Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Sâmirî et les quatre anges porteurs du Trône

Aller en bas

Sâmirî et les quatre anges porteurs du Trône Empty Sâmirî et les quatre anges porteurs du Trône

Message par Ligeia Mar 1 Sep - 11:00

***********

Sâmirî et les quatre anges porteurs du Trône Ob_58f57b_quatre-anges-porteurs-du-trone-merv


Ibn ‘Arabî - Sâmirî et les quatre anges porteurs du Trône


- LE VOYAGE DE LA COLÈRE ET DU RETOUR -

Dieu – exalté soit-Il – dit : « Et lorsque Moïse revint vers son peuple, en colère, désespéré » (7:150 et cf. 20:86).

Je me suis mis en colère contre moi à cause de moi. Ne trouvant autre que Lui, je dis: la faute revient à ce qui est antérieur.
Je ne cessai d'être dans la joie et de me frapper la tête pour ce que j'avais commis, ayant atteint à l’âge du regret.
Si j'étais Dieu, je ne serais pas un par Lui ; si j'étais créature, je ne parlerais pas d'antériorité.


Il était « en colère » contre son peuple, « désespéré » de ce qu'ils avaient commis en prenant le Veau comme dieu. Le Sâmirî était parti avec Moïse parmi les soixante-dix qui l'accompagnaient (Cf. Cor. 7 : 155) ; Dieu lui ôta le bandeau qui lui couvrait la vue et son œil tomba sur l'un des anges porteurs du Trône qui a la forme d'un taureau. L'un a la forme d'un lion, l'autre d'un aigle, le troisième d'un taureau et le quatrième d'un homme. En apercevant le taureau, le Sâmirî s'imagina que c'était le dieu qui parlait à Moïse. Il figura pour son peuple un veau et déclara : « Voici votre dieu et le dieu de Moïse ». Pour le fabriquer il se servit de leurs parures afin que leurs cœurs suivent leurs biens. Il savait que l'amour du bien est accroché au cœur et que cet amour serait pour eux un voile qui les empêcherait de se demander si le Veau leur causait du tort ou du bien ou s'il répondait quand ils lui adressaient une demande.

Aaron leur dit: « Ô mon peuple, vous avez été séduits », c'est-à-dire mis à l'épreuve « par lui » pour que Dieu en tire argument contre vous lorsque vous serez interrogés « et votre Seigneur est le Tout-Miséricordieux » et par miséricorde envers vous, Il vous a accordé un délai et vous a nourri bien que vous ayez pris un dieu pour l'adorer dehors de Lui ­ gloire à Lui ­. Il leur dit ensuite: « Suivez-moi », sachant que dans le fait de le suivre résidait un bien « et obéissez à mon ordre » (20: 90), parce que Moïse ­ sur lui la paix ­ l'avait établi comme suppléant parmi eux. « Ils répondirent: nous ne cesserons de nous y adonner » ­ à l'adoration du Veau ­ « jusqu'à ce que Moïse revienne vers nous » (20: 91), lui qui a été envoyé vers nous et en qui nous avons reçu l'ordre de croire. Ce raisonnement fut pour eux un voile qui les empêcha de tenir compte de l'ordre d'Aaron ­ sur lui la paix ­. De retour vers son peuple, Moïse le trouva en cet état. « Il jeta les Tables » de sa main « et se saisit de la tête de son frère, la tirant vers lui » (7: 150) pour infliger une punition à son suppléant parmi son peuple. Aaron ­ sur lui la paix ­ l'interpella alors en invoquant sa mère, car elle est le lieu de la compassion et de la tendresse : « Il lui dit : ô fils de ma mère, ne te saisis pas de ma barbe ni de ma tête »; j'ai redouté que tu me blâmes pour ce qu'a commis ton peuple et que « tu ne dises : tu as semé la division parmi les Fils d'Israël et tu n'as pas observé ma parole » ­ la parole que je t'avais léguée ­ (20: 94).

Moïse se tourna ensuite vers le Sâmirî et lui demanda : « Qu'as-tu à dire, ô Sâmirî ? » Celui-ci lui raconta ce qu'il avait vu, la forme du taureau qui est l'un des anges porteurs du Trône, qu'il avait cru être le dieu parlant à Moïse. Ainsi, ajouta-t-il, je façonnai le Veau pour eux et sachant que Gabriel ne passe pas en un lieu sans le vivifier, je me suis emparé d'une de ses traces, car je savais quelle vie est attachée à cette poignée. « Je la jetai » (20: 96) sur le Veau qui se mit à meugler. Le Sâmirî n'avait agi que sur une interprétation. Il s'égara et égara les autres, car toute interprétation n'est pas exacte. Il savait pourtant que la théophanie dans les formes est attestée par les Lois sacrées sans porter atteinte à la transcendance divine.

Moïse accepta l'excuse de son frère. « Il dit: Seigneur, pardonne-moi ainsi qu'à mon frère et fais-nous entrer dans Ta miséricorde ; Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux » (7: 151). En ce qui concerne ceux qui adorèrent le Veau, ils n'allèrent pas dans la spéculation réflexive aussi loin qu'ils auraient dû comme le laisse entendre cette histoire. Dieu ne les excusa pas. Les adorateurs du Veau ne se sont donc pas adonnés correctement à la spéculation ; ce verset légitime donc la spéculation rationnelle en matière de théologie tant que la Loi ne se prononce pas. Quant à l'avilissement qui toucha les Fils d'Israël, on peut le constater jusqu'à nos jours. Dieu n'a pas élevé les signes de leur religion. Ils sont restés avilis à toute époque et dans toutes les traditions. Telle est la sanction que Dieu inflige à ceux qui profèrent des mensonges à Son encontre, en Lui attribuant, sans référence à une loi sacrée, ce qui, selon la spéculation réflexive, ne convient pas comme attributs au dieu adoré. « Et Dieu dit la vérité et Il guide sur la voie.»

[Muhyî-d-Dîn Ibn ‘Arabî, Kitâb al-isfâr ‘an natâ’ij al-isfâr, traduit par D. Gril dans Le dévoilement des effets des voyages, éditions de l’éclat, 1994.]


Source : http://esprit-universel.over-blog.com/2014/12/ibn-arabi-samiri-et-les-quatre-anges-porteurs-du-trone.html

***********
Ligeia
Ligeia
Admin

Date d'inscription : 20/10/2018
Localisation : Pays basque

https://lapieceestjouee.blogspot.com/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum