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Saint Malachie : La « prophétie des papes »

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Message par Ligeia Dim 14 Juin - 11:23

Je reproduis ici le chapitre XII du livre de Charles-André Gilis "La Papauté contre l'islâm".

Ce livre n'est pas consultable sur internet ; il est disponible ici :
https://www.leturbannoir.com/produit/la-papaute-contre-lislam/


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Saint Malachie : La « prophétie des papes » Bible%2Bcroix


Saint Malachie : La « prophétie des papes »


Parmi les nombreux comptes rendus que René Guénon a fait paraître dans les Études Traditionnelles, un des plus étranges est celui qui traite de la « prophétie de saint Malachie ».
Il a été publié en 1945, mais, selon la Rédaction de la revue, il figurait au sommaire du numéro de juillet 1940 qui, du fait de la guerre, n’a jamais paru. L’ouvrage recensé a pour auteur P. V. Piobb, et pour titre : Le Sort de l’Europe d’après la célèbre Prophétie des Papes de saint Malachie, accompagnée de la Prophétie d’Orval, et des toutes dernières indications de Nostradamus.

Voici en quels termes notre maître présente son sujet :


  • « Les prédictions diverses, désignées communément sous le nom abusif de « prophéties », sont, comme on le sait, fort à la mode depuis quelques temps, et elles ont donné lieu à une multitude de livres qui s’efforcent de les commenter, et de les interpréter plus ou moins ingénieusement ; celui-ci, dont la plus grande partie est consacrée à la « prophétie de saint Malachie » a paru, par une coïncidence assez singulière, si elle n’a été expressément voulue, presque exactement au moment de la mort du pape Pie 11. »


Au sujet de l’auteur de la prédiction en question, René Guénon apporte les indications suivantes :


  • « (M. Piobb), discute tout d’abord l’attribution de la « prophétie » à saint Malachie, et il conclut que ce n’est là en réalité qu’un « pseudonyme », ce qui est fort probable en effet ; mais une des raisons qu’il en donne est pour le moins étrange : il a découvert une « hérésie » dans le fait que le dernier pape est désigné comme Petrus Romanus ; d’abord cette devise peut être purement symbolique ou « emblématique » comme les autres, et elle ne veut pas forcément dire que ce pape prendra littéralement le nom de Pierre, mais fait plutôt allusion à l’analogie de la fin du cycle avec son commencement ; ensuite, s’il est convenu qu’aucun pape ne doit prendre ce nom, ce n’est pourtant là qu’une coutume qui, quoi qu’il en dise, n’a assurément rien à voir avec le « dogme » ! Maintenant, que le choix du « pseudonyme » ait pu être influencé par un rapprochement avec le nom de saint Malachie, archevêque d’Arnagh, et ami de saint Bernard, et celui du prophète Malachie, cela est assez plausible ; que ce « pseudonyme » soit collectif, et qu’ainsi on soit « en présence d’une associations qui a prophétisé », ce n’est pas impossible non plus, bien qu’on puisse penser, à première vue, qu’une telle hypothèse est peut-être de nature à compliquer encore la question plutôt qu’à en faciliter la solution. »


Quelques lignes plus loin, René Guénon ajoute :


  • « (au sujet), de la « fabrication » de la soi-disant « prophétie », ce qu’on peut constater le plus facilement à cet égard, c’est que ceux qui en ont parlé les premiers, vers la fin du 16ème siècle, n’ont pas dit la vérité, et ont invoqué des références antérieures inexistantes, ce qui paraît bien indiquer qu’ils ont voulu cacher quelque chose. »


Une première remarque s’impose à la lecture de ces passages : notre maître s’exprime constamment au moyen d’expressions qui voilent le fond de sa pensée : l’emploi d’un pseudonyme « est fort probable en effet » ; le rapprochement mentionné « est assez plausible » ; que le pseudonyme soit collectif «n’est pas impossible non plus».

Davantage encore : alors qu’il s’agit d’un compte rendu d’une exceptionnelle longueur puisqu’il s’étend sur plus de neuf pages, un bon tiers se borne à examiner en détail l’authenticité de la première édition des Centuries de Nostradamus, ce qui est une question apparemment secondaire. Tout cela donne l’impression d’une sorte de réticence, plutôt inhabituelle dans les écrits critiques de René Guénon ; et ceci nous conduit à formuler une seconde remarque. Notre maître juge « assez plausible » que « le choix du pseudonyme ait été influencé par un rapprochement entre le nom de saint Malachie, et celui du prophète Malachie ».
Cela revient à dire que les deux Malachie ont un rapport avec le contenu de la prédiction sur les papes. On observe à cet égard que la prophétie, (cette fois au sens propre du terme) de Malachie est celle qui termine le cycle des douze prophètes que le catholicisme appelle « mineurs » : c’est par elle que s’achève la Bible juive, et l’Ancien Testament des chrétiens. Tant sa position cyclique que son contenu lui confèrent une signification eschatologique : ce texte inspiré est celui qui renferme l’expression « Soleil de Justice » qui sera utilisée par la suite pour désigner la fonction du Messie à la fin des temps ; c’est là une indication essentielle qui invite à considérer la « prophétie des papes » dans la même perspective.
D’autre part, René Guénon précise expressément dans son compte rendu que saint Malachie était « archevêque d’Arnagh, et ami de saint Bernard ». Cette mention est également significative, car on sait la place importante que ce saint occupe dans l’œuvre de notre maître, essentiellement à cause de son lien avec l’Ordre du Temple ; elle vise à suggérer, dès le départ, une connexion entre la prédiction attribuée à saint Malachie, et cet ordre initiatique, ce qui sera confirmé à deux reprises dans la suite du texte : une première fois à propos du « nombre des devises, et des principales divisions qu’on peut y établir », (question sur laquelle nous reviendrons plus loin), et une seconde fois à propos d’initiales que P. V. Piobb « donne sans les expliquer », car


  • « il les a obtenues en traduisant un certain vers en latin : « F. M. B.-M. T. » ; cela peut assurément signifier beaucoup de choses diverses, mais entre autres, si l’on veut, Frater Molay Burgundus, Magister Templi (1). Si l’on admet cette interprétation, le reste de l’histoire s’éclaire un peu… on comprend du moins ce qu’il veut dire quand il désigne, comme les véritables auteurs du texte, « les signataires d’un document antérieur de plusieurs années à Nostradamus ».


1 – C’est-à-dire : Frère Molay e Bourgogne, Maître du Temple.

Sans le dire expressément, René Guénon suggère une explication analogue pour la « prophétie des papes » dont l’auteur, (qui pourrait être une « association »), aurait été lié à l’Ordre du Temple. Les motifs de sa réticence apparaissent alors plus clairement, en dépit de leur complexité. Tout d’abord, on décèle chez lui le souci de se démarquer des interprétations occultistes de M. V. Piobb. Ensuite, la référence à l’Ordre du Temple indique que la prédiction attribuée à saint Malachie pourrait bien être en rapport avec la fonction de notre maître (2), surtout si l’on prend en compte « les liens assez évidents qui unissent l’histoire de la papauté à celle de l’Europe en général », ainsi qu’il le rappelle lui-même. Le style inhabituel de ce compte rendu s’expliquerait donc par la raison donnée par René Guénon dans une lettre qu’il adressa à Ananda K. Coomaraswamy au sujet de sayyidnâ al- Khidr : « J’aurais beaucoup de choses à dire là-dessus, mais il est douteux que je les écrive jamais, car, en fait, ce sujet est de ceux qui me touchent un peu trop directement » (3) ; « de ceux » indique bien que ce sujet n’est pas le seul.

2 - Rappelons que la devise correspondant au pape Léon XIII, qui régnait au moment de la naissance de René Guénon est « Lumen in Coelo », (une Lumière dans le Ciel) : sur ce point, cf. Etudes Traditionnelles, 1948, p. 103-104.
3 – Cité dans « Introduction à l’enseignement et au mystère de René Guénon », p. 40.


Enfin, il y a lieu d’envisager, pensons-nous, un troisième motif, étroitement lié aux deux précédents, et qui est évoqué brièvement à la fin du compte rendu :

«

  • Mais en tous cas, si M. Piobb estime qu’un « secret social », car c’est de cela qu’il s’agit au fond, est « quelque chose de bien plus important que les ordinaires vérités ésotériques », par quoi il semble entendre des vérités d’ordre doctrinal, nous nous permettons de n’être nullement de son avis sur ce point, car ce n’est même qu’en connexion avec les principes doctrinaux, et en tant qu’application de ceux-ci dans un domaine contingent qu’un tel « secret » peut être réellement digne de quelque intérêt ; et qu’on veuille bien réfléchir aussi, pour rétablir toutes choses dans leur juste perspective à ce qu’ « un secret » comme celui qui est ici en cause peut bien valoir encore, en lui-même, et séparé de toute considération d’un ordre plus profond, dès qu’on sort des limites du monde européen. »


Tout ceci montre, de façon indubitable, qu’aux yeux de René Guénon la prédiction attribuée à saint Malachie est d’origine traditionnelle, et de nature ésotérique, en dépit du caractère contestable de sa présentation historique « vers la fin du 16ème siècle ». Il relève au passage « la justesse souvent frappante des devises », et l’intérêt que présente la prophétie du point de vue de la science des nombres. Nous avons vu qu’il retient la suggestion que « le nombre des devises, et les principales divisions qu’on peut y établir… pourrait avoir quelque rapport avec la destruction de l’Ordre du Temple ». Il souligne à ce propos :

« l’importance particulière qui y est donnée au nombre 33 : des 112 devises, les 100 premières se répartissent en 34+2x33, tout comme les chants de la Divine Comédie de Dante… tandis que les douze dernières formeraient en quelque sorte une série à part, correspondant à un zodiaque. »

Sur ce point aussi, Guénon confirme implicitement la valeur de ce symbolisme, puisqu’il poursuit en disant :

« Nous ajouterons, sur ce dernier point, que la façon dont ces correspondances zodiacales sont établies ici ne nous paraît pas à l’abri de toute contestation, car les quatre dernières devises tout au moins en suggèrent assez nettement d’autres, toutes différentes de celles-là, surtout si l’on réfléchit que c’est évidemment le signe de la Balance qui doit être celui du « jugement ». »

Cette dernière remarque renvoie à la devise Petrus Romanus, accompagnée dans la prédiction de saint Malachie par le texte suivant : « Il siégera en la dernière persécution de la Sainte Église Romaine, et paîtra les brebis pendant beaucoup de tribulations ; une fois celles-ci passées, la cité des sept collines sera a détruite, et un juge à craindre jugera le peuple ».
La dernière devise désigne donc la fin du présent cycle, et le jugement qui l’accompagnera.
Du vivant même de René Guénon, Jean Reyor fit paraître dans les Études Traditionnelles, (numéro d’avril-mai 1948), un texte intitulé : Un curieux exemple de symbolisme zodiacal, où il s’efforçait d’utiliser les indications données dans le compte rendu pour donner les correspondances zodiacales véritables relatives aux douze derniers papes. Nous n’en retiendrons que cette remarque incidente, donnée en note (4) :

« Le nom de Malaki signifie « mon envoyé », c’est-à-dire « l’envoyé de Dieu », il y a lieu de noter que Maleak, « ange », et Melek, « roi », ne sont que deux formes d’un seul, et même mot. La « prophétie de saint Malachie » doit peut-être être entendue comme la « prophétie du saint Envoyé de Dieu » ou la « prophétie du saint Roi ». »

4 – Cf. p. 96-97.

La langue arabe confirme ces rapprochements linguistiques, (malak, qui signifie « ange », provient d’une racine qui comporte à la fois le sens d’ « envoyé », et celui de « roi »), ; et ceci introduit de manière adéquate les remarques que nous désirons ajouter nous-même sur la « juste perspective » que René Guénon mentionne à la fin de son texte, selon laquelle le « secret » doctrinal dont il s’agit « peut bien valoir encore, en lui-même, et séparé de toute considération d’un ordre plus profond, dès qu’on sort des limites du monde européen... »

Cette indication confirme un point essentiel concernant l’interprétation des devises, à savoir qu’elles ne se rapportent pas toujours aux papes eux-mêmes puisqu’elles peuvent aussi évoquer des événements survenus dans le temps de leur pontificat ; par exemple, si la devise Aquila Rapax se rapporte au pape Pie VII, on comprend, non pas que celui-ci était un « aigle rapace », mais bien que son pontificat est contemporain du règne de Napoléon Bonaparte, et que celui-ci s’est comporté à son égard comme un oiseau rapace. De même, si la devise Religio depopulata correspond à Benoît XV, elle ne met nullement en cause la responsabilité de ce pape dans l’affaiblissement tragique de la religion, et s’explique plutôt par le fait qu’il régna à l’époque de la Première Guerre mondiale.

Le symbolisme des nombres comporte d’autres éléments que ceux signalés par René Guénon : selon la prédiction de saint Malachie, le nombre total des papes, y compris Petrus Romanus, est de 264, soit 24 x 11 ; il revêt, à ce point de vue, une signification cyclique, et contient, lui aussi, le nombre 33, (264 = 8 x 33).
Si l’on considère le nombre des devises en tenant compte de la place spéciale qui revient à la dernière d’entre elles, (qui diffère des autres en ce sens qu’elle représente un « passage à la limite »), il peut être envisagé comme étant la somme de 111 + 1. Le nombre 111 est une désignation emblématique du Pôle si l’on place le « secret » dans la « juste perspective » qui est celle de l’islâm car celui-ci, par son essence orientale, est situé « hors des limites du monde européen ». Rappelons que 111 est le nombre du terme qutb dans le tasawwuf. (5)

Cette signification polaire est confirmée par le contenu de la devise : De Gloria Olivae, qui évoque l’Olivier béni mentionné par le Coran dans la sourate de la Lumière. Rappelons une fois encore (6) ce que René Guénon indiquait à ce sujet :

« Il est parlé d’un « arbre béni », c’est-à-dire chargé d’influences spirituelles, qui n’est « ni oriental, ni occidental », (lâ sharqî wa lâ gharbî), ce qui définit nettement sa position comme « centrale » ou « axiale » ; et cet arbre est un olivier dont l’huile entretient la lumière d’une lampe ; cette lumière symbolise la Lumière d’Allâh (7) qui en réalité est Allâh lui-même, car, ainsi qu’il est dit au début du même verset, « Allâh est la Lumière des cieux, et de la terre », (nûru as-samâwâti wa-llardi). Il est évident que, si l’arbre est ici un olivier, c’est à cause du pouvoir éclairant de l’huile qui en est tirée, donc de la nature ignée, et lumineuse qui est en lui ; c’est donc bien, ici encore, l’ « Arbre de Lumière » dont il vient d’être question. »


5 – Cf. Symboles fondamentaux de la Science sacrée, chap. XV.
6 – Cf. Qâf et les mystères du Coran Glorieux, p. 179-180.
7 – Cf. Ordo ab Chao, p. 109-110.


Un autre aspect mérite d’être souligné : si le règne de Benoît XVI correspond au nombre 111, et à la manifestation de l’ « Arbre béni », ce pape apparaît comme le dernier avant celui du jugement, et de la destruction de la « cité aux sept collines ».

Faut-il entendre ceci littéralement, dans le sens que le successeur du pape actuel sera celui du jugement, ou bien qu’entre Benoît XVI, et Petrus Romanus il n’y aura plus de pape digne de ce nom ?
Compte tenu des dérives actuelles, ce second sens n’est certainement pas à exclure, d’autant moins que « nul ne connaît ni le jour ni l’heure », et que la première hypothèse conduirait peut-être à une conclusion trop précise. Cela dit, la devise De Gloria Olivae est également significative du point de vue du christianisme, et plus spécialement de l’ésotérisme chrétien.
En effet, l’huile est un moyen de grâce essentiel dans l’ordre sacramentel : il intervient directement dans la Confirmation, dans l’Extrême-Onction, et surtout dans le Sacerdoce, et indirectement dans l’Eucharistie dont l’accomplissement dépend du Sacerdoce. Les « saintes huiles » sont tirées de l’« Arbre béni », même si cette source est ignorée des représentants actuels de l’Église romaine. En outre, l’idée d’onction renvoie à celle d’« oint », et par conséquent au Messie dont la manifestation se produira au cours de l’ultime période du cycle, celle qui précédera le jugement. Par-là, De Gloria Olivae comporte un sens christique, et eschatologique. À ce point de vue, on remarque que cette devise correspond au signe zodiacal de la Vierge, (en arabe : as-sumbula), et que, selon la tradition chrétienne, l’olivier est le symbole de la Vierge Marie.
Celle-ci est la mère « terrestre » de Jésus envisagé comme homme, c’est-à-dire en tant qu’il est soumis à la condition humaine, tandis que la « Vierge céleste » est liée à la fonction messianique du Christ. D’une manière plus générale, Marie est la figure par excellence de l’ésotérisme chrétien, comme le montre la manifestation de la « Rose mystique » à la fin du Paradis de Dante.

Dès lors que l’existence, et les vertus de cet ésotérisme sont niés par la papauté « renégate », on peut penser que la parole de Jésus à Pierre : « En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu seras devenu vieux, un autre te nouera ta ceinture, et te mènera où tu ne voudras pas », (Jean, 21, 18), comporte un autre sens que celui, d’ordre purement individuel, et anecdotique, évoqué par Benoît XVI au lendemain de son élection.

Le nombre 111, et l’Olivier lumineux, rayonnant dans sa gloire, désignent l’un, et l’autre le Pôle universel tel qu’il est envisagé dans l’ésotérisme islamique, et c’est bien là la « juste perspective » qui apparaît lorsqu’on considère la prédiction du « saint Roi » ou du « saint Envoyé » en dehors des limites du monde européen.
Cette présence de symboles relevant du tasawwuf au sein de l’ésotérisme chrétien n’a rien qui puisse surprendre : nous en avons donné un autre exemple en annexe de notre présentation des « Trente-six Attestations de l’Unité divine ». (8 )
En effet, dans l’hermétisme chrétien du Moyen Âge le Sceau du Soleil est un « carré magique » qui occupe une place centrale à l’intérieur d’un septénaire qui commence avec le carré de 3, et qui finit avec le carré de 9, en correspondance avec un symbolisme planétaire. Le carré central est celui de 6, nombre de l’Homme Parfait ; il comporte les 36 premiers nombres, ce qui présente une analogie avec les 36 Tawhîd coraniques commentés par Ibn Arabî dans les Futûhât : c’est ce rapprochement qui nous avait conduit à choisir pour titre initial de notre ouvrage : « Le Coran, et la fonction d’Hermès » car, selon la cosmologie islamique, Idris-Hermès est le prophète qui régit le Ciel du Soleil. La fonction eschatologique du « Sceau du Soleil » est indiquée par la présence du nombre 666 qui est le « triangle », c’est-à-dire la somme des trente-six premiers nombres, tandis que 111 est la somme des nombres figurant dans chacune des six colonnes verticales, et des six rangées horizontales. Cette « signature polaire » est similaire à celle qui apparaît à la fin de la prédiction attribuée à saint Malachie.

8 – Cf. p. 211-212.

Le redressement qui interviendra dans la période ultime du présent cycle, avant le jugement qui marquera sa fin, ne sera opéré ni par la religion chrétienne ni par la religion islamique envisagées en tant que formes traditionnelles distinctes, mais bien par l’Autorité initiatique que René Guénon a désignée comme le « Centre suprême ». Toute son œuvre a eu pour finalité principale de mettre en lumière l’existence, et la fonction de ce Centre, d’indiquer les doctrines, et les symboles qui s’y rapportent ainsi que les initiations qui peuvent éventuellement y conduire, tout en soulignant en quoi cet ésotérisme transcende les limites inhérentes au point de vue religieux. Dans cette perspective, l’excellence de l’islâm découle uniquement de la prédisposition providentielle de sa loi sacrée à servir d’appui, et d’instrument pour la réalisation de cette œuvre de redressement divine.

Les errements actuels de l’Église visible font suite à une dégradation lente, et progressive de sa vision traditionnelle depuis la fin du Moyen Âge, à partir du moment où les influences spirituelles véhiculées par les organisations initiatiques présentes en Occident se retirèrent ou cessèrent d’être opératives.
Placée aujourd’hui devant une situation sans précédent puisque, pour la première fois dans l’histoire, les formes traditionnelles apparaissent en simultanéité, et confrontées les unes avec les autres, l’Église catholique romaine, qui est pourtant l’institution sacrée la plus ancienne, et qui détient en Occident un prestige, et une autorité spirituelle dont il ne subsiste aucun équivalent, est dépourvue des repères qui lui permettraient de « naviguer » en gardant son orientation traditionnelle, seule à même de la préserver des écueils du monde moderne.
Cet aveuglement a conduit la papauté contemporaine à faire les mauvais choix : elle s’est rapprochée du judaïsme sans percevoir les dangers, et les menaces que constituent pour elle la contrefaçon sioniste ; d’autre part, elle a commis des actes irréparables qui l’opposent aujourd’hui à l’islâm d’une façon dont elle n’a sans doute pas mesuré toute la gravité. Certes, « les Portes de l’Enfer ne prévaudront pas, (contre l’Église), » ; mais celle-ci, comme la Synagogue dont elle s’est imprudemment rapprochée, porte désormais un bandeau sur les yeux.


  • «, Et, (souvenez-vous) : quand Jésus fils de Marie a dit : “Ô Fils d’Israël, je suis en vérité l’Envoyé d’Allâh vers vous, (venu), confirmer ce qu’il y avait avant moi dans la Torah, et annoncer un envoyé qui viendra après moi dont le nom est Ahmed” ; mais lorsqu’il apporta les preuves, ils dirent : “Ce n’est à l’évidence qu’un magicien”.

    « Qui donc est plus injuste que celui qui forge le mensonge contre Allâh alors qu’il est appelé à l’islâm ? Allâh ne guide pas le peuple des injustes.

    « Ils veulent éteindre la lumière d’Allâh, mais Allâh achèvera (la manifestation de) Sa lumière, n’en déplaise à ceux qui veulent recouvrir (la Vérité) d’un voile.

    « C’est Lui qui a envoyé Son Envoyé avec la Guidance, et la Religion d’al-Haqq, (la Vérité, et le Droit), pour la faire prévaloir sur la religion toute entière, n’en déplaise aux associateurs ». (Coran, 61, 6-9)



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