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L'intégrité islamique (extraits)

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Message par Ligeia Sam 17 Oct - 11:48

Charles-André Gilis - L’intégrité islamique (extraits)

L’ouvrage est disponible ici : https://www.leturbannoir.com/produit/lintegrite-islamique-ni-integrisme-ni-integration/


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Extraits :

Droits de Dieu et droits de l’homme


[*]« L’idéologie "humaniste" du monde moderne reflète cette incapacité sous une modalité hypocrite et profane prétendant intégrer la religion sous toutes ses formes dans la doctrine antitraditionnelle des « droits de l’homme ». Le témoignage que le Très-Haut enjoint aux musulmans de porter parmi les hommes a pour but principal de veiller au respect du Droit sacré, mais il va de soi que, dans les diverses alliances qui fondent les législations traditionnelles, les deux « parties » ne sont pas égales. Allâh est la seule réalité véritable et rien n’existe en dehors de Lui. Comment pourrait-Il conclure un pacte ? Tout le Droit sacré est en Dieu et pour Dieu. Dieu détient par principe tout le droit, et n’a nul besoin des hommes pour le faire respecter. En revanche, l’homme n’a d’autres droits que ceux que Dieu lui accorde. Il n’y a pas, et il ne saurait y avoir de « droits de l’homme » en dehors du Droit de Dieu. (...)

La conception moderne des droits de l’homme est un déni du Droit de Dieu et des pactes sacrés. Dans ces conditions, que peut bien signifier le droit reconnu à tout homme de pratiquer la religion de son choix, sinon que les hommes d’aujourd’hui ignorent ce qu’est véritablement une religion, et qu’ils ne peuvent envisager les formes traditionnelles autrement qu’en les réduisant au degré des préférences individuelles. De là vient l’illusion de ceux qui s’imaginent que la religion est une option d’adulte et qui veulent interdire toute forme d’enseignement traditionnel à l’enfant incapable de juger par lui-même, sous prétexte que ce serait abuser de sa faiblesse.
Cette aberration découle de l’erreur fondamentale qui consiste à considérer la religion comme une affaire individuelle subordonnée à l’usage de la raison. Elle témoigne d’une méconnaissance totale de la nature divine des formes révélées. La science sacrée dépasse immensément les lignes étroites de la connaissance rationnelle et c’est en vérité abuser de la faiblesse de l’enfant que vouloir, dès son plus jeune âge, lui imposer ces limites. (...) Le nouveau-né est demeuré plus proche de son Seigneur que ne l’est l’adulte. L’enfance qui est de nature primordiale comme la pluie, comporte une bénédiction qui lui est propre. C’est ce qui justifie et explique le symbolisme de la « Sainte Enfance » et la parole du Christ : « si vous n’êtes pas comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ».

Les droits de l’homme en général, le droit de pratiquer la religion de son choix en particulier, sont des machines de guerre utilisées contre l’ordre traditionnel. C’est pour les combattre que la communauté islamique doit porter témoignage et mener la « grande guerre sainte », celle où l’homme sacrifie son âme pour dire la vérité, la justice et le droit. L’usage fait en France de la notion de laïcité illustre de manière typique l’agressivité et l’ignorance moderniste à l’égard de toute manifestation de piété et de foi. Le fait que cette intolérance vise avant tout l’islâm et la communauté islamique confirme encore le rôle spécial qui incombe à ce dernier de veiller au respect de la vérité et de l’ordre traditionnel, et de les défendre en toutes circonstances contre la rancœur de ceux dont elle met à nu la mesquinerie et les contradictions. »


La Grande peur de l’Occident.

Les accusations de fanatisme et d’intolérance portées contre les musulmans trahissent, par leur outrance, un sentiment de crainte. Le monde moderne s’acharne contre l’islâm parce qu’il en a peur. On a trop tendance à expliquer celle-ci par des raisons subalternes, accompagnées d’amalgames commodes. On évoque le terrorisme et l’ « arme du pétrole » qui visent avant tout le monde arabe.
Rappelons au passage que la tradition islamique ne peut être assimilée à ce dernier. Assurément arabe par la langue de la révélation et la constitution humaine du Prophète, elle n’est nullement solidaire de ce que l’on appelle communément la civilisation « arabo-islamique ». Sa vocation universelle implique une certaine indépendance à l’égard des limitations inhérentes à son milieu ethnique originel, comme Ibn Arabî l’indique à l’occasion de manière discrète (16). Si les craintes de l’Occident n’avaient pas de causes autrement plus profondes, il aurait tôt fait de se rassurer et non sans raison. Les moyens visibles d’une guerre qui se prétend « sainte », mais qui a peu en commun avec le « jihâd » véritable, peuvent toujours être combattus par des moyens du même ordre.
L’Occident dispose de la force et d’une organisation suffisante pour circonscrire ce qui s’oppose à lui, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. S’il a peur, c’est parce qu’il commence à comprendre, même s’il refuse encore à l’admettre (17), que la voie du modernisme et du « progrès » proclamé l’a mené à une impasse ; c’est-à-dire : parce qu’il est fondé, tout entier et dès l’origine, sur une erreur, le monde moderne a peur de la vérité ; parce qu’il se nourrit d’illusions, il a peur d’une réalité dont l’essence est divine ; parce qu’il a négligé le Dépôt de confiance (amâna) (18) que Dieu a confié à l’homme, il a peur de voir que celui-ci ne maîtrise plus son destin ; parce qu’il a trahi les alliances traditionnelles, il a peur d’être sanctionné et châtié. Telles sont les raisons profondes, en grande partie mal perçues, qui explique sa peur de l’islâm.

16) Cf. notre étude sur La petite fille de neuf ans.
17) Par exemple en promouvant l’idée, typiquement antéchristique d’une « conquête de l’espace ».
18) Cf. Cor.33.72.



L’affaiblissement des formes traditionnelles.

Le premier, René Guénon a montré que la civilisation moderne était condamnée à périr.
En 1927, dans La Crise du Monde Moderne, il écrivait :

  • « Il serait assez logique que les idées que les Occidentaux ont répandues se retournent contre eux, car elles ne peuvent être que des facteurs de division et de ruine ; c’est par là que la civilisation moderne périra d’une façon ou d’une autre ; peu importe que ce soit par l’effet des dissensions entre les Occidentaux, dissensions entre nations ou entre classes sociales, ou, comme certains le prétendent, par les attaques des Orientaux « occidentalisés », ou encore à la suite d'un cataclysme provoqué par les « progrès de la science »; dans tous les cas, le monde occidental ne court de dangers que par sa propre faute et par ce qui sort de lui-même. »

Depuis, trois quart de siècles ont passé. A cette époque, l’illusion du progrès s’étendait à tous les domaines : scientifique, économique, et même politique grâce aux fameux « droits de l’homme ». La marche vers un avenir radieux justifiait le pire, mais nourrissait l’espoir. A présent, le doute s’est insinué. On a peur car on devine que l’on s’est trompé ; pourtant, il faut continuer, car rien ne peut plus arrêter la machine infernale.
C’est la fuite en avant dont les justifications, de plus en plus hasardeuses, ont cessé d’être crédibles. Pour remédier aux déséquilibres, il faut en créer d’autres, toujours plus grands, jusqu’à la catastrophe finale dont les enseignements traditionnels affirment qu’elle sera soudaine et brutale. Sa venue est certaine, mais nul ne sait quand et comment elle se produira.


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Message par Ligeia Sam 17 Oct - 11:56

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La duperie de l’intégration.

Ce qui précède montre bien qu’aucune autre forme traditionnelle ne peut prétendre exercer la fonction eschatologique que Dieu a assignée à l’islâm. Il n’y a, et il ne saurait y avoir aucune contradiction avec le plan divin.
Toutefois, il ne s’agit pas de n’importe quel islâm, de n’importe quelle manière de comprendre et d’interpréter la révélation faite au Sceau des Prophètes. Il s’agit, répétons-le de l’intégrité islamique, qui comprend tous les aspects extérieurs et intérieurs de l’enseignement traditionnel. Face aux prétentions infondées et agressives du monde moderne, une grande pureté est nécessaire, aussi bien dans l’intention que dans les moyens utilisés, ainsi qu’une vue claire de ce qui est en jeu.

Avant d’étudier cette notion d’ « intégrité » il nous faut examiner sommairement deux positions considérées comme incompatibles : celle qui vise l’intégration de la communauté islamique à l’intérieur de l’idéologie moderniste, et celle de l’intégrisme.

La première reflète une vision progressiste où la démocratie et les droits de l’homme sont présentés comme des conquêtes sans précédent qu’il faut protéger contre l’islam traditionnel, assimilé à un système obscurantiste et rétrograde. Le progrès scientifique est là pour justifier et renforcer cette vision dans laquelle une question comme la légitimité du prêt à intérêt n’a même plus à se poser puisqu’il s’agit, pour les partisans de l’intégration, d’une conception religieuse d’un autre âge. L’islâm est fermement prié de renoncer au Droit de Dieu et aux droits qu’il tient de Dieu. Son enseignement doit être conforme à l’idéologie des droits de l’homme tandis que sa pratique rituelle est tolérée dans la mesure où elle n’est pas gênante, ni pour la « vie ordinaire » (23), ni pour les non-musulmans. Les exigences de la loi islamique à l’égard des autres religions (par exemple, l’interdiction qui leur est faite de construire des lieux de cultes en terre d’islâm) sont ignorées et combattues au nom d’un égalitarisme qui impose, par ailleurs, le calendrier chrétien comme une référence mondiale. L’intégration, c’est-à-dire l’adhésion à un tel crédo, censé être conforme aux normes de la raison humaine, est de toute évidence incompatible avec la religion.

On peut dire sans exagération que celui qui le professe est « banni de l’islâm », car Ibn Arabî emploie cette expression à propos de celui qui, disposant de moyens matériels pour accomplir le pèlerinage, le néglige néanmoins. Or, nous l’avons vu, c’est par ce rite annuel que la communauté islamique est investie de la charge de témoigner « en surveillant les hommes » (24).
Accepter l’intégration, c’est renoncer à porter ce témoignage et s’exposer à la même sanction. On peut voir par là le caractère équivoque de cette notion et des politiques fondées sur elle. L’Occident moderne prétendument « ouvert à l’autre » (25) n’a jamais voulu ou pu intégrer que ce qui lui ressemble. Hormis la satisfaction d’ambitions personnelles, on voit mal ce que les musulmans peuvent gagner en acceptant ce jeu de dupes.

23) Sur ce sujet, cf. René Guénon, L’illusion de la « vie ordinaire », chap.XV du Règne de la Quantité.
24) Cf. supra, p.20. 25) Il y aurait beaucoup à dire sur le caractère antitraditionnel de ce lieu commun. Les affinités spirituelles sont fondées sur ce qui est semblable et, métaphysiquement, sur ce qui est « un ».



Les illusions de l’intégrisme.

Face au monde moderne, l’intégrisme adopte une position apparemment opposée. Partant de l’idée que la communauté islamique ne peut être régie que par des musulmans, il cherche à conquérir le pouvoir par des moyens politiques (26).
Les partisans de cette idéologie espèrent ainsi promouvoir l’islâm : d’une part, en assurant la pratique de la religion dans les pays qu’ils contrôlent ; de l’autre, en établissant dans le monde une sorte de « tête de pont » en vue de défendre les intérêts des musulmans où qu’ils se trouvent et de préparer l’expansion progressive de l’islâm. Face aux équivoques et aux dérives des politiques d’intégration, l’idée intégriste a de quoi séduire de bons musulmans par l’indépendance qu’elle leur assure, puisqu’ils sont gouvernés par eux-mêmes, et non plus par d’autres.

Un examen plus attentif montre le caractère illusoire de cet avantage apparent. Pour que l’intégrisme corresponde à son but proclamé, il faudrait que ses défenseurs ne soient pas eux-mêmes corrompus, plus ou moins consciemment, par les conceptions antitraditionnelles du monde moderne. Pour commencer, la conquête du pouvoir implique de nos jours que l’on s’organise en parti et que l’on adopte les méthodes profanes de la vie partisane, qui sont aux antipodes de l’universalité islamique.
En cas de victoire, c’est pire encore. Comment préserver l’intégrité de l’islâm dans la gestion d’un État moderne, qu’il se proclame lui-même « islamique » ou non ? En tous domaines, c’est l’impasse et les contradictions. Tout d’abord, il n’y a pas d’État sans territoire. Un des dogmes du modernisme politique est le maintien de l’ « intégrité territoriale » génératrice d’innombrables conflits, aussi puérils que dangereux. Ce ne sont plus les « droits du Ciel » qu’il faut préserver, ni même ceux de la Terre, mais ceux qui découlent des divisions territoriales absurdes et arbitraires, ce qui est particulièrement flagrant quand celles-ci ont été établies par la colonisation. Un État islamique est, par essence un État universel, c’est-à-dire un État sans frontières.
A l’inverse, un État dont le territoire est défini par des frontières ne peut prétendre être un État islamique. Que dire, en outre de l’idée de nation qui, par les séparations et les passions qu’elle engendre, demeure un des pires instruments de la subversion contemporaine.
Citons ici simplement la parole d’un sage de notre temps qui disait : « A l’instant même où le Mahdi sera confirmé dans sa mission devant la Kaaba de la Mekke, les États et les régimes du monde islamique s’écrouleront comme des châteaux de cartes ». (...)

Ces quelques exemples montrent l’impossibilité de gouverner un État moderne de manière traditionnelle. Les intégristes qui acceptent des compromis dans tous ses domaines ne sont pas qualifiés pour représenter l’intégrité islamique. En définitive, les positions apparemment incompatibles de l’intégration et de l’intégrisme sont plus proches qu’il n’y paraît : la première accepte la domination du monde moderne de manière directe, la seconde de manière indirecte, c’est-à-dire par l’intermédiaire de musulmans dont la mentalité est affectée par le modernisme et qui, contrairement à ce qu’ils prétendent, ne peuvent parler au nom de l’islâm.

L’instauration d’un ordre traditionnel inspiré par l’intégrité islamique c’est le rétablissement du califat extérieur ; et c’est d’ailleurs pourquoi le Mahdi est appelé « le dernier des califes » (27). Son investiture ne sera pas le résultat d’une politique humaine, mais bien d’une intervention et d’une élection divines.

26) Les aspects religieux de l’intégrisme seront examinés plus loin ; cf. infra, p. 67, 73-74.
27) Cf. Les sept Etendards du Califat, chap.XXXVI.



L'intégrité islamique, c'est la sharî'a. Peu de notions sont aujourd'hui plus mal comprises que celle-ci. Épouvantail pour les partisans de l'intégration, elle trahi dans l'idéologie des intégristes une volonté de puissance. Les premiers voudraient séparer l'islâm de sa loi sacrée, ce qui est impossible ; les seconds cherchent à la mettre en application à l'intérieur des États modernes, ce qui ne l'est pas moins.
De nos jours, l'intégrité islamique est nécessairement marginale. Du reste, l'islâm n'est plus représenté extérieurement par une autorité quelconque, ce qui le rend insaisissable ; nulle puissance publique n'a le droit de parler en son nom.




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