s’il est dit s’étendre au sud de Mêru, ou de la montagne « axiale » autour de laquelle s’effectuent les révolutions de notre monde c’est qu’en effet, le Mêru étant identifié symboliquement au pôle Nord, toute la terre est bien véritablement située au sud par rapport à celui-ci.

En fait, un quelconque de ces mondes, dans toute l’extension dont il est susceptible, ne constitue qu’un élément infinitésimal dans l’ensemble de la manifestation universelle, de sorte qu’on devrait, en toute rigueur, regarder sa représentation comme se réduisant à un point ; on pourrait aussi, en appliquant le symbolisme géométrique du sens vertical et du sens horizontal, figurer les mondes par une série indéfinie de disques horizontaux enfilés sur un axe vertical; de toute façon, on voit ainsi que dans les limites de chaque monde, l’axe ne peut véritablement être atteint qu’en un seul point, et, par suite, ce n’est qu’en sortant de ces limites qu’on peut envisager sur l’axe un haut et un bas, ou une direction descendante.
Ce qu’il importe de remarquer encore, c’est que la « chaîne » ne peut être parcourue en réalité que dans un seul sens, correspondant à ce que nous avons appelé la direction ascendante de l’axe ; ceci est particulièrement net lorsqu’on fait usage d’un symbolisme temporel, assimilant les mondes ou les états d’existence à des cycles successifs, de telle sorte que, par rapport à un état donné, les cycles antérieurs représentent les états inférieurs et les cycles postérieurs les états supérieurs, ce qui implique que leur enchaînement doit être conçu comme irréversible. D’ailleurs, cette irréversibilité est également impliquée dans la conception de ce même enchaînement comme ayant un caractère proprement « causal », bien que celle-ci suppose essentiellement la simultanéité et non plus la succession, car dans un rapport entre cause et effet, les deux termes ne peuvent jamais être intervertis ; et, au fond, cette notion d’un enchaînement causal constitue le véritable sens de ce qui est traduit symboliquement par les apparences d’une succession cyclique, le point de vue de la simultanéité répondant toujours à un ordre de réalité plus profond que celui de la succession.
Pour résumer, sachant que c’est Prakriti qui manifeste l’ensemble de l’univers sous l’influence non agissante de Purusha, que tous ces mondes manifestés simultanément d’un point de vue principiel donnent l’impression d’une succession temporelle de notre point de vue individuel mais représente en réalité une succession logique de cause à effet, que les Ténèbres précèdent la Lumière dans toutes les traditions de même que les Asuras précèdent les Dévas dans la tradition Hindou (le Chaos précède l’Ordre) il s’ensuit que les états inférieurs de l’Etre semblent être manifestés avant (d’un point de vue logique de cause à effet) les états supérieurs de l’Etre.
Et Dieu est plus Savant.
En espérant avoir apporté quelques lumières, si modiques soient-elles, sur ce symbolisme complexe des cycles cosmiques, et sachant qu’une interprétation même légitime n’en exclus pas une multitude d’autres tout aussi orthodoxes, et que les divers points de vue entrainent des interprétations différentes, je vous souhaite une excellente journée.
Paix et salut sur vous.

Arunachala

Date d'inscription : 06/09/2019
Localisation : Loire

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Jeu 19 Sep - 17:32

Bonjour Arunachala !

Merci pour ces rappels  Very Happy

(aviez-vous vu qu'il y a deux pages à ce sujet, dont la première parle notamment de certains textes que vous citez...  Wink )
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Deva asura

Message par Alfihar Dim 22 Sep - 16:43

@ Sowl
Il ne fait aucun doute que ce passage du Coran est une allusion au 2x7 manvantara qui constituent un kalpa, les données islamiques confirment les données hindoues, les derniers confirment les premiers.

Dans tous les récits mythologiques anciens en effet le chaos et les ténèbres précédent l'ordre et la lumière.
Pour ce qui concerne les devas R. Guénon a toujours précisé :
"Il est à peine besoin de rappeler que les Dévas, dans la tradition hindoue, sont en réalité l’exact équivalent des anges dans les traditions judaïque, chrétienne et islamique. Dans tous les cas, redisons-le encore, ce dont il s’agit peut être défini comme étant la partie d’une doctrine traditionnelle qui se réfère aux états informels ou supra-individuels de la manifestation, soit d’une façon simplement théorique soit en vue d’une réalisation effective de ces états" (Monothéisme et angélologie , Mélanges)
"Wa eç-çâffâti çaffan,
Faz-zâjirâti zajran,
Fat-tâliyâti dhikran…
(« Par ceux qui sont rangés en ordre,
Et qui chassent en repoussant,
Et qui récitent l’invocation…»)
(Qorân, XXXVII, 1-3.)
Dans le texte qorânique que nous avons reproduit ci-dessus, le terme aç-çâffât est considéré comme désignant littéralement les oiseaux, mais comme s’appliquant symboliquement aux anges (el-malâïkah) ; et ainsi le premier verset signifie la constitution des hiérarchies célestes ou spirituelles. Le second verset exprime la lutte des anges contre les démons, des puissances célestes contre les puissances infernales, c’est-à-dire l’opposition des états supérieurs et des états inférieurs ; c’est, dans la tradition hindoue, la lutte des Dêvas contre les Asuras, et aussi, suivant un symbolisme tout à fait semblable à celui auquel nous avons affaire ici, le combat du Garuda contre le Nâga, dans lequel nous retrouvons du reste le serpent ou le dragon dont il a été question tout à l’heure ; le Garuda est l’aigle, et, ailleurs, il est remplacé par d’autres oiseaux tels que l’ibis, la cigogne, le héron, tous ennemis, et destructeurs des reptiles" La langue des oiseaux René Guénon, Symboles fondamentaux de la Science sacrée, ch. VII
Enfin R. Guénon explique le fait que nécessairement les asuras précèdent les devas dans une note de son chapitre
du Symbolisme de la Croix, Chap. XXV : L’arbre et le serpent:
"On peut aussi rapporter ces deux aspects aux deux significations opposées que présente le mot Asura lui-même suivant la façon dont on le décompose : asura, « qui donne la vie » ; asura, « non-lumineux ». C’est dans ce dernier sens seulement que les Asuras s’opposent aux Dêvas, dont le nom exprime la luminosité des sphères célestes ; dans l’autre sens, au contraire, ils s’y identifient en réalité (d’où l’application qui est faite de cette dénomination d’Asuras, dans certains textes vêdiques, à Mitra et à Varuna) ; il faut bien prendre garde à cette double signification pour résoudre les apparences de contradictions auxquelles elle peut donner naissance. - Si l’on applique à l’enchaînement des cycles le symbolisme de la succession temporelle, on comprend sans peine pourquoi il est dit que les Asuras sont antérieurs aux Dêvas. Il est au moins curieux de remarquer que, dans le symbolisme de la Genèse hébraïque, la création des végétaux avant celle des astres ou « luminaires » peut être rattachée à cette antériorité ; en effet, d’après la tradition hindoue, le végétal procède de la nature des Asuras, c’est-à-dire des états inférieurs par rapport à l’état humain, tandis que les corps célestes représentent naturellement les Dêvas, c’est-à-dire les états supérieurs. Ajoutons aussi, à cet égard, que le développement de l’« essence végétative » dans l’Eden, c’est le développement des germes provenant du cycle antécédent, ce qui répond encore au même symbolisme."
Et dans la Grande triade:
"c’est pourquoi la tradition hindoue représente les Asuras comme antérieurs aux Dêvas, et décrit d’autre part la succession cosmogonique des trois gunas comme s’effectuant dans l’ordre tamas, rajas, sattwa, donc allant de l’obscurité à la lumière "



Alfihar
Alfihar
Modérateur

Date d'inscription : 22/10/2018

https://plus.google.com/u/0/109523290887187371021

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Deva asura

Message par Alfihar Dim 22 Sep - 17:02


Selon la mythologie indienne :
"Avant le barattage de l’océan sur le mont Mandara
sur la carapace d’une tortue, Kûrma (l’une des incarnations de Vishnou). Le grand serpent Vâsuki avait enroulé la partie centrale de son corps autour du
mont Mandara. Sur les 2 rives de cet océan se te tenaient les dieux (diras) et les non-dieux (asuras). Les premiers tenaient la tête du serpent, les autres la queue, chacun cherchant à attirer à lui le mont Mandara. Ainsi fut baratté
l’océan de lait (la voie lactée)
Ils prirent le serpent Vasuki (ou Sheshna) comme corde et tirèrent alternativement pour battre cet océan primordial. Ils tirèrent si bien que de l’écume, ils firent émerger de nombreux trésors, au nombre desquels Lakshmi,
la déesse de la fortune, Chandra, le dieu lune que Shiva mit dans sa chevelure, Airava, l’éléphant qui devient le véhicule d’Indra, Parijata, l’arbre du paradis qui
parfume le monde, ect, et le sage Dhanvantari (qui initiera la médecine ayurvédique) tenant une coupe pleine d’amrita (nectar divin) ! S’en suivit un pugilat entre dieux et asura pour s’emparer du nectar d’immortalité ! Les asura
s’en saisirent les premiers, mais Vishnu, sous les traits de la ravissante Mohini, les troubla et le leur ravit pour le donner aux dieux qui, ainsi, devinrent immortels ! "Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Amrita10
Alfihar
Alfihar
Modérateur

Date d'inscription : 22/10/2018

https://plus.google.com/u/0/109523290887187371021

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Dim 22 Sep - 19:15

Salam

@alfihar et Arunachala

Oui ce que vous dites par rapport à l'antériorité des ténèbres est bien pertinent. Cela est une autre raison pourquoi il me semble bien difficile de comprendre pourquoi Guénon a assimilé les Manvantaras antérieurs au nôtre avec les Swargas et ceux postérieurs avec les Pâtâlas...

Wa 'Llahu A'lam

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Arunachala Mar 24 Sep - 10:17

Bonjour à toutes et tous,
Cette lettre de René GUENON adressée à Ananda COOSMARASWAMY pourrait peut-être vous éclairer Sowl sur les différents points de vue du symbolisme des cycles cosmiques et sur leur apparente contradiction. Il faut également lire toute l’œuvre du Maître et essayer de se l’assimiler, cela est la base théorique indispensable pour une compréhension saine de ce qu’est la Tradition. Ensuite seulement vient le moment de trouver un Maître, quelle que soit la tradition particulière que vous aurez choisie, suivant vos prédispositions individuelles et les opportunités qui se présenteront à vous pour suivre une quête spirituelle.


Correspondance avec Ananda Coosmarawamy, lettre du 22 avril 1936 :

  Cela dit, je crois que, pour résoudre la principale difficulté que vous signalez, il faut distinguer nettement deux choses tout à fait différentes : d’une part, ce qui se rapporte à la marche même d’un cycle, c’est-à-dire au sens du développement d’un monde ; d’autre part, ce qui concerne les êtres qui sont manifestés dans ce monde, mais qui ne font en somme que le traverser sans lui être lié essentiellement ; l’état de ces êtres doit, d’une façon générale, être, à chaque moment, en conformité avec les conditions du monde considéré, donc plus spirituel au début et plus matériel à la fin. On pourrait dire que, au début, un monde est apte à fournir un terrain de manifestation à des êtres réellement plus “avancés” que ceux qui viendront ensuite ; je ne vois pas qu’il y ait là quelque chose de contradictoire. – D’ailleurs, la distinction que je viens de dire apparaîtra nettement si, par exemple, on considère ceci : quand on parle des cycles précédents le nôtre (il est bien entendu que cela doit s’entendre analogiquement et non dans un sens littéralement temporel), on les représente comme au-dessous ou en arrière de nous ; quand on parle des êtres nous précédant dans le parcours des cycles, on les représente au contraire forcément comme au-dessus ou en avant de nous ; et ceci se rapporte naturellement encore à l’opposition des Dêvas et des Asuras… J’ai dû écrire autrefois, sur ces sortes d’antinomies “cosmologiques”, quelque chose que je n’ai jamais publié, mais que je retrouverai sans doute parmi mes papiers, et que je pourrai peut-être reprendre un jour.



La paix et le salut sur vous.

Arunachala

Date d'inscription : 06/09/2019
Localisation : Loire

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mar 24 Sep - 11:48

Merci pour cet apport Arunachala Smile

Voici un lien vers la lettre : http://alsimsimah.blogspot.com/2014/02/rene-guenon-lettre-ak-coomaraswamy-du.html car je pense qu'il y a d'autres indications fort intéressantes dedans... Very Happy
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Jeu 26 Sep - 3:53

Salam

Merci beaucoup Arunachala! Je n'avais pas connaissance de cette lettre jusqu'à aujourd'hui. Cette manière de voir permet effectivment d'apporter un peu d'éclairage sur ces « antinomies » comme Guénon le dit... study

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Dim 25 Oct - 11:53

Sowl, je reviens sur une divergence que nous avions Alfihar, toi et moi en première page de ce sujet...  Wink

Tu disais que pour toi, les états non-manifestés ne sauraient aucunement entrer dans la manifestation universelle, ajoutant que "tout Kalpa (et donc à plus fortes raisons tout Manvantara), ne concerne que le manifesté car le non-manifesté est proprement au-delà de l'Existence".
Alors que pour moi, le Principe (Soi) contient (et manifeste) toutes les possibilités, qu'elles soient formelles ou au-delà.

Or dans le chapitre I du Symbolisme de la Croix, Guénon précise bien (à mon avis) qu'il ne faut pas se borner à la considération des "états manifestés" ou se limiter aux "individuels" :


  • « Aucune doctrine qui se borne à la considération des êtres individuels ne saura donc mériter le nom de métaphysique, quels que puissent être d’ailleurs son intérêt et sa valeur à d’autres égards; une telle doctrine peut toujours être dite proprement « physique », au sens originel de ce mot, puisqu’elle se tient exclusivement dans le domaine de la « nature », c’est-à-dire de la manifestation, et encore avec cette restriction qu’elle n’envisage que la seule manifestation formelle, ou même plus spécialement un des états qui constituent celle-ci. »

   

Selon moi, il y a certes la manifestation formelle et celle informelle, mais toutes deux entrent dans l'Existence Universelle et donc comme le précise Guénon plus loin :


  • « Le "Soi" est ainsi le principe par lequel existent, chacun dans son domaine propre, que nous pouvons appeler un degré d’existence, tous les états de l’être ; et cela doit s’entendre, non seulement des états manifestés, individuels comme l’état humain ou supra-individuels, c’est-à-dire, en d’autres termes, formels ou informels, mais aussi, bien que le mot « exister » devienne alors impropre, des états non manifestés, comprenant toutes les possibilités qui, par leur nature même, ne sont susceptibles d’aucune manifestation, en même temps que les possibilités de manifestation elles-mêmes en mode principiel (...)  

    Lorsque nous parlerons de l’Existence, nous entendrons donc par là la manifestation universelle, avec tous les états ou degrés qu’elle comporte, degrés dont chacun peut être désigné également comme un «monde », et qui sont en multiplicité indéfinie (...) l’Existence universelle n’est rien d’autre que la manifestation intégrale de l’Être, ou, pour parler plus exactement, la réalisation, en mode manifesté, de toutes les possibilités que l’Être comporte et contient principiellement dans son unité même.

    D’autre part, pas plus que l’unité de l’Être sur laquelle elle est fondée, cette « unicité » de l’Existence (...), n’exclut la multiplicité des modes de la manifestation ou n’en est affectée, puisqu’elle comprend également tous ces modes par là même qu’ils sont également possibles, cette possibilité impliquant que chacun d’eux doit être réalisé selon les conditions qui lui sont propres.

    Il résulte de là que l’Existence, dans son « unicité », comporte, comme nous l’avons déjà indiqué tout à l’heure, une indéfinité de degrés, correspondant à tous les modes de la manifestation universelle ; et cette multiplicité indéfinie des degrés de l’Existence implique corrélativement, pour un être quelconque envisagé dans sa totalité, une multiplicité pareillement indéfinie d’états possibles, dont chacun doit se réaliser dans un degré déterminé de l’Existence. »

   

Pour aide si besoin, je remets ce schéma (avec toutes les restrictions d’usage puisqu’il s’agit d’un support personnel) :

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Etats_10


Tu pourrais certes m’objecter qu'une fois dans les états non manifestés la notion de temps et d'espace propre aux états individuels n'existe plus et que cela peut paraître en dehors de tout déroulement cyclique (donc du Manvantara et du Kalpa).

Je crois que le Principe suprême étant le "régisseur" de tous les états de l'Être, il ne peut être « en-dehors » du Kalpa, même si les « conditions » changent, c’est sûr, et sont difficilement imaginables pour nous, humains.
Mais si les conditions changent, cela est aussi vrai de tous les états (même non individuels) qui ont des conditions qui leur sont propres. La succession temporelle n’a pas à être envisagée ici je pense, car celle-ci ne concerne qu’un mode spécial de la manifestation. En dehors, il s’agirait plutôt d’un rapport de causalité :


  • « Ce rapport causal n’étant pas et ne pouvant pas être un rapport de succession, l’effectuation doit être envisagée ici essentiellement sous l’aspect extratemporel, et cela d’autant mieux que le point de vue temporel, spécial à un état déterminé d’existence manifestée, ou plus précisément encore à certaines modalités de cet état, n’est en aucune façon susceptible d’universalisation. La conséquence de ceci, c’est que cet instant métaphysique, qui nous paraît insaisissable, puisqu’il n’y a aucune solution de continuité entre la cause et l’effet, est en réalité illimité, donc dépasse l’Être, comme nous l’avons établi en premier lieu, et est coextensif •à la Possibilité totale elle-même ; il constitue ce qu’on peut appeler figurativement un « état de conscience universelle », participant de la « permanente actualité » inhérente à la « cause initiale » elle-même.  » (Les États multiples, chap. XVIII)


Cependant, Guénon précise aussi qu’il existe des « conditions qui, dans d’autres états d'existence, peuvent correspondre analogiquement à ce qu’est le temps dans l’état humain » (chap. XI).

Pour ta phrase : « les états non-manifestés ne sauraient aucunement entrer dans la manifestation universelle », si on admet que le Manvantara précédent était celui des Anges, il s’agit pourtant bien d’un état supra-individuel. Certes, pas encore un état non-manifesté, mais bien dans le domaine informel. Et tu sembles bien inclure ce domaine quand tu ajoutes : "tout Kalpa (et donc à plus fortes raisons tout Manvantara), ne concerne que le manifesté car le non-manifesté est proprement au-delà de l'Existence".

Or, dans les états multiples (chap. « Notion métaphysique de la liberté »), Guénon précise que la Possibilité universelle inclut à la fois l’Être et le Non-Être.

Et on a vu qu'il prévient : « Lorsque nous parlerons de l’Existence, nous entendrons donc par là la manifestation universelle »
Il conclut (dans les États multiples, chap. XI) : « Les cycles cosmiques ne sont pas autre chose que les états ou degrés de l'Existence universelle »

Voilà pourquoi je crois que quel que soit l’état envisagé (principiel, supra-individuel, subtils, grossiers...), il appartient à la manifestation universelle et reste « soumis » aux cycles cosmiques.

Dans ce Manvantara, si l’homme arrive à rejoindre le centre de son état, il se retrouve donc non seulement au point de « jonction » avec l’axe vertical de son « cycle », mais il parvient également au sûtrâtmâ, le lien qui unit les différents mondes par leur centre dans la chaîne totale des cycles/mondes (RG, Symboles de la Science sacrée, "Liens et nœuds"). C’est alors qu’il peut faire partie des « germes du cycle futur ».


  • « Ce qu’il importe de remarquer encore, c’est que la « chaîne » ne peut être parcourue en réalité que dans un seul sens, correspondant à ce que nous avons appelé la direction ascendante de l’axe ; ceci est particulièrement net lorsqu’on fait usage d’un symbolisme temporel, assimilant les mondes ou les états d’existence à des cycles successifs, de telle sorte que, par rapport à un état donné, les cycles antérieurs représentent les états inférieurs et les cycles postérieurs les états supérieurs, ce qui implique que leur enchaînement doit être conçu comme irréversible. »  RG, Les cycles cosmiques


Faisant écho au passage cité plus haut (issu du Symbolisme de la Croix), Guénon le répète en le précisant dans « l’Homme et son devenir » :


  • « Le "Soi" est ainsi le principe par lequel existent, chacun dans son domaine propre, tous les états de l’être ; et ceci doit s’entendre, non seulement des états manifestés dont nous venons de parler, individuels comme l’état humain ou supra-individuels, mais aussi, bien que le mot "exister" devienne alors impropre, de l’état non-manifesté, comprenant toutes les possibilités qui ne sont susceptibles d’aucune manifestation, en même temps que les possibilités de manifestation elles-mêmes en mode principiel »


Dans la chaîne des Mondes, par le lien du Sûtrâtmâ, tous les états sont unis entre eux et reliés au Principe, le Soi. Mais rien ne peut se concevoir en-dehors des cycles cosmiques (Manvantara ou Kalpa ou même cycles secondaires) car cela supposerait que quelque chose pourrait « être » en dehors de l’Existence universelle et donc sans son principe.


Voilà où j’en suis de mes recherches sur le sujet...  Very Happy
Bien entendu je ne cherche pas à convaincre que "j'ai raison" mais je veux juste tenter d'éclaircir ce point sur lequel nous ne sommes pas d'accord Alfihar, toi et moi ce qui me "tracasse"...  study

Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Mar 27 Oct - 14:16

Salam Ligeia

À reconsidérer cela, je crois vraiment qu'il n'y qu'une divergence d'expression superficielle entre nous et que nos conceptions restent similaires... Tout ce que tu as cité de Guénon me semble parfaitement clair et cohérent avec ce que je disais plus haut.

Peut-être que certaines expressions n'évoquent pas exactement la même chose pour nous. En tout cas, tentons de clarifier un peu la chose.

Bien évidemment je n'entendais jamais affirmer que la manifestation soit « séparée » d'une quelconque façon du Principe, ce qui serait absurde. Lorsque j'emploie l'expression « Manifestation universelle » j'entends par là les « trois mondes » mais je crois que pour toi, cela est synonyme de la « Possibilité universelle » ? Une transposition peut effectivement être effectuée mais je préfère, pour ma part, utiliser le terme « Réalité totale » (évoquant ici l'adéquation entre le possible et le réel) pour cette dernière. Il n'y a aucune séparation au sein de cette Réalité unique, seulement des « domaines » ou des degrés plus ou moins limités/éloignés du Soi.

Comme Guénon le dit, « l’Existence universelle [synonyme pour moi de Manifestation universelle]  n’est rien d’autre que la manifestation intégrale de l’Être », or, au delà de l'Être, il y a le Non-Être. Les possibilités de non-manifestation se situent au degré du Non-Être, et, d'ailleurs, si elles se manifesteraient, elles ne seraient plus des états non-manifestés non?

Pour mieux concevoir tout cela, tentons maintenant de le figurer par une image (qui restera imparfaite) : imaginons un cercle qui possède inscrit en son sein trois autres cercles concentriques (pour garder la chose simple). Le centre représente le Soi, le « Zéro métaphysique » qui est un « Vide plein », contenant en lui, comme tu le dis toutes les possibilités sans exception. De par son « rayonnement », le centre réalise le cercle. Pour employer le langage de la tradition islamique, les rayons seront les attributs ou les « Noms divins » qui sont le « tissu », la « toile de fond » de la Réalité. Par eux, tout se manifeste, tout n'est que la production de leurs effets, alors qu'eux-mêmes restent toujours non-manifestés. Le premier cercle, celui le plus près du centre (qui apparaît le plus petit mais qui est est en réalité le plus grand) correspondra au domaine principiel de non-manifestation. Le cercle suivant correspondra au domaine informel/angélique, et c'est à partir de ce moment qu'on entre dans le domaine de la manifestation proprement dite ou de l'Existence. Les deux derniers cercles correspondront aux domaines subtiles et corporels. Le cercle de la manifestation corporelle est le plus éloigné du centre et, même s'il apparaît comme le plus grand dans la représentation, il est en réalité le plus petit, c'est-à-dire que dans ce domaine n'entre qu'une partie infime de la Possibilité Universelle qui est représentée ici par l'ensemble de la figure. Maintenant, on peut voir par cette figuration que tout point, où qu'il se situe, est une « expression » ou un « reflet » du Centre. Il est donc partout et nulle part à la fois puisqu'il n'apparaît jamais tel qu'Il est en Lui-même mais seulement sous une de ses quelconques modalités. Ainsi toute possibilité de manifestation « exprime » une possibilité de non-manifestation de manière partielle.

Étayons cela avec d'autres exemples. Guénon rappelle :

« En tous cas, on peut trouver, dans ce que nous venons de dire, l’indication de trois sens superposés, se référant respectivement aux trois degrés fondamentaux de la manifestation (informelle, subtile et grossière), qui sont désignés comme les « trois mondes » (Tribhuvana) par la tradition hindoue. – Ces trois mondes figurent aussi dans la Qabbalah hébraïque sous les noms de Beriah, Ietsirah et Asiah ; au-dessus d’eux est Atsiluth, qui est l’état principiel de non-manifestation. »

Il mentionne aussi, au chapitre XVI, de l'Homme et son devenir, que « Veille, rêve, sommeil profond, et ce qui est au delà, tels sont les quatre états d’Âtmâ ; le plus grand (mahattara) est le Quatrième (Turîya). Dans les trois premiers, Brahma réside avec un de ses pieds ; il a trois pieds dans le dernier ». Ainsi, les proportions établies précédemment à un certain point de vue se trouvent renversées à un autre point de vue : des quatre « pieds » (pâdas) d’Âtmâ, les trois premiers quant à la distinction des états n’en sont qu’un pour l’importance métaphysique, et le dernier en est trois à lui seul sous le même rapport. Si Brahma n’était pas « sans parties » (akhanda), on pourrait dire qu’un quart de Lui seulement est dans l’Être (y compris tout ce qui en dépend, c’est-à-dire la manifestation universelle dont il est le principe), tandis que Ses trois autres quarts sont au delà de l’Être. Ces trois quarts peuvent être envisagés de la façon suivante : 1° la totalité des possibilités de manifestation en tant qu’elles ne se manifestent pas, donc à l’état absolument permanent et inconditionné, comme tout ce qui est du « Quatrième » (en tant qu’elles se
manifestent, elles appartiennent aux deux premiers états ; en tant que « manifestables », au troisième, principiel par rapport à ceux-là) ; 2° La totalité des possibilités de non-manifestation (dont nous ne parlons d’ailleurs au pluriel que par analogie, car elles sont évidemment au delà de la multiplicité, et même au delà de l’unité) ; 3° enfin, le Principe Suprême des unes et des autres, qui est la Possibilité Universelle, totale, infinie et absolue. »

Je ne sais pas si par cela tu commences à comprendre comment je conçois la chose? Rien n'est « en dehors » du Principe; mais beaucoup de possibilités sont toutefois « au-delà » de l'Existence et de ses conditions limitatives. Aussi, je ne saurais admettre que les états de non-manifestation soient affectés par les conditions propres à la manifestation comme le temps. Je rappelle que les états angéliques, étant manifestés, sont quand même situés dans une certaine « durée » qui correspond analogiquement à ce qu'est le temps dans l'état humain. Comme il a été dit plus haut, les possibilités de non-manifestation étant « à l’état absolument permanent et inconditionné » ne peuvent être affectées par une condition ou changement quelconque. Le temps/durée/succession impliquant changement et modification, cela est impossible.

En espérant que cela soit un peu plus clair! Mais bon, comme je l'ai dit au début je crois que ta conception n'est pas très différente de la mienne et qu'il s'agit seulement de différences d'expression.

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mar 27 Oct - 16:43

Merci pour ta réponse Sowl !

Sans doute as-tu raison, il ne s'agit que d'emploi de termes différents...  Wink
Et je pense même savoir où nous divergeons "de façade", c'est sur le comment il faut entendre les termes "Être" et "Existence"....

Déjà on peut préciser un point : quand tu parles de "Réalité totale", on peut dire que tu fais allusion à la Délivrance, à "l'Homme Universel" au sens où l'entend Guénon, c'est bien cela ?
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Mer 28 Oct - 2:13

Ligeia a écrit:Déjà on peut préciser un point : quand tu parles de "Réalité totale", on peut dire que tu fais allusion à la Délivrance, à "l'Homme Universel" au sens où l'entend Guénon, c'est bien cela ?

Tout à fait, du point de vue de la réalisation on peut dire que la ''Réalité totale'' s'actualise dans la Délivrance plénière qui culmine dans la « Réalisation descendante » où Atma est connu à la fois comme non-manifesté et manifesté, comme Purushottama qui est au-delà de cette dualité. Cette réalisation totale est effectivement celle de l'Homme universel.

Mais dis moi qu'entends tu exactement par « Être » et « Existence »?

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mer 28 Oct - 15:42

Bon, on avance donc.... Very Happy

J'ai bien compris ta métaphore avec les cercles concentriques...  Wink
Notre seule différence est que je crois qu'un être ayant réalisé effectivement un état "non-manifesté" ou inconditionné, est tout de même "inclut" dans la manifestation universelle et dans le cycle cosmique dont il dépend.

Je m'attache en effet à ces deux termes (Être et Existence) à cause de cette phrase qui me semble résumer notre difficulté à se comprendre : "l’Existence universelle [synonyme pour moi de Manifestation universelle]  n’est rien d’autre que la manifestation intégrale de l’Être », or, au delà de l'Être, il y a le Non-Être. Les possibilités de non-manifestation se situent au degré du Non-Être, et, d'ailleurs, si elles se manifesteraient, elles ne seraient plus des états non-manifestés non ?"

Que l'Existence universelle corresponde à la manifestation universelle, oui nous sommes d'accord aussi, de même sur le fait qu'il s'agisse donc de toutes les possibilités (états/degrés) de l'Être.
Ce terme "Existence" est délicat en effet à cause du sens profane qu'on lui donne désormais et Guénon l'a souligné aussi même s'il a continué à l'utiliser. Puisque nous sommes d'accord sur sa signification métaphysique, autant employer le terme de "Manifestation universelle" si tu es d'accord.

D'autre part, de ce que tu as confirmé hier sur l'Homme universel et la Délivrance, nous sommes d'accord aussi (dans le sens nous comprenons la même chose) sur cette phrase de RG :  
"La réalisation effective des états multiples de l’être se réfère à la conception de ce que différentes doctrines traditionnelles, et notamment l’ésotérisme islamique, désigne comme l’« Homme Universel" (Symbolisme de la croix, chap. II)

Avec cette restriction toute fois que la Délivrance (moksha) est encore au-delà de l'Homme Universel (dharma).

Partant de là, es-tu d'accord avec le fait qu'on peut aussi associer ce but ultime de toute initiation (la Délivrance) à Paramâtmâ (le Principe Suprême) et au "Soi" ?

Note : Guénon en dit ceci dans Etudes sur l'Hindouisme (chap. III) :

  • "Tels seront donc ces six degrés préparatoires que devra traverser successivement celui qui suit cette voie de « dissolution », s’affranchissant ainsi graduellement des différentes conditions limitatives de l’individualité, avant d’atteindre l’état supra-individuel où pourra être réalisée, dans la Conscience pure (Chit), totale et informelle, l’union effective avec le Soi suprême (Paramâtmâ), union dont résulte immédiatement la « Délivrance » (Moksha)."



Pour le reste, je continue à étudier les textes parce que je découvre d'autres choses en même temps qui n'étaient pas claires pour moi...  Very Happy
Vais prendre un peu de temps pour méditer tout cela si ça ne t'embête pas d'attendre un peu.  study
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Jeu 29 Oct - 14:15

Salam Ligeia

Pas de soucis Smile ! J'insère tout de même quelques remarques qui pourront peut-être aider dans notre réflexion.

Ligeia a écrit:Que l'Existence universelle corresponde à la manifestation universelle, oui nous sommes d'accord aussi, de même sur le fait qu'il s'agisse donc de toutes les possibilités (états/degrés) de l'Être.

Oui, mais situerais-tu le Non-Être au sein de cette manifestation?

Je ne crois pas comprendre ce que tu veux dire par « la Délivrance est encore au-delà de l'Homme universel » ? Cela n'est que partiellement vrai car comme Guénon le rappelle, « cette notion [de l'Homme universel] peut d’ailleurs être envisagée à différents degrés et avec des extensions diverses, la même analogie demeurant valable dans tous ces cas [...] En ce sens, et si l’on se réfère à ce que nous rappelions tout à l’heure, la conception de l’« Homme Universel » s’appliquera tout d’abord, le plus ordinairement, à l’ensemble des états de manifestation ; mais on peut la rendre encore plus universelle, dans la plénitude de la vraie acception de ce mot, en l’étendant également aux états de non-manifestation, donc à la réalisation complète et parfaite de l’être total, celui-ci étant entendu dans le sens supérieur que nous avons indiqué précédemment, toujours avec la réserve que le terme « être » lui-même ne peut plus être pris alors que dans une signification purement analogique. ».

Dans ce dernier cas, la Délivrance n'est pas au-delà de l'Homme Universel mais elle est sa réalisation même.

Ligeia a écrit:Partant de là, es-tu d'accord avec le fait qu'on peut aussi associer ce but ultime de toute initiation (la Délivrance) à Paramâtmâ (le Principe Suprême) et au "Soi" ?

Tout à fait puisque la Délivrance consiste essentiellement en la réalisation de l'Identité Suprême. « Tu es Cela » comme disent les hindous. Cette « Identité Suprême » est d'ailleurs identique à la réalisation de l'Homme Universel : « On doit comprendre dès maintenant que la totalisation effective de l’être, étant au delà de toute condition, est la même chose que ce que la doctrine hindoue appelle la ''Délivrance'' (Moksha), ou que ce que l’ésotérisme islamique appelle l’ ''Identité Suprême'' ».

« [...] mais il est facile de comprendre que ce dont il s’agit ici n’est autre que l’Union même ou l’« Identité Suprême », obtenue dans et par la réalisation complète et totale de ce que d’autres traditions appellent l’« Homme Universel », car le Yogî, au vrai sens de ce mot, ou l’« homme transcendant » (tchen-jen / cheun-jen) du Taoïsme, est aussi identique à l’« Homme Universel ».


Tu peux voir que ces différentes notions renvoient donc en fait à la même chose. C'est seulement si on considère l'Homme Universel à un degré moindre qu'on peut véritablement dire que, dans ce cas, l'état en question est en deçà de la Délivrance.

Ligeia a écrit:Notre seule différence est que je crois qu'un être ayant réalisé effectivement un état "non-manifesté" ou inconditionné, est tout de même "inclut" dans la manifestation universelle et dans le cycle cosmique dont il dépend.

Mais bien sûr! C'est ce que je pense aussi. Mais il est très important de garder en tête qu'un être réalisé ne s'identifie plus aucunement à l'état humain. Il est en pleine possession de celle-ci mais ses limitations ne l'affectent aucunement. « Maître de plusieurs états par le simple effet de sa volonté, le Yogî n’en occupe qu’un seul, laissant les autres vides du souffle animateur (prâna), comme autant d’instruments inutilisés ; il peut animer plus d’une forme, de la même manière qu’une seule lampe peut alimenter plus d’une mèche ». On ne peut même plus vraiment dire qu'un tel être soit vraiment humain; il n'apparait humain que pour nous. « C’est pourquoi il convient de réserver cette dénomination d’« homme transcendant » à celui qu’on a appelé parfois « homme divin » ou « homme spirituel » (cheun-jen), c’est-à-dire à celui qui, étant parvenu à la réalisation totale et à l’« Identité Suprême », n’est plus à proprement parler un homme, au sens individuel de ce mot, puisqu’il a dépassé l’humanité et est entièrement affranchi de ses conditions spécifiques, aussi bien que de toutes les autres conditions limitatives de quelque état d’existence que ce soit. »

Mais cet être ne peut se manifester par d'autres états que l'état humain (ou animal comme ce fut le cas pour certains avataras) dans notre degré d'existence, toute chose occupant le degré qui lui est propre. Tout ce qu'il peut faire c'est amener les « traces » si l'on peut dire des états supérieurs dans l'état humain et c'est ce que tout les envoyés divins ont fait.

Cela n'implique donc aucunement qu'un état non-manifesté soit ''inclus'' dans la manifestation universelle puisque l'être réalisé est en vérité au-delà de la manifestation, quoiqu'il puisse occuper un état manifesté sans que cela ne l'affecte en aucune façon. C'est un point assez subtil à comprendre... je t'invite à relire le chapitre XXIV de l'Homme et son devenir et le chapitre XVIII de la Grande Triade entre autres ou Guénon en parle un peu. Il y a aussi la correspondance avec le Dr Duby si je ne me trompe.

Wa 'Llahu A'lam

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Jeu 29 Oct - 16:29

Ce qu'il importe de comprendre dans tout ça, c'est que la manifestation universelle n'est qu'une « portion » somme toute assez restreinte de la Possibilité universelle comme la citation de Guénon sur les quatre états d'Atma plus haut permet de le comprendre.

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Jeu 29 Oct - 17:52

Wa alaykum assalam Sowl !

Je commence à comprendre mieux ce que tu me dis... je pense avoir fait une erreur et je crois savoir où.

Vais essayer de me dégager un peu de l'actu, malheureusement très chargée en ce moment  Rolling Eyes et je recommence la lecture des "Etats multiples".
Mais cette fois ci, en faisant table rase de ce que je croyais, pour mieux assimiler ce qui est dit RÉELLEMENT sans vouloir le faire coïncider avec mes pré-suppositions.

Espérons avec l'aide de Dieu que je puisse en retirer quelques nouvelles lueurs de compréhension...   Wink

Toujours est-il que mon "tableau" est inexact et pas assez précis. Comme j'ai encore besoin d'un support pour tenter de "naviguer" dans les états multiples, j'essaierai d'en faire un autre et tu me diras, si tu es d'accord, s'il est plus conforme.

Merci pour ta patience et tes partages. Vivement que Alfihar rentre, vous ne serez pas trop de deux pour m'épauler dans mon cheminement ! ^ ^
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Sowl Ven 30 Oct - 1:29

Salam Ligeia

Ça me ferait plaisir! J'admire ton attitude. Une brise d'air frais alors que la plupart des « traditionalistes » et autres sont plus têtus que des mules! C'est cette mentalité qu'il faut avoir pour cheminer réellement.

Qu'Allah t'assiste et te guide vers la compréhension juste!

Je te conseille toutefois d'essayer de continuer à couvrir un peu l'actualité car, comme tu l'as dit, elle est très chargée en ce moment et je suis certain que ton apport en aide beaucoup I love you .

Sowl

Date d'inscription : 10/07/2019

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Sam 31 Oct - 10:29

Merci Sowl...

Oui vais essayer de gérer les deux "approches". Wink
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mar 3 Nov - 11:17

A Alfihar et Sowl (et d'autres bien entendu !) :

Pour l'instant, je me suis concentrée sur "Les états multiples de l’Être".  
https://electrodes.files.wordpress.com/2008/12/guenon-1932-les-c3a9tats-multiples-de-lc3aatre.pdf (pour que nous ayons les mêmes références de pages si besoin)

De toutes façons, si cette approche plus détaillée est juste, elle ne sera que confirmée par ce que je pourrais lire dans les autres ouvrages.  Wink


Tout est compris dans l’Infini métaphysique (le « Tout »). C’est « la notion la plus primordiale de toutes » (p.5).

Dans ce Tout est inclut la Possibilité universelle avec cette précision toutefois qu’elle ne peut pourtant pas être elle-même limitée :

  • « la Possibilité universelle et totale, qui n’est ainsi que ce que nous pouvons appeler un aspect de l’Infini, dont elle n’est distincte en aucune façon ni dans aucune mesure (...) la Possibilité universelle est infinie ou illimitée, il faut entendre par là qu’elle n’est pas autre chose que l’Infini même, envisagé sous un certain aspect, dans la mesure où il est permis de dire qu’il y a des aspects de l’Infini. » (p. 8 )



La Possibilité universelle comporte deux domaines (ceux que Leibnitz appellent « possibles » et « compossibles ») : l’Être et le Non-Être.

  • « la Possibilité universelle contient nécessairement la totalité des possibilités, et on peut dire que l’Être et le Non-Être sont ses deux aspects : l’Être, en tant qu’elle manifeste les possibilités (ou plus exactement certaines d’entre elles) ; le Non-Être, en tant quelle ne les manifeste pas. » (p. 16)



Le Non-Être est, si j’ai bien compris, non seulement la totalité des « possibilités de non-manifestation » (p. 12), l’inconditionné, mais aussi celles qui sont manifestables mais « non encore manifestées » :

  • « Ajoutons que le non-manifesté comprend ce que nous pouvons appeler le non-manifestable, c’est-à-dire les possibilités de nonmanifestation, et le manifestable, c’est-à-dire les possibilités de manifestation en tant qu’elles ne se manifestent pas, la manifestation ne comprenant évidemment que l’ensemble de ces mêmes possibilités en tant qu’elles se manifestent » (p. 16)  



L’Être est le principe de la manifestation et il comprend toutes les possibilités de manifestations qui seront autant de degrés de l’Existence universelle.
Il n’est pas infini puisqu’il « ne coïncide pas avec la Possibilité totale » (p. 15)

Mais il faut noter que si le domaine de l’Être se rapporte à la manifestation, en revanche en tant que principe, l’Être lui-même appartient au Non-Être car non-manifestable :

  • « L’Être contient donc tout le manifesté ; le Non-Être contient tout le non-manifesté, y compris l’Être lui-même » (p. 16)




Est-ce que nous sommes d’accord sur ces quelques points de départ ?  Very Happy


Il sera difficile de "schématiser" ces notions même avec toutes les précautions d'usage...  pale
Je ne vois pas trop comment rendre "géométriquement explicite" ce dont il est question !  

Par exemple, le fait qu'on puisse dire que l'Être est "inférieur" au Non-Être si on les distingue l'un de l'autre vu que ses "extensions" sont plus limitées (et alors, selon ce point de vue, ils se limiteront donc mutuellement), mais en revanche c'est uniquement leur réunion qui seule pourra être identique à la Possibilité universelle et exprimer l'infinité. Ce n'est donc pas le Non-Être tout seul qui peut être considéré comme incluant tout.
Si je prends un exemple, le blanc (Non-Etre) et le noir (Etre) donneront le gris (la Possibilité). Mais chacun a sa réalité, le noir n'est pas le blanc, et inversement même si l'on pourrait dire que le blanc est la somme de toutes les couleurs ; mais ni le blanc ni le noir n'ont une quelconque "suprématie" sur l'un sur l'autre et seule leur "somme" donnera le gris.

Mais je verrai cela plus tard....  Wink
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Ligeia Mar 3 Nov - 14:36

Je rajoute une question...

Peut-on dire que le "zéro" symboliserait l'Infini métaphysique, le "un" la Possibilité universelle, et le "trois", l'Etre et le Non-Etre rattaché au Principe qui leur a donné "naissance".
Donc le "deux" ne peut pas réellement exister...
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Manvantaras et les états multiples de l'Être  - Page 2 Empty Re: Manvantaras et les états multiples de l'Être

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum