Besson : le 5ème élément

Le 5éme élément est un film réalisé par Luc Besson (Le Grand Bleu, Nikita, Léon, Jeanne d’Arc, Lucy...) qui est sorti en 1997.
Je suppose que tout le monde connait l’histoire du film sinon, voir le résumé détaillé ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cinqui%C3%A8me_%C3%89l%C3%A9ment#Synopsis

Comme beaucoup de films de ce réalisateur, loin d’être le divertissement familial que l’on croit généralement, ce long métrage est truffé de détails symboliques et de parodies.
Cet article ne prétend pas en faire la liste exhaustive, mais juste attirer l’attention sur certains d’entres eux et montrer par là sa propagande anti-traditionnelle.

Ce sont les derniers développements envisagés par Ror qui m’ont poussée à rédiger ce décryptage ; il parlera sans doute plus à ceux qui  les ont vues.

Les personnages principaux sont Korben Dallas (Bruce Willis) et « Leeloominaï Lekatariba Lamina-Tchaï Ekbat De Sebat », alias Leeloo ( Milla Jovovich). A noter également, le prêtre « gardien du temple », Vito Cornelius et l’agent des forces du Mal sur Terre, Zorg (Gary Oldman).



Dés les premières minutes du film, le lien est établi avec la tradition égyptienne ; c’est dans un temple que des archéologues découvrent une fresque relatant une bataille entre « le Mal » et cinq éléments dont le central représente une forme humanoïde.
Il est précisé que l’arrivée du Mal est en relation avec un alignement planétaire ayant lieu tous les 5000 ans.



L’ancienne tradition égyptienne semble focaliser l’intérêt de beaucoup d’entreprises pseudo-initiatiques sans doute à cause du mystère qui l’entoure et de l’aspect « magique » qu’on lui attribue.
Qu’ils soient atlantéens ou égyptiens, les « restes » des traditions disparues fournissent la matière à nombres d’élucubrations.
L’idée que des E.T. aient pu être à l’origine de ces civilisations est largement propagée dans les productions modernes ; dans cet optique, leur soi-disant retour (celui des « grands blonds ») devra « lever le voile » et montrer qu’ils sont à l’origine du savoir de l’humanité...

On notera que dans ce film aussi, il s’agit de deux groupes d’extra-terrestres, l’un « gentil », les Mondo-Shawans (sinistres entités métalliques à la voix d'outre tombe), et les « méchants », les Mangalores, prétendant sauver la Terre pour les premiers et l’anéantir pour les seconds.



Cela pourrait renvoyer par conséquent aux « grands blonds » et « petits gris » ; mais surtout cela illustre le « piège à double détente » de l’Antéchrist qui se prétendra « sauveur » alors qu’il ne fera que concrétiser la chute.

Au sujet de l’astre noir qui apparaît subitement aux abords du système solaire d'une manière indéterminée et semble concentrer physiquement les forces maléfiques, il est dit « inerte, immobile, n'est pas assujetti à une quelconque rotation ou à une force de gravité ».
Autrement dit, cet astre serait indépendant les lois admises de la physique. Là aussi on pense directement à ce que nous a appris Ror dans sa dernière vidéo sur Px...

Il y a bien un ou des astres/comètes annoncés dans les prophéties et dans les écrits traditionnels ainsi que des phénomènes dans le ciel qui « déjoueront les prévisions des astronomes ».
Les hadiths parlent d’une double éclipse soleil-lune, du signe de la lune fendue et un autre, d’une « étoile brillante comme une lune » dont Jibril (Gabriel) modifierait la course vers la Terre.
Certains y verront la confirmation des signes divins annoncés, malgré les interprétations faussées qui en seront données.

A noter dans le film, le crâne humain apparaissant dans l’astre quand les hommes cherchent à le détruire... :




L’héroïne, Leeloo, l’extra-terrestre envoyée, a bien évidemment les cheveux rouge/orange. A ce niveau là, sa tignasse fait même carrément penser à des flammes.
Elle est "l'Etre Parfait" sensé sauver la Terre.
Elle révèle réellement son potentiel hors du commun lors d’un voyage extra-planétaire (symbolisant sans doute une incursion dans le monde occulte).

(Voir sur le sujet : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t663-la-rousse-la-femme-ecarlate-la-courtisane-vetue-de-pourpre?highlight=rousse )

Concernant la « Diva », dont la prestation a fait fureur auprès du public, elle interprète l'extrait de « Lucia di Lammermoor » de Gaetano Donizetti : il s'agit de l'air de la folie (scène 2 de l'acte III) dont Leeloo semble tirer sa force lors du combat qu’elle mène en parallèle.  
La chanteuse d'opéra Inva Mula qui a interprété la chanson a déclaré qu'aucune voix humaine ne pouvait chanter aussi vite. Toutes les notes ont été enregistrées séparément puis assemblées.


La fin du film se déroule dans le temple égyptien initial où le groupe arrive à faire "fonctionner" les pierres représentant les éléments air, terre, eau et feu ; il s’agit sans doute de la parodie des pierres aux cinq couleurs (jaune, vert, bleu, rouge et le blanc dans le film ; blanc, noir, rouge, jaune, bleu traditionnellement) ayant servi à Niu-Koua pour réparer une déchirure dans le ciel lors d’une précédente tentative « d’invasion »...
(voir ce texte de Guénon : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1100-symboles-de-la-science-sacree#7068 )

Le héros, Korben, essaie de convaincre une Leeloo désespérée (« A quoi bon sauver la vie quand on voit ce que vous en faites ? ») par la vilenie du monde, que les humains méritent d’être sauvée au nom de la bonté et de l’amour, amour qu’il finit par avouer ressentir pour Leeloo déclenchant ainsi le phénomène qui sauve l’humanité : un éclair lumineux jaillissant de sa poitrine qui traverse les cieux et va annihiler l’astre et les forces obscures.
 

On remarquera que cette « illumination » va de bas (Leeloo) en haut, inversion typiquement satanique du rapport légitime et qui prétend faire de l’homme (avec l’appui des entités subtiles) son propre rédempteur.

La seule illumination que nous pouvons attendre est celle de celui annoncé par la devise « De Gloria Olivae », l’Olivier, arbre béni dont est issu l’huile qui apporte la véritable Lumière (En-Nûr el-muhammadî).
Et c’est par la descente du dernier Avatara (le Christ de la seconde Venue) qu’elle pourra être rappelée aux hommes.
(voir sur le sujet : https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1158-saint-malachie-la-prophetie-des-papes )

Rappelons que le mot Avatâra signifie exactement la « descente d’un principe dans le domaine de la manifestation » ; l’illumination ne peut donc venir que d’en-haut car le « supérieur ne peut émaner de l’inférieur, tout comme le "plus" ne peut pas sortir du "moins". »
C’est la sinistre parodie du  Fiat Lux qui illumine le chaos et symbolise la transmission de l’influence spirituelle à l’initié.

Dernière remarque, le titre du film en lui-même et la référence aux cinq éléments n'est qu'un rétrécissement limité au point de vue "terrestre" et aux choses "corporelles" de ce qu'est véritablement la théorie des cinq éléments dans la doctrine hindoue.