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La Reine des Neiges 2

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Message par Ligeia Mer 2 Oct - 10:44

"Disney a dévoilé au festival d’animation d'Annecy les premières images de La Reine des Neiges 2. En attendant sa sortie le 20 novembre prochain, les responsables de l'animation et des effets spéciaux du prochain conte de Disney nous en livrent les secrets.
C'était l'une des séances les plus courues du festival d'Annecy: la présentation, en avant-première mondiale, de quelques scènes de La Reine des Neiges 2, suite très attendue du blockbuster de Disney sorti en 2013 et dont la chanson phare Libérée, délivrée est devenue un succès mondial. Attendu le 20 novembre prochain dans les salles obscures, le film reste mystérieux malgré les explications de deux membres essentiels de la distribution: le superviseur des effets spéciaux Marlon West et la cheffe de l’animation Becky Bresee.

L'intrigue tourne autour d'une forêt enchantée et de l’apparition de mystérieux esprits liés aux quatre éléments: feu, eau, vent et terre. Les premières images annoncent un film plus sombre, plus épique. Petite nouveauté: l’intrigue se déroulera cette fois-ci en automne, offrant la possibilité aux deux responsables de l’animation et des effets spéciaux d’explorer de nouvelles palettes de couleur, comme l’orange, après un premier film enneigé et givré. Rencontrés au festival d’Annecy, Marlon West et Becky Bresee commentent cinq scènes de La Reine des Neiges 2 et lèvent un coin du voile sur le prochain conte de Noël de Disney.

Les esprits

Marlon West: "Le Nokk [ou Nixe, un génie des eaux dans la mythologie nordique, NDLR] est un des plus grands défis que nous ayons eu à relever sur ce film, parce qu’il est présent sous et sur l’eau. Il doit se comporter comme un cheval tout en étant aussi un esprit. Il se désagrège, il se déplace dans l’eau sans forme puis retrouve son corps. Certaines parties de son corps agissent d’une certaine manière lorsqu’elles sont à l’air libre et d’une autre manière sous l’eau. C’est un cheval translucide qui nage sous l’eau: comment peut-on le voir?

La Reine des Neiges 2 Reine_10

Ces esprits en relation avec les éléments [feu, eau, vent, terre, NDLR] sont en réalité assez difficiles à animer car ils ne correspondent à aucun squelettage utilisé traditionnellement en animation [le squelettage est un procédé qui permet aux objets d’avoir un squelette, NDLR]. Le Nokk ressemble à un cheval, mais sa queue ne correspond pas au squelettage.

L’esprit du vent, de son côté, n’a pas de forme: quand ce personnage intervient, c’est un sacré défi, car il a une forte personnalité et nous devons l’animer de la manière la plus délicate et la plus subtile possible, sans dialogue, juste à travers des vêtements qui flottent, des feuilles qui s’envolent… L’esprit du feu, que l’on peut voir dans la bande-annonce, communique lui aussi d’une manière différente: il bouge comme des flammes, mais a été animé comme un être humain."

Pobbie

Marlon West: "Pobbie était déjà présent dans le premier film - presque tous les personnages du premier film font une apparition dans la suite. Ce qui est intéressant, avec ce personnage, c’est que le rigging [ou squelettage, NDLR] a été mis à jour. Les textures des personnages et le détail des cheveux sont désormais beaucoup plus sophistiqués que lorsque nous avons fait le premier film."

La Reine des Neiges 2 Reine_11

Becky Bresee: "L’enjeu est que ces personnages ressemblent le plus possible à ce qu’ils ont été il y a cinq ans tout en les améliorant graphiquement grâce aux nouvelles technologies qui ont été inventées entre les deux films."

Marlon West: "On apprend beaucoup en travaillant sur ce genre de films. Le studio a sorti quatre films [Les Nouveaux héros, Zootopie, Vaiana: La Légende du bout du monde, Ralph 2.0, NDLR] depuis la sortie de La Reine des Neiges et les avancées technologiques ont été très importantes, notamment pour tout ce qui touche à l’animation des cheveux."

Les cristaux

Marlon West: "C’est la magie créée par Elsa."

Becky Bresee: "Elle devient de plus en plus forte…"

La Reine des Neiges 2 Reine_12

Marlon West: "Ces symboles que l’on voit dans le film - et sur l’affiche du film - représentent les quatre éléments: feu, eau, vent, terre. Je sais qu’ils suscitent beaucoup d’interrogations sur Internet, mais je m’efforce de ne pas regarder les spéculations des fans! Ces cristaux émanent du même endroit que la neige et la glace d’Elsa. Elle n’a pas de réserve de glace: sa magie se déploie grâce à ce qui l’entoure".

La forêt magique

Becky Bresee: "C’est la forêt magique dans laquelle Elsa, Anna et Kristoff pénètrent. C’est là que se trouvent les éléments…"

La Reine des Neiges 2 Reine_13

Marlon West: "La forêt est enveloppée par un brouillard qui maintient prisonniers les gens à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur. Le premier volet de La Reine des neiges se déroulait en réalité en été. Le royaume d’Arendelle était prisonnier d’un hiver éternel, donc le film était recouvert de glace et de neiges. Le deuxième volet se déroule cette fois en automne et nous avons donc exploré toute les gammes d’orange. Nous avons beaucoup travaillé pour que les décors correspondent à la fois à l’univers de La Reine des Neiges et à la Norvège - bien qu’Arendelle soit un royaume fictif, nous nous inspirons de la réalité pour concevoir notre monde. Dans le cas de La Reine des Neiges, nous nous sommes donc beaucoup inspirés de la Norvège, et notamment de la flore que l’on peut y trouver. Directeur artistique des deux Reine des Neiges [et de beaucoup classiques de Disney comme Pocahontas, NDLR], Michael Giaimo nous a beaucoup aidés. C’est un génie pour tout ce qui est des couleurs et des formes. Il excelle pour trouver la couleur parfaite pour raconter l’histoire."

Le mystérieux brouillard

Marlon West: "Nous voulions que ce brouillard soit à la fois sympathique et un peu menaçant. C’était notre plus gros défi sur cette scène. Nous essayons toujours de mêler ces deux aspects pour surprendre les spectateurs et les spectatrices. Anna et Elsa sont comme attirées par cet endroit. Ce mur de brouillard laisse entrer les personnages puis se referment sur elles… Que trouve-t-on de l’autre côté? On nous a souvent demandé si La Reine des Neiges 2 était plus sombre que le premier film. La réponse courte est 'oui', bien que le film ne soit pas non plus plus beaucoup plus sombre que le premier film, qui contenait déjà des moments assez tristes. Ce deuxième volet aura des scènes à la fois émouvantes et hilarantes."

La Reine des Neiges 2 Reine_10

Becky Bresee: "Ce mélange fonctionne très bien. Vous aurez l’impression de voir le premier Reine des Neiges! Le deuxième a juste plus d’envergure, il est plus épique! Et il y a six charmantes nouvelles chansons, toujours écrites par le duo [oscarisé] Kristin et Robert Lopez."

Source : https://people.bfmtv.com/cinema/annecy-2019-la-reine-des-neiges-2-sera-plus-sombre-et-plus-epique-que-le-premier-1712889.html#
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Message par Ligeia Mer 2 Oct - 11:33

Note : n'ayant pas vu le premier et ne souhaitant pas voir non plus le second, je n'ai pu noter que quelques points génériques en passant, selon ce que j'en ai appris sur différents sites.

*******************************

"Dans « La reine des neiges 1», Elsa craignait que ses pouvoirs ne menacent le monde. Dans le second volet, elle espère qu’ils seront assez puissants pour le sauver…
Dans la chanson, Elsa évoque la voix lointaine qu’elle seule peut entendre, un appel incessant auquel elle ne peut résister…"

https://newsroom.disney.fr/actualites/la-reine-des-neiges-2-un-extrait-dune-des-chansons-phare-devoile-788c-dc71f.html

Faisant suite à « Libérée, délivrée » on a « Dans un autre monde »...... Beau programme !  Evil or Very Mad
« Libérez-vous du passé. Répondez à l'appel. » : on se doute de quel « appel » il s’agit....





Magie, pouvoirs et autres phénomènes mis à l’honneur, créatures fantastiques.... : mise en contact avec le monde intermédiaire, celui des illusions, pris comme une finalité, leur « délivrance ». Caractéristique du renversement véritablement satanique dans lequel l’inférieur est pris pour le supérieur.

Fort révélateur de voir d’ailleurs le lien annoncé avec l’automne ce qui correspond traditionnellement à l’Ouest et à l’Occident ; c’est l’axe horizontal mis en valeur qui est "sublimé", et la mise en relation avec le monde occulte et ses entités.
Quand au « froid » omniprésent, c’est selon moi, à la distinction des "trois Mondes" et aux trois gunas que cela renvoie : la manifestation de tamas,  qui est une tendance descendante vers les états inférieurs et ténébreux, c’est-à-dire aux Enfers.
On voit d'ailleurs l’héroïne plonger dans les "eaux inférieures" à la rencontre d'un "génie"... La notion "d'esprits de la nature" est fort présente renvoyant à l’approche des spirites et occultistes sur le sujet.

Voir cet article :
http://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/06/un-point-sur-les-manifestations.html

« La première [tamas] se manifeste dans toutes les forces de contraction et de condensation, la seconde [sattwa] dans toutes les forces d’expansion et de dilatation ; et nous trouvons encore, à cet égard, une correspondance avec les propriétés opposées de la chaleur et du froid, la première dilatant les corps, tandis que le second les contracte ; et c’est pourquoi le dernier cercle de l’Enfer est gelé. Lucifer symbolise l’ « attrait inverse de la nature », c’est-à-dire la tendance à l’individualisation, avec toutes les limitations qui lui sont inhérentes ».

La perversité du film est de prétendre que c’est être « libérée, délivrée » de d’avoir rejoint cet « autre monde » et c’est bien là encore entretenir la confusion voulue par la contre-initiation, entre le psychisme et le spirituel.  Evil or Very Mad

Autres "petits détails" :
L'une des héroïnes est rousse encore une fois, couleur omniprésente aussi dans le film par sa référence à l'automne.

Peut-être aussi une parodie de la signification véritable du "Nord" dans l'omniprésence de la Norvège (qui a inspirée les décors naturels), la cité d'origine d'Elsa : Arendelle (inspirée du Fjord Nærøyfjord et de la forteresse d'Akershus, tous deux en Norvège également), et la référence au "peuple de Northuldra", coupé du reste du monde, vraisemblablement en imitation grotesque de l'origine polaire primordiale et du centre Suprême caché de l'Agarttha.

A noter que Céline Dion a fait une chanson sous ce même titre « Dans un autre monde », sorti en France en 1999.  Suspect
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dans_un_autre_monde_(chanson)

Liens pour approfondir :

"Chamanisme et sorcellerie"
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2018/08/chamanisme-et-sorcellerie.html

"La confusion du psychisme et du spirituel"
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2017/05/guenon-la-confusion-du-psychique-et-du.html

"Erreurs concernant l'initiation" qui alerte sur la mise en contact avec de pseudo "mondes supérieurs" et certaines illusions :  
https://lapieceestjouee.blogspot.com/2019/07/apercus-sur-linitiation-erreurs.html
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Message par Ciboule Mer 2 Oct - 12:16

Pour sûr!

Déjà le premier ça ne sentait pas bon. Boycotté et tenté d'expliquer aux enfants le message pas net qui transpirait dans ce type de film et chansons.

J'ai la chance d'être parent d'un enfant qui n'aime pas trop les films à ambiance de magie, sorcellerie, superpouvoirs et qui a appris à éteindre dès qu'il ressentait un message d'alerte ou de malaise...

Quand il est arrivé de nous faire avoir,et au qu'au bout de 20-30min on n'en puisse plus... histoire de se débarrasser de cette ambiance et égregore savamment orchestrées,on visionne des vidéos très légères du style "des bêtises de chat" ou on fait un jeu.
Sinon, le malaise persiste.

Que les parents se ressaisissent, c'est grave et ils ne voient rien!

...............

Nan,décidément, pas faits pour ce monde de dingues

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Message par LionBlanc Sam 5 Oct - 13:05

Je prend quelques minutes pour écrire ce message, que je pense important : mais on dirait que quelque chose ne veut pas que je publie ce com (il y a un doigt qui ripe et tout est effacé. Ce qui, avec mon sale caractère ne fait que me conforter dans l'acharnement à le publier).


C'est bien ce que je pensais, il est inspiré d'un conte d'Andersen, et comme tous les contes, il délivre un enseignement (et c'est Disney qui s'est jeté dessus comme une vraie mouche à M....pour tout brouiller un peu plus) :


https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Reine_des_neiges_(film,_2013)


Je publie la réponse que j'ai faite hier, à ligeia sur ce dessin animé :

à ce propos, j'ai vu votre sujet sur "la reine des neiges", et comme souvent dans ces dessins animés (contes), il y a un message intéressant mais, agrémenté de sorcellerie, qui, évidemment tend à noyer le message sous des prodiges et de la magie.

Les pouvoirs d'Elsa, ne sont dus qu'à son orgueil et sa rigidité (peut être difficulté à aimer ? précisément à cause de ses défauts) qui lui fait tout transformer en glace, sa réaction est de s'isoler toujours plus et se focaliser sur ses "pouvoirs", donc, d'aggraver à la fois les pouvoirs (qui sont la partie visible de ses défauts) et leur source : les défauts à combattre (et "ouvrir son coeur") ; et finir par devenir un "danger" à la fois pour elle et les autres (puisqu'elle est souveraine, en plus, ses attitudes rejaillissent forcément sur ses "sujets", le personnel et son entourage).
Vous pourrez remarquer comme Elsa se focalise de plus en plus sur ses pouvoirs et ne voit plus, n'entend plus personne : elle s'enferme dans une "tour d'ivoire", pire tour de glace (libérée, chante t elle ? oui, libérée de ce qui l'obligerait à faire un effort pour lutter contre ses pouvoirs, surtout contre ses "travers" : les autres. Elle fait "l'autruche" : "si je ne vois plus les méfaits de mes pouvoirs", se dit elle, "il n'y a plus de problème").

Mais c'est grâce à l'amour, donc, l'attention que lui portent d'autres êtres, compris un bonhomme de neige (caricature le personnage naïf, souvent méprisé par beaucoup, mais seul capable de faire "fondre de la glace"), malgré le danger qu'elle représente et son attitude envers les autres, qu'elle finit par s'ouvrir.

Sa petite soeur, est déçue en amour (déjà à cause d'Elsa qui la laisse tomber dans la solitude, en s'isolant à cause de ses pouvoirs, puis à cause du prince qui ment), mais cela ne l'empêche pas d'aimer encore (elle représente la candeur, malgré une intrépidité certaine, mais pour aimer, ne faut il pas être capable d'encaisser ? les échecs, déceptions...), pour se "faire encore avoir", mais continue à aimer.




Evidemment toutes les fioritures tendent à noyer tout cela, c'est d'ailleurs la "recette" récurrente des contes : noyer le message important, dans du matériel lumineux, flamboyant, ou le misérabilisme (la petite fille aux allumettes, à l'inverse, le message important est noyé sous la tristesse de ce que vit la petite fille, dans sa vie "physique").

J'avais fini par la regarder, cette "reine des neiges", il y a quelques années, à force de voir des effigies partout et avoir écouté les chansons : celle où elle s'en va dans sa "tour d'ivoire/glace" et celle où sa soeur lui demande "un bonhomme de neige", elle est mignonne et très touchante celle là :





Il  n'y a aucune magie, ni fioriture dans cette chanson, que des histoires humaines, et pourtant....et c'est cette chanson qui m'a décidée à regarder le dessin animé à l'époque, au moment où tout le monde se pâmait devant l'autre chanson : "libérée".





L'ombre a toujours cherché à imiter la lumière et a trouvé le biais du matériel, de l'apparence, y compris les illusions, la magie.

Le cirque (et tous les métiers liés comme clown, trapéziste ou dompteur que des "caractéristiques humaines" caricaturées) met en avant cette forfaiture, mais, combien voient cela dans le cirque ?

La période actuelle, avec le virtuel qui vient se rajouter aux "paillettes" et autres illusions, fond vers cet abîme et érige, en ce moment même une "tour de glace", de la même manière qu'Elsa en se focalisant sur ce qui ne va pas en apparence, sans chercher la source de ces problèmes et nous sommes de plus en plus aveugles et sourds, pendant que les problèmes s'aggravent.

La magie n'est pas le problème, c'est un "déguisement" comme un autre, mais un peu plus "immatériel" que les autres. Cependant, elle a quand même une grande utilité qui évidemment est masqué par les "prouesses" et "artifices/tape à  l'oeil" : elle recèle des informations, des enseignements, en son sein, mais pour les apercevoir, il faut dépasser "l'éblouissement".



Je vous souhaite un bon week end à tous.


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Message par Invité Dim 8 Déc - 15:07

Le pilonnage continue :

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/14/la-reine-des-neiges-2-pourquoi-des-fans-reclament-une-heroine-lesbienne_5423565_4408996.html

Le lobby LGBTQ voudrait également introduire de la pédophilie : lisez la fin de l'article du lien ci-dessus.


Dans cet article ci-dessous, la quête du Grand Nord par Elsa à la recherche de l'origine de ses pouvoirs (magiques, psychiques), représente peut-être la recherche de l'Hyperborée (symboles spirituels invertis par la contre-initiation).


Parentologie : La Reine des neiges et les idiots des glaces


Difficile pour les petits garçons de s’identifier aux figures masculines d’un dessin animé où les hommes sont présentés au mieux comme des grands couillons.


Le jour de sa sortie en salle, je suis allé voir La Reine des neiges 2 avec mes fils, au Grand Rex, à Paris. Nous étions le 20 novembre, et dehors il faisait déjà froid – on aurait presque cru à un coup marketing, tellement la température ambiante était raccord avec la thématique du long-métrage.

Avant l’ouverture des portes, une file interminable s’était formée aux abords du cinéma. Il est vrai que le premier opus de la saga, sorti en 2013, avait attiré, en France, presque 5 millions de spectateurs et incrusté dans les esprits ce refrain entêtant, devenu depuis un hit des cours d’école et des karaokés d’anniversaires : « Libéréééééée, délivréééééée ».

N’ayant pas vu ce volet inaugural librement inspiré d’un conte d’Andersen, La Reine des neiges restait donc associée, pour moi, à une comédie musicale assourdissante et épidémique, un peu comme si l’univers d’Hélène Segara avait été transformé en virus inoculé à des millions de personnes. Vision ô combien réductrice.

En discutant de la chose avec une mère de famille, j’appris à ma grande surprise que ce film produit par Disney était surtout « un véritable manifeste LGBTQ ». Lesbienne, gay, bi, trans, queer, la Reine des neiges ? A y regarder de plus près, l’hypothèse tient tout à fait la route. Dans le premier volet (que j’ai finalement regardé plus tard, sur Internet), Elsa, l’héroïne, a pour particularité d’échapper totalement au schéma traditionnel de l’amour romantique. Pas de prince charmant à l’horizon, pas de pantoufle de vair, pas de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».

Un emblème féministe

Loin d’être obsédée par l’idée de se caser, la Reine des neiges est d’abord une fille atypique qui a le pouvoir de transformer tout ce qu’elle touche en glace. S’il peut être utile pour préparer un mojito en un claquement de doigts, son superpouvoir restreint drastiquement ses contacts avec le monde, et fait d’elle une orpheline du toucher, contrainte de porter des gants pour préserver son entourage.

En raison de cet apparent handicap, le corps de la jeune fille ne peut plus être le réceptacle obligé d’une romance hétérosexuelle cousue de fil blanc. Et c’est justement le fait de décevoir cette attente sociale compassée qui fait d’elle une héroïne à part, un emblème féministe.

N’ayant plus ni père ni mère, Elsa, archétype du personnage qui bâtit seul son destin, articule son rapport au monde au travers de sa relation avec sa sœur, Anna. De cette sororité manifeste, certains ont conclu que la Reine des neiges aimait les femmes, croisant même les doigts pour que le deuxième volet de la saga lui permette de faire enfin son coming out.

« J’espère que Disney va faire d’Elsa une princesse lesbienne, imaginez comme ce serait iconique », écrivait, en 2016, sur Twitter, la féministe Alexis Isabel. Opinion également relayée via le mot-clé #giveelsaagirlfriend (« donnez à Elsa une petite amie »).

Une assourdissante comédie musicale


Encore ignorants de la théorie du genre, mes enfants, confortablement calés dans les fauteuils du Grand Rex, ont pris quant à eux le parti d’un militantisme plus prosaïquement stomacal. « Ne touchez pas aux pop-corn avant le début du film ! », martèle énergiquement le plus grand de mes fils, en plongeant néanmoins sa main discrètement dans le pot.

Alors que, quelques minutes plus tard, ledit pot est déjà vide, le film démarre et se révèle rapidement conforme à l’idée que je m’en faisais : une assourdissante comédie musicale. Pour le coup, l’emblématique « Libéréééééée, délivréééééée » a été désavantageusement remplacé par « Dans un autreeeee moooooonde », une invitation criarde à écouter sa voix intérieure. C’est cette petite voix mystérieuse que suit Elsa, en direction des menaçantes terres du Nord, pour découvrir l’origine de ses pouvoirs, sauver presque à elle seule le royaume et rétablir les grands équilibres cosmiques.

Si l’on peut de prime abord saluer cet empowerment féminin, il ne semble pas produire le même effet sur tout le monde. Au bout d’une heure à peine, mes fils tournent et virent sur leurs fauteuils respectifs. « C’est nul ! », dit l’un, visiblement exaspéré. « C’est quand qu’on y va ? », demande l’autre, pas plus enthousiasmé.

Aurais-je raté quelque chose dans mon éducation pour qu’ils soient les spectateurs si peu enthousiastes de la libération de la femme par elle-même ? Comme je fais confiance à l’intelligence instinctive de mes enfants, je me dis que la cause de leur exaspération est à chercher ailleurs, et notamment dans la dimension caricaturale des figures masculines mises en scène dans La Reine des neiges 2.

  L’homme, en un exercice de pénitence qui semble avoir pour objectif d’expier des siècles de phallocratie, doit donc reconnaître qu’il est également inférieur au renne des neiges.

En version âgée, l’homme y est présenté comme intrinsèquement mauvais, cause des désordres écologiques du monde, moteur belliqueux des violences faites aux peuples premiers et aux identités de chacun. Dans sa version plus juvénile, il n’est encore qu’un sympathique benêt.

Toujours flanqué de son renne Sven, le personnage de Kristoff incarne ce grand couillon paradigmatique qui va même jusqu’à célébrer en chanson son propre déclassement au sein de l’ordre symbolique : « Les rennes sont meilleurs que les hommes, Sven, ami, qu’en penses-tu ? », susurre-t-il au coin du feu à l’oreille de son animal de compagnie. N’arrivant pas à la cheville de la Reine des neiges, l’homme, en un exercice de pénitence qui semble avoir pour objectif d’expier des siècles de phallocratie, doit donc reconnaître qu’il est également inférieur au renne des neiges.

Mais plonger les enfants dans une histoire où les garçons passent structurellement pour des andouilles, et les instrumentaliser ainsi dans des querelles d’adultes, est-il conforme à l’idée que l’on se fait du progressisme éducatif ? J’aurais tendance à répondre non.

A l’heure où on nous explique que le genre est à déconstruire, ce film en est au contraire l’expression la plus exacerbée, une forme d’héroïsme inversé où la figure féminine n’est montée au pinacle qu’au prix d’un avilissement de son antagoniste masculin. Bref, une vile caricature qui donnerait presque envie d’aller faire un tour, « dans un autreeee moooonde ».

Nicolas Santolaria

Le Monde samedi 7 décembre 2019



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Message par LionBlanc Dim 15 Déc - 0:23

Oui, les contes (à l'origine) ont toujours eu comme fonction de délivrer des enseignements.
Après, viennent les interprétations subjectives et abondamment inspirées de la mode du moment.

Du coup, le message initial ne risque pas de passer et plus on ira, moins il passera.

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