Jeanne d'Arc

En ce mois de mai nous entrons dans la traditionnelle période des fêtes johanniques qui correspondent à sa mission traditionnelle notamment par la libération le 8 mai 1429 de la cité d'Orléans. Or certains milieux qui se disent catholiques ou du moins traditionnalistes poursuivent le procès en sorcellerie de Jeanne notamment cet article:
http://sophiaperennis.unblog.fr/2017/08/16/jeanne-darc-idiote-utile-ou-sorciere/

Il est peut être bon de rappeler certaines données. Tout d'abord le texte de référence est celui de M. Valsan:
https://lagrandeparodie.forumactif.com/t1085-michel-valsan-remarques-occasionnelles-sur-jeanne-d-arc-et-charles-vii

M. Valsan est peut être le 1er et le dernier à nous avoir éclairé sur les dessous de la mission de Jeanne et son intervention providentielle. Etant le disciple de R. Guénon et son continuateur il a précisé un sujet que le grand maître n'avait fait qu’effleurer:

• "M. et A. Forlière. Qui fut Jeanne d’Arc ? (Éditions Spelt, Paris). – Les auteurs se sont proposé d’examiner, assez rapidement d’ailleurs, les nombreuses énigmes que présente la vie de Jeanne d’Arc, en les classant en deux catégories, celle des « énigmes historiques » et celle des « énigmes psychiques », Pour résoudre les premières, ils inclinent à admettre la thèse d’après laquelle Jeanne d’Arc aurait été issue de sang royal ; ils utilisent surtout à cet égard les récents ouvrages de M. Jean Jacoby, mais ils ne semblent pas avoir connaissance de certains travaux antérieurs concluant dans le même sens ; il est assez étonnant, en particulier, qu’ils ne mentionnent même pas le livre de Francis André (Mme Bessonnet-Favre), La Pucelle et les Sociétés secrètes de son temps, qui, malgré toutes les réserves qu’il appelle à certains points de vue, est sans doute un des plus curieux qui aient été écrits sur ce sujet, Quant aux « énigmes psychiques », ils veulent les expliquer par la « métapsychique moderne » ; nous ne savons s’ils sont spirites, mais, en tout cas, leur façon de voir revient à faire de Jeanne d’Arc un simple « médium » ; ils cherchent d’ailleurs à appliquer aussi la même interprétation aux faits « supranormaux » qui se rencontrent dans la vie d’autres personnages assez divers : Socrate, saint François d’Assise, sainte Catherine de Sienne, Râmakrishna ; en somme, c’est là encore un nouvel exemple de la fâcheuse confusion du psychique et du spirituel, qui est malheureusement si fréquente chez nos contemporains" (articles et comptes rendus tome 1)
  

L'auteur de cet article contre Jeanne pourtant cite lui aussi R. Guénon mais pour mieux instrumentaliser ses propos, il est une fois encore un de ces catholiques qui rejette l’ésotérisme et le gouvernement ésotérique du monde. Pourtant R. Guénon parle bien de spirituel et non de psychique qui est la vraie marque de la contre initiation. Cet ignorant qui classe Jeanne dans le courant contre initiatique est le meilleur serviteur de ceux qu'il croit combattre. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois !

F. Schuon ne dit pas autre chose que René Guénon et M. Valsan. La Providence a suscité et guidé Jeanne pour préserver la mission traditionnelle de la France et même tenter de sauver l'Angleterre de la vague de réforme et de la guerre civile qui venaient.

Frithjof Schuon, La Transfiguration de l'homme :

• "Dans cette question des limites de fait ou de droit du sentiment patriotique, il convient de rappeler tout d'abord qu'il y a patrie et patrie : il y a celle de la terre et celle du Ciel ; la seconde est prototype et mesure de la première, elle lui donne son sens et sa légitimité. C'est ainsi que dans l'enseignement évangélique l'amour de Dieu prime, et peut par conséquent contredire, l'amour des proches parents, sans qu'il y ait là aucune offense à la charité ; la créature doit d'ailleurs être aimée « en Dieu », c'est à dire que l'amour ne lui appartient jamais en entier. Le Christ ne s'est soucié que de la Patrie céleste, qui « n'est pas de ce monde » ; c'est suffisant, non pour renier le fait naturel d'une patrie terrestre, mais pour s'abstenir de tout culte abusif – et avant tout illogique – du pays d'origine. Si le Christ a désavoué les attachements temporels, il n'en a pas moins admis les droits de la nature, dans le domaine qui est le leur, droits éminemment relatifs qu'il ne s'agit pas d'ériger en idoles ; c'est ce que saint Augustin a magistralement traité, sous un certain rapport tout au moins, dans Civitas Dei. Le patriotisme normal est à la fois déterminé et limité par les valeurs éternelles ; « il ne s'enfle point » et ne pervertit pas l'esprit ; il n'est pas, comme le chauvinisme, l'oubli officiel de l'humilité et de la charité en même temps que l'anesthésie de toute une partie de l'intelligence ; restant dans ses limites, il est capable de susciter les plus belles vertus, sans être un parasite de la religion.
  
  Il faut se garder des interprétations abusives du passé historique ; l'œuvre de Jeanne d'Arc n'a rien à voir avec le nationalisme moderne, d'autant que la sainte à suivi l'impulsion, non point d'un nationalisme naturel – ce qui eût été légitime – mais celle d'une volonté céleste, qui voyait loin. La France fut pendant des siècles le pivot du Catholicisme ; une France anglaise eût signifié en fin de compte une Europe protestante et la fin de l'Eglise catholique ; c'est ce que voulurent prévenir les « voix ». L'absence de toute passion, chez Jeanne, ses paroles sereines à l'égard des Anglais, corroborent pleinement ce que nous venons de dire et devrait suffire pour mettre la sainte à l'abri de toute imposture rétrospective (1)."
  
  1 – De même, l'étendard de Jeanne fut tout autre chose qu'un drapeau révolutionnaire unissant, dans un même culte profane, croyants et incroyants.
  

Voilà ce que R. Guénon disait des historiens et de leur méthode qui falsifient la vérité et notamment la personne de Jeanne et qui ont même persuadé des catholiques qui deviennent par là même des idiots utiles :

Dans sa conclusion de "l'Erreur Spirite"

• "… il y a un véritable accaparement des études historiques au profit de certains intérêts de parti, à la fois politique et religieux ; nous voudrions que quelqu’un de particulièrement compétent ait le courage de dénoncer notamment, avec preuves à l’appui, les manœuvres par lesquelles les historiens protestants ont réussi à s’assurer un monopole de fait, et sont parvenus à imposer, comme une sorte de suggestion, leur manière de voir et leurs conclusions jusque dans les milieux catholiques eux-mêmes ; ce serait une besogne fort instructive, et qui rendrait des services considérables. Cette falsification de l’histoire semble bien avoir été accomplie suivant un plan déterminé ; mais, s’il en est ainsi, comme elle a essentiellement pour but de faire passer pour un« progrès », devant l’opinion publique, la déviation dont nous avons parlé, tout paraît indiquer que celle-ci doit être elle-même comme l’œuvre d’une volonté directrice. Nous ne voulons pas, pour le moment du moins, être plus affirmatif là-dessus ; il ne pourrait s’agir, en tout cas, que d’une volonté collective, car il y a là quelque chose qui dépasse manifestement le champ d’action des individus considérés chacun à part ; et encore cette façon de parler d’une volonté collective n’est peut-être qu’une représentation plus ou moins défectueuse. Quoi qu’il en soit, si l’on ne croit pas au hasard, on est bien forcé d’admettre l’existence de quelque chose qui soit l’équivalent d’un plan établi d’une manière quelconque, mais qui n’a d’ailleurs pas besoin, évidemment, d’avoir jamais été formulé dans aucun document ; la crainte de certaines découvertes de cet ordre ne serait-elle pas une des raisons qui ont fait de la superstition du document écrit la base exclusive de la « méthode historique » ?"
  

Enfin Jean Reyor dans son article parfois un peu maladroit sur les deux pontificats (p 70-71 (2 dernières pages) a abordé la question de Jeanne pour la replacer dans le plan providentiel lié à la France:
http://christianismeeteschatologie.blogspot.com/p/blog-page_4.html?m=1

Lorsque l'auteur attaque Charles VII notamment sur la pragmatique sanction, M. Valsan évoque la politique gallicane de ce roi qui n'est en effet pas purement orthodoxe mais qui était largement préférable à la dérive protestante. Charles était un Valois avec toutes les limitations liées à cette branche mais si Jeanne l'a soutenu c'est que le Ciel le voulait. Et finalement mieux valait sans doute les Valois que la branche suivante des Bourbons qui elle a activement frayé avec les protestants (le 1er de cette branche étant un protestant Henri de Navarre futur Henri IV) et a fini par provoquer la chute de la dynastie capétienne et de la monarchie en France.
Jeanne a sauvé la France qui était menacée de disparaître puisque le roi de France était devenu de fait le roi d'Angleterre après le règne de Charles le fou. Sans son action voulue par Dieu notre pays serait devenu un pays anglo-saxon protestant et plus la fille aînée de l'église. La France a été châtiée par la faute de Philippe le Bel et Jeanne est venu restaurer notre royaume, notre roi et notre peuple. Celui qui ne voit pas le caractère providentiel de cette action est parfaitement aveugle. Comme le souligne M. Valsan la suite de l'histoire anglaise est bien la preuve qu'après avoir été favorisé pendant la guerre de 100 ans au détriment de la France punie, à leur tour ils vont être châtiés, rejetant Jeanne et sa mission, plongés dans la guerre civile (guerre des deux roses) et vaincus dans leur conflit historique avec la France. Ce n'est évidemment pas ce qu'enseignent les livres d'histoire mais on sait ce qu'il faut penser de l'histoire officielle.
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Traiter Jeanne de sorcière et considérer que l'église, les Bourguignons et les Anglais l'ont légitimement condamné est une falsification de l'histoire, un mensonge, une négation de l'action divine et c'est se ranger aux côtés de la contre initiation qui a été à la manœuvre avec l'abominable évêque Cauchon (dont le nom est déjà tout un programme) qui jurait au nom du diable...

Il ne suffisait pas de déclarer Jeanne mystique pour affaiblir sa mission maintenant on la déclare soit hystérique (ce que l'on peut voir dans le sinistre film de Besson où le diable vient carrément tourmenter et conseiller Jeanne) soit sorcière. Jésus disait qu'il ne fallait pas jeter de perles aux pourceaux et en effet insulter Jeanne de la sorte, la disqualifier, montre avec quelle ingratitude des gens de son propre peuple, censés partager sa même foi, la traitent et à quel point l'erreur et le mensonge sont enracinés jusque dans l'église romaine.

Il ne fait pas de doutes que ces gens éclairés feront bon accueil à leur grand monarque le dajjal car vu qu'ils confondent constamment psychique et spirituel ils accepteront le maître du psychique et rejetteront le maître du spirituel. Il en est ainsi dans cette fin du Kali Yuga où tout est inversé où les loups sont déguisés en agneaux et les agneaux accusés d'être des loups.

"Pardonnez leur ils ne savent pas ce qu'ils font" (ou ce qu'ils disent), hurlait Jésus du haut de sa croix mais nul doute que chacun sera jugé pour son oeuvre, il faudra du scandale mais malheur par qui le scandale arrive.

Que Jeanne, Catherine, Marguerite et St Michel prient pour nous afin que nous restions dans la voie droite. Et remercions Jeanne du sacrifice qu'elle a consenti. Bientôt un autre guerrier providentiel viendra pour cette fois sauver le monde et plus seulement la France...

Merci pour ce point Alfihar, nécessaire en ces temps où les déviances prennent de multiples visages, n'hésitant même plus à utiliser l'héritage guénonien sous le prétexte de cautionner leurs rêveries.

J'ai noté l'une des premières phrases de cet..... "article" :  "En premier lieu, nous partirons de ce simple postulat : en bon traditionaliste qui se respecte"
Ce personnage indique de lui-même avec une lucidité bien involontaire mais fort éclairante, comment nous devons "comprendre" ses analyses et indique par là même les limitations de son "point de vue".  

• "Ceux dont nous venons de parler sont ceux que l’on peut qualifier proprement de «traditionalistes», c’est-à-dire ceux qui ont seulement une sorte de tendance ou d’aspiration vers la tradition, sans aucune connaissance réelle de celle-ci; on peut mesurer par là toute la distance qui sépare l’esprit «traditionaliste», du véritable esprit traditionnel qui implique au contraire essentiellement une telle connaissance, et qui ne fait en quelque sorte qu’un avec cette connaissance même.
  
  En somme, le «traditionaliste» n’est et ne peut être qu’un simple «chercheur», et c’est bien pourquoi il est toujours en danger de s’égarer, n’étant pas en possession des principes qui seuls lui donneraient une direction infaillible; et ce danger sera naturellement d’autant plus grand qu’il trouvera sur son chemin, comme autant d’embûches, toutes ces fausses idées suscitées par le pouvoir d’illusion qui a un intérêt capital à l’empêcher de parvenir au véritable terme de sa recherche."
  

Guénon - Tradition et traditionalisme :
http://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/10/suggestion-collective-et-manipulation.html

Le "feu intermédiaire" de la Caverne a décidément beaucoup de séductions pour certains...  

« Il y en a qui, au fond, ne s’intéressent que très médiocrement aux doctrines, mais qui, ayant constaté le succès qu’ont ces choses dans un milieu assez étendu, trouvent bon de profiter de cette «mode» […] ; ceux-là sont d’ailleurs beaucoup plus «éclectiques» que les premiers, et ils répandent indistinctement tout ce qui leur paraît être de nature à satisfaire les goûts d’une certaine «clientèle», ce qui est évidemment leur principale préoccupation, même quand ils croient devoir afficher quelques prétentions à la «spiritualité». Bien entendu, nous ne voulons citer aucun nom, mais nous pensons que beaucoup de nos lecteurs pourront facilement trouver eux-mêmes quelques exemples de l’un et de l’autre cas. »

J'ai fait passer cette diatribe sur Jeanne d'Arc à Ror. Il en a conclu aussi sans hésitation que cet individu s'était définitivement disqualifié au niveau traditionnel avec ce genre d'article.

Malheureusement pour ces êtres, Bible et Coran disent la même chose :

"Ils ont des yeux et ne voient point, Ils ont des oreilles et n'entendent point."
"Nous avons destiné beaucoup de djinns et d'hommes pour l'Enfer. Ils ont des cœurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux, mais ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais n'entendent pas. Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants."