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L’enfer est pavé de « bonnes intentions »

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Message par Ligeia Jeu 20 Aoû - 12:24

Un extrait issu de l'ouvrage "L'erreur spirite" concernant les dangers du "moralisme" et du "sentimentalisme", notions qui gouvernent malheureusement la mentalité occidentale actuellement.


  • « Voici, par exemple, en quels termes s’est exprimé à ce sujet un spirite qui est en même temps un pasteur protestant, et dont les paroles, en raison de cette double qualité, méritent quelque attention :

    « On dit dans les Eglises : Mais ces esprits qui se manifestent, ce sont des démons, et il est dangereux de se mettre en relation avec le diable. Le diable, je n’ai pas l’honneur de le connaître (sic) ; mais enfin supposons qu’il existe : ce que je sais de lui, c’est qu’il a une réputation bien établie, celle d’être très intelligent, très malin, et en même temps de n’être pas un personnage essentiellement bon et charitable. Or, si les communications nous viennent du diable, comment se fait-il que, très souvent, elles ont un caractère si élevé, si beau, si sublime, qu’elles pourraient très avantageusement figurer dans les cathédrales et dans la prédication des orateurs religieux les plus éloquents ? Comment se fait-il que ce diable, qui est si malfaisant et si intelligent, s’applique dans tant de circonstances à fournir à ceux qui communiquent avec lui les directions les plus consolantes et les plus moralisantes ? Donc je ne puis pas croire que je suis en communication avec le diable. » (1)

    1 – Discours du pasteur Alfred Bénézech au Congrès spirite de Genève, en 1913.

    Cet argument ne fait sur nous aucune impression, d’abord parce que, si le diable peut être théologien quand il y trouve avantage, il peut aussi, et « a fortiori », être moraliste, ce qui ne demande point tant d’intelligence ; on pourrait même admettre, avec quelque apparence de raison, que c’est là un déguisement qu’il prend pour mieux tromper les hommes et leur faire accepter des doctrines fausses.
    Ensuite, ces choses « consolantes » et « moralisantes » sont précisément, à nos yeux, de l’ordre le plus inférieur, et il faut être aveuglé par certains préjugés pour les trouver « élevées » et « sublimes » ; mettre la morale au-dessus de tout, comme le font les protestants et les spirites, c’est encore renverser l’ordre normal des choses ; cela même est donc « diabolique », ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui pensent ainsi soient pour cela en communication effective avec le diable. À ce propos, il y a encore une autre remarque à faire : c’est que les milieux où l’on éprouve le besoin de prêcher la morale en toute circonstances sont souvent les plus immoraux en pratique ; qu’on explique cela comme on voudra, mais c’est un fait »


Voilà comment beaucoup sont les dupes de leur imagination et, pensant être en contact avec le supérieur, ils ne renforcent en réalité que des liens avec le "monde astral", domaine de l'illusion par excellence et laissent ainsi les possibilités inférieures se développer librement et sans contrôle, voire les encouragent. Le « culte du phénomène » et l’enfermement dans la dualité « bien/mal » ne peuvent que conduire à la contrefaçon de ce qu’est l’initiation véritable.

Guénon ajoutera dans l'Introduction aux doctrines hindoues :


  • "L’influence de l’élément sentimental porte évidemment atteinte à la pureté intellectuelle de la doctrine, et elle marque en somme, il faut bien le dire, une déchéance par rapport à la pensée métaphysique, déchéance qui, d’ailleurs, là où elle s’est produite principalement et généralement, c’est-à-dire dans le monde occidental, était en quelque sorte inévitable et même nécessaire en un sens, si la doctrine devait être adaptée à la mentalité des hommes à qui elle s’adressait spécialement, et chez qui la sentimentalité prédominait sur l’intelligence, prédominance qui a d’ailleurs atteint son plus haut point dans les temps modernes. Quoi qu’il en soit, il n’en est pas moins vrai que le sentiment n’est que relativité et contingence, et qu’une doctrine qui s’adresse à lui et sur laquelle il réagit ne peut être elle-même que relative et contingente ; et ceci peut s’observer particulièrement à l’égard du besoin de « consolations » auquel répond, pour une large part, le point de vue religieux.
    La vérité, en elle-même, n’a point à être consolante ; si quelqu’un la trouve telle, c’est tant mieux pour lui, certes, mais la consolation qu’il éprouve ne vient pas de la doctrine, elle ne vient que de lui-même et des dispositions particulières de sa propre sentimentalité. Au contraire, une doctrine qui s’adapte aux exigences de l’être sentimental, et qui doit donc se revêtir elle-même d’une forme sentimentale, ne peut plus être dès lors identifiée à la vérité absolue et totale ; l’altération profonde que produit en elle l’entrée d’un principe consolateur est corrélative d’une défaillance intellectuelle de la collectivité humaine à laquelle elle s’adresse.
    D’un autre côté, c’est de là que naît la diversité foncière des dogmes religieux, entraînant leur incompatibilité, car, au lieu que l’intelligence est une, et que la vérité, dans toute la mesure où elle est comprise, ne peut l’être que d’une façon, la sentimentalité est diverse, et la religion qui tend à la satisfaire devra s’efforcer de s’adapter formellement le mieux possible à ses modes multiples, qui sont différents et variables suivant les races et les époques.
    (...)
    On peut dire que le point de vue moral et le point de vue religieux lui-même supposent essentiellement une certaine sentimentalité, qui est en effet développée surtout chez les Occidentaux, au détriment de l’intellectualité."




Mais la mentalité occidentale, y compris chez eux qui s’en croient détachés, et la perte des repères traditionnels montrent une incompréhension générale de ce qui est véritablement « supérieur » au profit d’une vague « religiosité », construction individuelle « à la carte » et  dans laquelle chacun pourra mettre ce que bon lui semble, s'absolvant complaisamment de ses propres défauts et s’octroyer les plus hauts degrés de réalisation.

Ils réclament un « Dieu d’amour » qui ne punisse jamais, qui tolère et pardonne tout.
Ayant eu la tête complètement retournée avec les idées modernistes, tout ce qui représente un « châtiment » leur semble « injuste » et leurs rêveries les poussent à encourager toutes les fables propagées par le courant « new âge » et la croyance illusoire en une « évolution spirituelle » à venir et généralisée au genre humain.

Typique de la mentalité occidentale, ayant déjà tendance à se considérer comme « supérieure » aux autres, la confusion du psychisme et du spirituel règne :  


  • « On ne saurait trop insister là-dessus, et encore, malgré cela, il n’est peut-être pas entièrement sans danger de parler de cette possibilité, parce que trop de gens peuvent avoir tendance à s’illusionner à cet égard ; il suffira qu’il survienne dans leur existence un événement quelque peu extraordinaire, ou paraissant tel à leurs propres yeux, mais d’ailleurs d’un genre quelconque, pour qu’ils l’interprètent comme un signe qu’ils ont reçu cette initiation exceptionnelle ; et les Occidentaux actuels, en particulier, ne seront que trop facilement tentés de saisir le moindre prétexte de cette sorte pour se dispenser d’un rattachement régulier »


Ce qui n’a assurément rien de commun avec des « visions » ou des rêveries qui ne relèvent que de l’imagination et du domaine individuel.


Une tendance actuelle veut également encourager les individus à se sentir « à part », « pas de ce monde »...
Cela est pourtant bien normal comme ressenti pour ceux qui ne se voilent pas la face et qui sentent confusément que ce monde touche à sa fin. Il n’y a là rien d’extraordinaire.
Mais le "mouvement" actuel qui veut faire de ces personnes des « êtres exceptionnels », catégorisés, est lui par contraire, foncièrement déviant puisqu’il s’agit de les maintenir dans l’illusion d’être des « élus » voire pour certaines tendances, d’encourager les contacts avec le « supra individuel ».  

Je ne ferai pas une liste exhaustive de ces déviances mais on peut signaler quand même le spiritisme, l’occultisme, les théories sur les « enfants indigo », les « êtres de lumière », l’obsession de la Kundalini et la fascination pour les phénomènes psychiques, « l’évolutionnisme », etc, etc.   Rolling Eyes

Toutes ces tendances ont fait des ravages et de nombreuses victimes et Guénon rajoute que « quand nous parlons ici de ravages et de victimes, ce ne sont point de simples métaphores : toutes les choses de ce genre (...) ont pour résultat de déséquilibrer et de détraquer irrémédiablement une foule de malheureux qui, s’ils ne les avaient rencontrées sur leur chemin, auraient pu continuer à vivre d’une vie normale. »

Même les productions destinées à la jeunesse encouragent ces contacts avec l’inférieur et les « monstres gentils » ou autres créatures...

Sous couvert de « tolérance », de « bienveillance », le monde moderne (et l’occidental en particulier) prétend tout accepter, ne rien « blâmer », perdant de vue qu’il y a des choses qui ne sont pas « négociables » et resteront inacceptables de tous temps.

Leur leitmotiv : « Dieu comprendra et Il pardonnera tout »...

Pourtant Guénon a souligné un point toujours identifiable chez eux :
« s’ils en avaient le pouvoir, ils imposeraient à tous leur propre conception, car rien n’est moins tolérant en pratique que les gens qui éprouvent le besoin de prêcher la tolérance et la fraternité. » Wink



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Message par LionBlanc Dim 30 Aoû - 11:36

Sauf que, comme d'habitude, vis à vis du côté pervers d'un excès de moralisme et de sentimentalisme : l'interprétation de beaucoup de gens est littérale et aboutit à des comportements de sagouins dégénérés, sans plus aucune retenue.
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Message par Ligeia Dim 30 Aoû - 12:18

LionBlanc a écrit:Sauf que, comme d'habitude, vis à vis du côté pervers d'un excès de moralisme et de sentimentalisme : l'interprétation de beaucoup de gens est littérale et aboutit à des comportements de sagouins dégénérés, sans plus aucune retenue.

Eh oui.... No
Les deux écueils à éviter, échapper à l'un ne signifie pas tomber dans les excès de l'autre en effet !
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